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Pour M. Macron, « il ne faut pas avoir peur de produire à l’étranger »

Pour M. Macron,  « il ne faut pas avoir peur de produire à l’étranger »

« Marine Le Pen ? Elle dit des âneries. » Novice en politique, Emmanuel Macron apprend vite. Accusé lundi 10 novembre par la présidente du Front national de« provocation particulièrement indécente », alors qu’il se rendait en Algérie pour inaugurer une nouvelle usine de Renault à Oran, la 19e du constructeur français dans le monde, le ministre de l’économie et de l’industrie a vertement tancé la responsable du parti d’extrême droite, l’accusant de « ne pas connaître l’entreprise ».

« L’ouverture de cette usine est au contraire une très bonne nouvelle pour la France, a assuré M. Macron, très volontaire pour son premier déplacement hors d’Europe depuis qu’il est entré au gouvernement. Les voitures assemblées à Oran l’étaient auparavant en Turquie et en Roumanie, il n’y a donc pas de perte pour notre pays. »

Selon le ministre, 40 % des pièces utilisées dans l’usine algérienne, qui devrait produire 25 000 voitures par an dans un premier temps, uniquement à destination du marché local, proviendront de France et y généreront donc de l’activité.

 « Si Renault n’avait pas pris cette décision de relocalisation en Algérie, un autre l’aurait pris à sa place », a poursuivi M. Macron. Des pourparlers avec l’allemand Volkswagen avaient notamment eu lieu fin 2012.

Pour le gouvernement français, l’usine Renault d’Oran annonce d’ailleurs une nouvelle vague d’investissements tricolores dans l’ancienne colonie.

« Nous avons identifié 21 projets qui devraient permettre de créer de l’emploi en Algérie mais aussi en France », a indiqué Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, venu lui aussi inaugurer le site du constructeur français, au côté de Carlos Ghosn, le PDG de l’alliance Renault-Nissan.

D’éventuels investissements opérés par Air LiquideSuez environnementAlstomou Airbus Helicopters ont notamment été évoqués lors de différentes rencontres avec le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et son premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Des annonces sont attendues le 4 décembre, lors d’une rencontre qui aura lieu à Paris entre officiels algériens et français. « Même si implanter une usine d’hélicoptères sera plus difficile qu’une ligne d’assemblage de voitures », reconnaît un proche des négociations. « Il faut donner des gages »

« On ne peut plus être présent en Algérie et dans les pays émergents comme on l’était au XXe siècle, argumente M. Macron pour justifier cette nouvelle vague d’investissements. Il faut désormais installer de la production si l’on veut profiter de la croissance de ces pays. La relation économique, ce ne sont plus juste des exportations. Pour gagner, il faut donner des gages. »

Mais pas question pour autant de faire du Maghreb l’hinterland de la France, comme l’est l’Europe de l’Est pour l’Allemagne.

« Nous n’avons pas la même organisation productive que nos voisins, qui ont une forme hégémonique de coopération, où ils sous-traitent des bouts de production qui sont ensuite assemblés en Allemagne, explique M. Macron. La France ne doit pas avoir peur de produire à l’étranger car cela crée de l’adhérence avec notre économie. Mais à la condition que nous gardions la propriété intellectuelle. »

Le ministre assure par exemple avoir été « très attentif » aux rumeurs, intervenues la semaine dernière, sur une possible délocalisation d’une partie de la recherche de PSA au Maroc. « Il s’agit de relocalisation d’activités d’ingénierie d’Altran en Asie sur des éléments non stratégiques », rassure M. Macron.

11 Novembre 2014

SOURCE WEB Par Cédric Pietralunga Monde Economie

Tags : inaugurer une nouvelle usine de Renault à Oran, la 19e du constructeur français dans le monde- Le ministre assure par exemple avoir été « très attentif » aux rumeurs, intervenues la semaine dernière, sur une possible délocalisation d’une partie de la recherche de PSA au Maroc- Pour le gouvernement français, l’usine Renault d’Oran annonce d’ailleurs une nouvelle vague d’investissements tricolores dans l’ancienne colonie-