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Enseignement supérieur Quand le privé est appelé en renfort

Enseignement supérieur Quand le privé est appelé en renfort

Le PPP, alternative selon un expert du réseau Laureate

Les universités doivent «repenser leurs systèmes de gestion»   

Innover pour trouver des moyens de financement pour l’enseignement supérieur n’est pas un besoin uniquement marocain. Tous les pays du monde, touchés par la crise financière de 2008,  ont dû réduire la part publique du budget pour ce secteur et trouver des alternatives. «La problématique est davantage compliquée s’agissant des pays en développement. Dans ces régions, les ministres de l’Enseignement doivent subvenir aux systèmes d’éducation primaire et secondaire en même temps. Des arbitrages douloureux s’imposent,» explique Antonio Maceda, vice-président en charge des opérations du réseau Laureate International Universities pour l’Europe, qui a récemment animé une table-ronde organisée par l’Université internationale de Casablanca.

L’important, selon lui, est d’encourager le secteur privé. Le benchmark avec les pays développés montre que la moyenne de «la part de marché» détenue par le privé dans les pays européens dépasse souvent 50 % alors qu’au Maroc elle tourne autour des 5,5 %. «Le privé n’a pas pour raison d’être que d’alléger la pression sur le public seulement. C’est un acteur qui peut l’aider à évoluer», estime l’expert. Une des recettes préconisées est l’association des deux. «Au Brésil, le gouvernement a noué des partenariats avec des acteurs privés. Il a déboursé une petite partie de l’investissement et a accordé des licences, tout en imposant aux gestionnaires le financement des étudiants provenant du système public», explique Maceda. Au Maroc, c’est la même recette qui a été suivie pour la création de l’UIC. Antonio Maceda espère que l’opération puisse être renouvelée.

Les systèmes de gestion des établissements de l’enseignement supérieur doivent être également repensés. «Les universités doivent se tourner vers le marché, que cela soit dans la conception des formations ou les projets de recherches,» préconise l’expert espagnol. Si elle est orientée vers une logique mercantile, la recherche scientifique peut financer une bonne partie de ses activités à travers la vente de brevets, par exemple.

La mise à niveau des établissements universitaires passe également par celle des méthodes d’évaluation. Ces dernières se font désormais sur deux niveaux. Un impliquant directement l’université, l’autre l’étudiant. Les critères comprennent ainsi une évaluation du prestige de l’université à travers le nombre de lauréats et des professeurs ayant reçu des prix reconnus mondialement, de ses moyens et ses ressources, de sa production scientifique et son rayonnement international. «Deux nouveaux critères se sont ajoutés ces dernières années. Il s’agit de la responsabilité sociale de l’établissement et le degré d’utilité des recherches», ajoute l’expert. Si le concept de la RSE devient ainsi généralisé aux établissements d’enseignement, ceux-ci doivent désormais prouver la pertinence économique ou/et sociale des travaux de recherche.

Les études aident-elles à réussir dans la vie?

Antonio Maceda, vice-président en charge des opérations du réseau Laureate International Universities pour l’Europe, a présenté les résultats du sondage international du réseau. Réalisé auprès de plus de 27.000 étudiants en provenance de 22 pays, dont le Maroc, le sondage indique que 62% des étudiants marocains estiment que leurs programmes d’études leur offrent les compétences professionnelles nécessaires pour réussir dans la vie. Par ailleurs, Laureate a développé un indice sur la base de ce sondage qui permet de connaître l’avis des étudiants sur l’état de l’enseignement. Mesurant la confiance des étudiants dans l’avenir de l’enseignement supérieur, il classe le Maroc au 16ème rang avec un score de 55/100.

Le 15 septembre 2015
SOURCE WEB Par L’économiste
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