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Richesse globale Les enjeux et les opportunités du capital immatériel décryptés

Richesse globale   Les enjeux et les opportunités du capital immatériel décryptés

La richesse globale et la place du capital immatériel dans son évaluation sont désormais au centre des débats et des analyses. Décision avant-gardiste, le calcul du patrimoine immatériel vise à s’approprier les nouveaux concepts développés à l’international et qui servent de benchmark pour apprécier les potentialités en interne ainsi que le positionnement international du Maroc. Dans ce sens, le Souverain a souligné dans son discours que «pour prendre la pleine mesure de la situation, nous invitons le Conseil économique, social et environnemental, en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, à entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013».

Ainsi, en plus du CESE et de BAM, d’autres institutions sont invitées à collaborer pour la réalisation de cette étude. Dans le cadre des débats en cours, il faut rappeler que l’Institut royal des études stratégiques (IRES, créé en 2003 par S.M. le Roi pour doter le Maroc de capacités d’analyse stratégique et de réflexion prospective à des fins d’éclairage de décision stratégique) s’était déjà penché sur la problématique des composantes de la richesse globale et particulièrement sur celles du capital immatériel, à travers des études approfondies sur le capital humain, la cohésion sociale, la confiance institutionnelle, la gouvernance des réformes, sans oublier les études sur des questions stratégiques telles que l’industrialisation du pays ou celles relatives au potentiel de renforcement du positionnement international du Maroc (coopération bilatérale et multilatérale...). La dimension «capital naturel», qui est une composante de la richesse globale, a été également examinée, selon une approche axée sur la durabilité. Tout cela fait de l’IRES un think tank dont la contribution sera d’une grande utilité dans le cadre du débat en cours sur le capital immatériel et ses composantes.

La richesse globale du Maroc

Par ailleurs, ainsi que l’a souligné S.M. le Roi, «la Banque mondiale avait déjà réalisé, en 2005 et 2010, deux études pour mesurer la richesse globale de quelque 120 États, dont le Maroc. Notre pays y a été classé dans les premiers rangs à l’échelle africaine, devançant de loin certains pays de la région». En effet, les données de la Banque mondiale montrent que la richesse globale du pays a connu une évolution importante et que le capital immatériel propre au Maroc représente un peu plus des trois quarts de cette richesse. Le Maroc se place, en termes du poids du capital immatériel, au même niveau que celui affiché par certains pays développés ou émergents à fort potentiel. Cela pousse à croire que le capital immatériel du Maroc est, désormais, le socle de création de la richesse globale et renforce la conviction que les politiques publiques doivent, par conséquent, cibler les composantes de ce capital pour sécuriser les choix de développement du pays et lui permettre d’être mieux armé pour envisager l’avenir, en relevant les défis et en saisissant les multiples opportunités qui lui sont offertes.

La transformation structurelle du profil de la richesse globale du Maroc, qui est le reflet de la dynamique des réformes multidimensionnelles entreprises par le Royaume depuis l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Trône, montre que le Maroc dispose désormais de plusieurs atouts dont un meilleur usage permettra de créer des ressorts durables pour accompagner paisiblement son processus de développement d’ensemble.

Néanmoins, la répartition de cette richesse ne semble pas profiter à l’ensemble des citoyens. Les insuffisances de notre modèle de développement, encore générateur d'inégalités sociales, devraient être, dès lors, résorbées pour permettre une meilleure canalisation de la richesse créée et assurer sa répartition élargie et équitable à l’ensemble des couches sociales. C’est ce qui ressort d’ailleurs du Discours du Trône où Sa Majesté le Roi a précisé : «Et si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens. En effet, Je relève, lors de Mes tournées d’information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme Je note l’ampleur des disparités sociales entre les Marocains».

Il faut souligner que le Maroc fait partie des rares pays au monde ayant décidé de lancer un projet aussi innovant que celui de l’évaluation régulière de sa richesse nationale et de son capital immatériel. Il s’agit d’une entreprise de grande portée puisqu’elle permet d’orienter les politiques publiques et de les rendre davantage efficaces et inclusives. La Banque mondiale avait évalué la richesse des nations et leur capital immatériel pour les années 1995, 2000 et 2005, selon une approche qui se distingue de la méthode classique du PIB et qui permet d’entreprendre des comparaisons, à même d’apprécier le positionnement international de chaque pays, au niveau global ainsi qu’au niveau des différentes composantes de sa richesse nationale. Dans ce cadre, la richesse nationale est définie comme étant la valeur actualisée de la consommation future sur 25 ans. Le capital immatériel, qui est une valeur résiduelle, est évalué en déduisant de la richesse nationale le capital produit, le capital naturel et en y ajoutant les avoirs financiers nets. Le capital immatériel intègre l’ensemble des actifs qui ne sont pas tangibles et qui, par conséquent, sont moins faciles à mesurer, comme le capital humain, le capital social et la qualité des institutions.

SOURCE WEB Par Brahim Mokhliss, LE MATIN

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