Les élèves rêvent d’une carrière de fonctionnaire!
Seuls 13,4% des futurs bacheliers souhaitent s’insérer dans le privé
Uniquement 27,7% pensent pouvoir toucher plus de 10.000 DH par mois à l’avenir
Ils préfèrent les longs cursus (master et doctorat)
Près de huit futurs bacheliers sur dix savent déjà ce qu’ils veulent faire de leur avenir. Et ce n’est pas trop compliqué, la majorité désire une place dans le secteur public! La carrière de fonctionnaire paisible et sécurisée fait fantasmer environ 60% des candidats au bac. Seuls 13,4% souhaitent s’insérer dans le privé (27% sont indifférents). Pourtant le public n’assure au total qu’un emploi sur 10. C’est ce qu’a révélé la deuxième édition de l’enquête nationale socioéducative réalisée par le groupe L’Etudiant marocain, en partenariat avec HEM Business School et le ministère de l’Education nationale. Elle a été menée entre janvier et mai 2015, auprès de 5.236 élèves de la deuxième année du baccalauréat dans 16 régions, aussi bien de l’enseignement public que du privé.
Manque d’ambition? Héritage culturel? Peur des conditions d’exercice souvent difficiles dans le privé? Peut-être. Ce qui est sûr, c’est qu’à la base, les jeunes ne sont pas suffisamment préparés à intégrer le monde de l’entreprise. Ils ne sont pas non plus incités à relever des défis et à prendre des risques, ou encouragés à se lancer dans l’entrepreneuriat. La solution pour eux, c’est le fonctionnariat. «Il faudrait une sensibilisation en amont, au niveau du primaire et secondaire, en vue de stimuler les jeunes et leur donner de l’ambition», estime Mouhcine Berrada, président du groupe L’Etudiant marocain.
Selon l’enquête, uniquement 36,9% déclarent qu’ils pourraient être intéressés par la création d’une entreprise, tandis que plus de 44,4% n’ont aucun avis sur la question. A leurs yeux, la médecine & santé et le commerce (ex-æquo) sont les principaux secteurs porteurs d’opportunités d’emploi, suivis de l’aéronautique, de la banque & assurance et des métiers militaires. En termes de salaire qu’ils pensent décrocher avec le métier qu’ils souhaitent exercer plus tard, ils sont plutôt raisonnables, voire peu ambitieux. Seuls 27,7% pensent pouvoir toucher plus de 10.000 DH par mois.
Concernant le chômage, pour eux, il touche d’abord les personnes ayant un niveau inférieur au baccalauréat, suivis des lauréats des universités publiques. Pourtant, plus de la moitié (56,8%) désirent quand même intégrer l’université publique après le bac. Environ 39% souhaitent s’inscrire dans de grandes écoles et établissement de formation des cadres. Même si elle permet une insertion rapide sur le marché du travail, la formation professionnelle (BTS, DUT,…) n’intéresse qu’un élève sur cinq. En revanche, 43,5% sont disposés à suivre des cursus longs (master et doctorat). De manière générale, 8 élèves sur 10 envisagent de poursuivre leurs études, contre 17,3% qui prévoient de chercher un emploi tout de suite après avoir achevé le secondaire qualifiant. Au niveau de ceux qui ont opté pour des études supérieures, les deux tiers ont une idée claire de leur orientation future. La filière commerce & gestion est plébiscitée (25,5%), suivie par la médecine (19,9%, dont une majorité de filles). La formation militaire se classe troisième, suivie de l’enseignement.
Uniquement 18,2% comptent poursuivre un cursus à l’étranger. Cette part est probablement liée aux moyens dont disposent les familles. Parmi cette catégorie, la plupart désirent s’expatrier afin de décrocher un diplôme à plus forte valeur et d’accéder à un enseignement de meilleure qualité. Une bonne partie (41,1%) pense que l’enseignement supérieur au Maroc est de mauvaise qualité, tandis qu’une deuxième catégorie (38,7%) aspire à découvrir de nouvelles cultures. Les élèves puisent leurs informations d’abord sur internet, suivi du Forum de l’Etudiant et de leurs professeurs. Le choix des études est naturellement fait essentiellement avec les parents.
Religion, sexe, politique,…
ce qu’ils en pensent
Ce n’est pas une surprise, ils ne sont pas nombreux à s’intéresser à la politique (4 sur 10), et plus particulièrement les filles (36,5%). Ce n’est pas leur sujet favori de conversation, seuls 10,8% en parlent souvent. Si près de 44,6% la considèrent comme un «moyen pour développer le pays et accéder à la démocratie», 38% pensent qu’il s’agit simplement de slogans et de discours. 17,5% n’en ont aucun avis.Les futurs bacheliers sont plutôt «laïcs». Pour la majorité d’entre eux (75,6%), la religion est une affaire personnelle. Seuls 4,5% estiment qu’elle devrait guider la politique. La sexualité est à leurs yeux encore taboue au Maroc. 61,8% n’en parlent que rarement, voire pas du tout, mais le tiers dit évoquer le sujet avec un membre de la famille. Ils sont, cela dit, favorables à des cours d’éducation sexuelle au lycée. Les jeunes lycéens sont, par ailleurs, conservateurs. 33,6% sont contre les relations sexuelles avant le mariage, et 36,4% pensent que c’est immoral. Seuls 11,1% y sont favorables.
8 sur 10 possèdent un ordinateur
Les élèves sont plutôt bien équipés en TIC. Près de 8 sur 10 possèdent un ordinateur. Plus des deux tiers disposent d’une connexion internet, à la fois en milieu urbain et rural. Pour ces «digital natives», le net est d’abord utilisé comme outil d’apprentissage et de recherche. 57,7% y passent au moins 3 heures par jour. Sans surprise, les réseaux sociaux, à leur tête Facebook (54,1%) et Whatsapp (42,1%), sont les plus consultés par les élèves, suivis des sites de téléchargement de vidéos.
Le 15 Mars 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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