Tourisme sexuel et exploitation des mineurs
Le Maroc figure en bonne place dans un rapport trop peu flatteur
Le Maroc est devenu l’une des principales destinations dans la région Mena pour le tourisme sexuel impliquant des enfants, selon une étude publiée jeudi à Washington par ECPAT, un réseau mondial d’associations pour la protection de l’enfance présent dans plus de 80 pays.
Notre pays demeure un «point chaud» tant pour le tourisme que pour le tourisme sexuel impliquant des enfants, a indiqué ce rapport mondial qui pointe du doigt la recrudescence de la prostitution des mineurs en Algérie et Djibouti et la hausse de l’exploitation sexuelle d'enfants au Maroc. Ce réseau cite, par ailleurs, ce dernier comme "une destination majeure" pour ce trafic.
La hausse du nombre de touristes crée davantage d’occasions de commettre des agressions contre les enfants, explique ce réseau et il y a donc un besoin urgent pour surveiller de près la situation de l’enfance exploitée, recommande l’équipe ayant rédigé cette étude.
Le réseau relève également le manque d’informations sur l’étendue de ces crimes contre l’enfance au Maroc et aussi celui des services qui devraient prendre en charge ces victimes.
Le Maroc figure également parmi les pays de la région Mena, dont les codes pénaux n’ont pas été actualisés pour renforcer la lutte contre ce trafic. Les agresseurs tout comme les souteneurs profitent des lacunes de la législation pour échapper à la justice.
L’étude qui se penche sur l’exploitation sexuelle des enfants dans neuf régions distinctes au monde, souligne la progression de ce trafic qui a pris des proportions énormes au cours des vingt dernières années. La principale raison de cette augmentation est la hausse importante des voyages dans le monde, précise le rapport.
Bien que peu de données soient disponibles, l’étude suggère que dans la région Mena où 20 pays ont été scrutés (Algérie, Bahreïn, Djibouti, Egypte, Iran, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Oman, Palestine, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, Syrie, Tunisie, Emirats arabes unis et Yémen), la pauvreté et le développement de l’Internet ont exacerbé ce trafic au moment où plusieurs pays de la région ne déploient aucun effort pour mesurer l’impact de l’utilisation de ce moyen de communication par les enfants et les délinquants sexuels.
Le développement du tourisme dit sexuel, rappelle-t-on, est lié à différents facteurs, tels que la pauvreté grandissante dans les pays en développement et l’augmentation des flux de voyageurs, due notamment à la démocratisation du voyage. La banalisation de l’usage commercial du corps ou encore l’aspect d’anonymat créé par le contexte du voyage qui éloigne le voyageur des codes sociaux déterminant habituellement son comportement dans son pays ou région d’origine, expliquent aussi l’amplification du phénomène.
Des pays comme la Thaïlande, les Philippines, la Thaïlande sont particulièrement connus pour être le théâtre de cette forme d’exploitation sexuelle des enfants. Au-delà de l’Asie, de nombreux pays en Amérique centrale et du Sud (Brésil, Bolivie, Cuba, République Dominicaine..), en Afrique (Afrique du Sud, Zambie, Kenya, Madagascar, Sénégal, Maroc, Cameroun..) ou en Europe de l’est font également les frais de ce fléau.
Quid d’ECPAT ?
Mouvement né au début des années 90 sous forme d’une campagne internationale visant à lutter contre l’ampleur alarmante de l’exploitation sexuelle des enfants dans le tourisme, ECPAT (« End Child Prostitution, Child Pornography and Trafficking of Children for Sexual Purposes) a décidé en 1996 de se constituer en ONG internationale.
Actuellement, ECPAT est un réseau international qui regroupe plus de 80 associations dans 75 pays.
Le 16 Mai 2016
SOURCE WEB Par Libération
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mercredi 18 mai 2016
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