Chronique Le «capital immatériel» Un concept, une richesse
Le discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI du 20 août dernier, à l’occasion du 61ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a fait figure d’appel à une nouvelle révolution économique et sociale continue qui devrait permettre au Royaume de devenir une puissance économique régionale et internationale reconnue. Sa Majesté a évoqué le concept de «capital immatériel» en invitant le Conseil économique et social, en collaboration avec les institutions nationales concernées, et les institutions internationales spécialisées, à mettre en avant cette richesse jusque là négligée par la comptabilité traditionnelle.
Quelques questions subsistent néanmoins par rapport à ce concept. Que représente la notion du capital immatériel ? Quel est le moyen de mesurer cette richesse, et surtout quel intérêt peut-on tirer de son estimation ?
L›importance de la prise en compte de ces indicateurs est capitale pour le Maroc. En effet, l’étude, intitulée «Where is the wealth of the nations? Measuring capital for the 21st century», réalisée par la Banque Mondiale, démontre que dans la région du Maghreb, le Maroc est le pays qui produit le plus de richesse par habitant. En incluant le capital immatériel du Royaume dans le calcul, les estimations se révèlent jusqu’à 7 fois supérieures aux estimations faites par la comptabilité nationale marocaine. La richesse globale d’un État n’est pas exclusivement physique, comptable, mais aussi, et en grande partie, la stabilité immatérielle et intangible. Cette richesse correspond à un ensemble d’actifs tel que l’attractivité, la compétitivité, la qualité des institutions, l’innovation et la recherche scientifique, la qualité de la vie et de l›environnement, mais, surtout, le capital humain.
La notion de capital immatériel s’impose aujourd’hui comme étant un facteur clé de succès de toute organisation, et a fortiori d’une nation. Cette approche est en soi une révolution puisque la notion de richesse reposait essentiellement sur des facteurs matériels.
Le Maroc est aujourd‘hui une nation jeune. La volonté au plus haut sommet de l’Etat veut faire du décollage économique un leitmotiv, prémices d‘un développement social également. Dans ce sens, l›objectif est la création d’un modèle de développement propre au Maroc dont la base est l’élément humain.
Trois éléments déterminent le capital humain, et sont la base de toute possibilité de création de valeur via cette voie: les expériences, les compétences et finalement les savoirs. Le capital humain s’acquiert notamment par l›éducation, se préserve et se développe grâce à un effort constant de montée en puissance.
De même, il doit pouvoir produire un bénéfice, ce qui est incontournable, dès lors que l’on parle de capital. «Capital» rime avec «investissements». Avec ce nouveau concept de capital humain, s’ouvre toute une gamme d’investissements autour des axes majeurs de l›éducation et de la santé. L›investissement en capital humain consiste donc dans l›ensemble des dépenses effectuées dans ce sens et dans les coûts d’opportunité. Ces derniers résident dans l’arbitrage des individus dans leur gestion du capital humain. Dans tous les cas, un retour d’investissement est espéré. Un retour qui se construit sur plusieurs années et qui fera de notre pays la plaque tournante de toute l’économie africaine.
A chacun de jouer pleinement son rôle pour la construction de ce Maroc nouveau dont nous voulons tous la réussite.
9/9/2014_SOURCE WEB Par Benacher BENNAGHMOUCH L’OPINION
Tags : Sa Majesté le Roi Mohamed VI -Le discours de Sa Majesté le Roi Mohamed VI du 20 août dernier, à l’occasion du 61ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a fait figure d’appel à une nouvelle révolution économique et sociale continue- Sa Majesté a évoqué le concept de «capital immatériel»- mettre en avant cette richesse de «capital immatériel»- mettre jusque là négligée par la comptabilité traditionnelle -l’étude, intitulée «Where is the wealth of the nations? Measuring capital for the 21st century», réalisée par la Banque Mondiale, démontre que dans la région du Maghreb, le Maroc est le pays qui produit le plus de richesse par habitant- En incluant le capital immatériel du Royaume dans le calcul, les estimations se révèlent jusqu’à 7 fois supérieures aux estimations faites par la comptabilité nationale marocaine- Trois éléments déterminent le capital humain, et sont la base de toute possibilité de création de valeur via cette voie: les expériences, les compétences et finalement les savoirs-«Capital» rime avec «investissements». Avec ce nouveau concept de capital humain, s’ouvre toute une gamme d’investissements autour des axes majeurs de l›éducation et de la santé-