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La chasse aux faux guides s’intensifie Une nouvelle loi organisera la profession

La chasse aux faux guides s’intensifie Une nouvelle loi organisera la profession

L’organisation de la profession de guide de tourisme fait l’objet d’un projet de loi qui devait être examiné aujourd’hui par le Conseil de gouvernement. La restructuration et l’amélioration de l’exercice des professions touristiques constituent l’un des leviers stratégiques afin de garantir la qualité des services touristiques et relever les défis de la concurrence. C’est ainsi que l’idée de ce projet de loi a fait son chemin voire s’est imposée. Plusieurs objectifs sont ainsi visés. La profession sera soumise à des conditions de formation et d’habileté professionnelle qui seront réglementées par une loi organique tout en tenant compte des critères internationaux qui régissent la profession. Un délai de transition de deux ans sera accordé aux personnes ayant des qualifications acquises sur le terrain mais ne jouissant pas de conditions requises dans le présent projet afin de leur accorder les autorisations. Par ailleurs, une spécialisation est prévue afin de disposer de guides à même de proposer des prestations pointues. Ainsi il sera procédé à l’intégration des accompagnateurs et des guides touristiques, actuellement en exercice dans un nouveau cadre, celui des « guides des villes et des circuits touristiques ». Idem pour les guides de montagne qui seront intégrés dans le cadre des « guides des espaces naturels ». Un autre point et non des moindres a été également invoqué dans ce sens. A cet effet, le projet de loi instaure de nouveaux statuts pour l’exercice de la profession via une société de personnes physiques. Le projet stipule également les conditions d’accès à la profession à travers un cahier des charges. Ce projet de loi vient à point nommé afin de mettre fin à l’anarchie qui règne dans le secteur notamment le fléau des faux guides qui engrange la profession. Le guide touristique est une pièce essentielle dans la machine « tourisme » d’un pays. C’est le premier à rencontrer les touristes et c’est le dernier à les quitter. C’est aussi le premier à écouter leurs impressions. Pour les touristes, c’est le guide qui est le point de repère. Donc le guide touristique est la personne qui est très près des touristes et vit avec eux leurs expériences ; à ce titre son importance n’est plus à démontrer. Préserver la profession de tous ces intrus s’avère donc d’une grande acuité. La presse rapporte moult détails se rapportant à des affaires de faux guides qui ont défrayé la chronique. Pour avoir une idée de l’ampleur de ce phénomène, au total 398 faux guides ont été déférés devant la justice pour usurpation de fonction et escroquerie, durant les cinq premiers mois de l'année 2011, selon des statistiques de la brigade touristique de Fès. Les autres villes du Royaume ne sont nullement épargnées. Un ancien guide de montagne contacté à ce sujet déplore le laxisme des autorités compétentes. Il les appelle à plus de vigilance afin de mieux traquer les faux guides qui nuisent aux guides officiels. Ces derniers subissent fortement les effets de la crise économique mondiale. C’est pourquoi, et selon notre interlocuteur, le soutien de l’Etat voire de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, est vivement recommandé notamment pour les guides et les accompagnateurs qui n’exercent pas dans le cadre d’une société. De même une formation continue s’impose à travers l’ouverture de centres un peu partout au Maroc. L’infrastructure n’est pas en reste. Cet ancien guide déplore l’état des routes qui empêche un meilleur exercice de la profession. Toutes les parties concernées sont perdantes à ce niveau, selon lui. Jeudi 16 Février 2012 SOURCE WEB Par Nezha MOUNIR Libération