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Subventions aux viandes rouges : un scandale à 13,3 MMDH

Subventions aux viandes rouges : un scandale à 13,3 MMDH

Subventions publiques inefficaces, gabegie financière, opacité de gestion et soupçons de clientélisme : le scandale autour de la politique gouvernementale de soutien à la filière des viandes rouges au Maroc prend de l’ampleur. Une somme colossale de 13,3 milliards de dirhams – l'équivalent de 1,3 milliard de dollars – aurait été engloutie dans un dispositif censé maîtriser les prix des viandes rouges et soutenir l’approvisionnement en ovins pour l’Aïd Al-Adha. Résultat ? Des objectifs non atteints, des prix toujours exorbitants, et une indignation croissante dans l’opinion publique comme dans les cercles politiques.

Alors que le ministère de l’Économie et des Finances confirme officiellement le montant faramineux des pertes, le ministère de l’Agriculture tente de minimiser l’impact en parlant de 437 millions de dirhams alloués à l’importation de 875.000 têtes de bétail. Mais les chiffres divergent, et le flou persiste. L’aide gouvernementale, fixée à 500 dirhams par tête, aurait surtout profité à une centaine d’importateurs bien choisis, sans effet significatif sur les prix à la consommation. Le kilo de viande rouge frôle toujours les 120 dirhams, et les moutons pour l’Aïd se vendent entre 6.000 et 10.000 dirhams, poussant même le roi Mohammed VI à encourager les Marocains à renoncer au sacrifice en 2024.

La gestion des subventions est pointée du doigt : favoritisme, manque de transparence, et soupçons de conflit d’intérêts. Plusieurs importateurs bénéficiaires seraient liés à des partis de la majorité, notamment le Rassemblement national des indépendants (RNI), dirigé par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, dont la fortune personnelle est estimée à 1,5 milliard de dollars.

Face à ce que beaucoup considèrent comme un scandale d’État, les groupes parlementaires de l’opposition (PJD, PPS, MP) ont déposé une demande de création d’une commission d’enquête parlementaire. Même l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti de l’Istiqlal (PI), pourtant membres de la majorité, ont exprimé de fortes critiques.

Le ministre de l’Industrie Ryad Mezzour (PI) a dénoncé des marges abusives allant jusqu’à 40 dirhams par kilo entre l’importateur et le boucher, mettant en cause 18 spéculateurs majeurs sur le marché. Le ministre de l’Équipement Nizar Baraka, également secrétaire général du PI, a confirmé le chiffre de 13 milliards de dirhams de pertes, soulignant un bénéfice de 100 % réalisé par certains importateurs. Pendant ce temps, le porte-parole du gouvernement se retranche derrière un laconique : « Je n’ai rien à ajouter ».

Les accusations de clientélisme, d’enrichissement illicite et d’incompétence pèsent lourd. Le débat dépasse désormais le simple cadre agricole pour toucher à la gouvernance économique, à la justice sociale et à la transparence dans la gestion des deniers publics.

Le 09/04/2025

Rédaction de lanouvelletribune

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