La pêche continentale : Un tourisme de niche prometteur à développer au Maroc

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme se définit comme «les activités des personnes voyageant vers des endroits à l’extérieur de leur milieu habituel et séjournant dans ces endroits pendant moins d’une année consécutivement à des fins de loisirs, d’affaire ou à d’autres fins». Dans cette optique, le tourisme pêche peut être défini comme «la pratique de la pêche en dehors de l’environnement habituel au cours d’un
séjour d’au minimum une nuitée, à l’extérieur de la résidence officielle et dont la motivation première du séjour n’est autre que la pêche».
Aussi, le produit touristique se définit comme «l'élaboration d'une offre touristique mise sur le marché, un assemblage ou une combinaison de prestations et de services (hébergement, restauration, animation, transport, etc.…) autour d'un site ou d'une activité particulière. Par extension, un produit touristique est une attraction touristique, un lieu équipé pour le tourisme, un type d'hébergement ou une activité touristique sans qu'ils fassent pour autant l'objet d'une élaboration commerciale cohérente».
De là, on convient de dire qu'un produit touristique pêche peut être un site de pêche, un hébergement pêche, des services d'un guide ou d'une école de pêche,… ou bien, la combinaison de ces éléments formant une offre de séjour.
Dans ce cadre donc, les pêcheurs constituent des clientèles potentielles très spécifiques qu'il est indispensable de connaître pour développer des produits pêche adaptés. On compte quatre grands types de touristes pécheurs potentiels.
Les pêcheurs terroirs sédentaires :
La majorité d'entre eux serait issue du milieu rural avec une pratique très locale de la pêche cueillette. Certains d'entre eux seraient membres d'associations de pêche locales. Ces individus partiraient peu en vacances et quand ils le font pratiqueraient d'autres activités. Ils perçoivent la pêche comme un loisir plutôt que comme un motif de départ en vacances. Certains d'entre eux sont hostiles à la «mise en tourisme» de leur passion, notamment sur leur localité (peur de la concurrence pour le poisson et du dérangement par les touristes).
Les pêcheurs nouvelle
génération mobile :
Ce sont des pêcheurs sportifs spécialisés dans un type de pêche (pêche à la mouche et pêche au lancer entre autres) et dont l'inscription dans les pratiques touristiques serait de plus en plus forte. Ce sont des groupes d'amis dont les motivations seraient la recherche du perfectionnement technique et la prise de poisson. Bon nombre d'entre eux pêcheraient en «no-kill» et pour bien d'autres seraient des pêcheurs moucheurs.
Les vacanciers pêcheurs :
Ils sont avant tout vacanciers avant d'être pêcheurs, leur pratique serait occasionnelle (3 à 4 fois par an en eaux closes). Au travers de la pêche, leurs attentes sont de s'amuser, d'être au bord de l'eau et en famille. Cette clientèle serait surtout présente en juillet et août.
Les accompagnants :
Ce sont les personnes qui ne pratiquent pas la pêche mais qui sont intégrées à ce type de séjour (famille, conjoint, enfants). Ils ne sont pas toujours attirés par cette activité et peuvent constituer un frein à la pratique d'un séjour halieutique. Pour 70%, ils sont accompagnants de pêcheurs terroirs sédentaires et, pour 80%, ils seraient lassés, voire exaspérés, par la passion de leur conjoint. Les touristes pêcheurs potentiels sont très différents. On trouve ainsi des pêcheurs sédentaires peu enclins à la consommation de produits touristiques, des pêcheurs mobiles à l'inverse désireux d'exercer leurs techniques sur d'autres territoires par le biais du tourisme, des pêcheurs en famille qui pratiqueraient cette activité comme un loisir de vacances et enfin des accompagnants «exclus» de cette activité ou la subissant. Face à ces individus très différents, il semble indispensable de proposer des produits adaptés. Le tout étant de savoir si le Maroc a les potentialités de devenir une réelle destination pêche. Le Maroc est considéré comme l'un des pays de la Méditerranée le plus original de par sa grande diversité géologique, climatique, écologique et biologique. Plusieurs facteurs se sont conjugués pour offrir cette diversité. La position géographique l'expose aux influences atlantique à l'ouest et méditerranéenne au nord. Les massifs montagneux qui s'élèvent au-delà de 3000 mètres d'altitude et les vastes hauts plateaux dont l'altitude est comprise entre 1500 et 2000 mètres reçoivent un enneigement hivernal et des pluies relativement abondantes qui ont permis l'installation d'un réseau hydrographique lacustre et fluvial permanent. Cependant, ces cours d'eau, appartenant au régime méditerranéen, sont soumis, à partir de l'automne, aux fortes crues imprévisibles et dévastatrices et à partir de juillet, à un assèchement et à une augmentation de la température des eaux importante accentuée par le réchauffement climatique.
Malgré ces aléas climatiques, le Maroc reste, de tous les pays de l'Afrique du Nord, le pays qui possède encore la faune piscicole la plus diversifiée. Mais cette richesse ichtyologique, comparée à celle de l'Europe et de l'Afrique subsaharienne, reste relativement pauvre ; avec une prédominance de la truite fario, des barbeaux et de quelques espèces migratrices telles que, l'anguille et les mulets.
Les études entreprises dès le début des années 1874 par Gunther, et suivies par les plus nombreuses études menées jusqu'à 1960 sur la faune ichtyologique, ont permis de constater une régression progressive des habitats des zones humides, particulièrement les eaux continentales.
Afin d'enrichir les ressources halieutiques marocaines, dès les années 1920, l'Administration des Eaux et Forêts (actuel Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification) avait procédé à l'introduction d'espèces européennes, américaines et asiatiques dont certaines présentaient un intérêt écologique et économique comme la truite arc-en-ciel, le brochet, le black-bass, la carpe chinoise et les écrevisses.
Néanmoins, l'examen des études scientifiques et écologiques réalisées au niveau des cours d'eau et des lacs naturels, particulièrement ceux des zones humides des hautes altitudes comme ceux des parcs nationaux, montre que la question de la biodiversité aquacole et piscicoles reste très fragmentaire, ce qui laisse une grande lacune de suivi de l'évolution de cette biodiversité.
Le 20 Janvier 2016
SOURCE WEB Par l’opinion
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