Sécheresse au Maroc : une campagne céréalière compromise ?

La campagne céréalière 2024-2025 s'annonce difficile, selon l'agro-économiste et ruraliste Larbi Zagdouni. Le déficit pluviométrique, notamment dans les grands bassins céréaliers comme la Chaouia, compromet sérieusement la production. Malgré un léger espoir en cas de pluies abondantes en mars et avril, l'expert prévoit une récolte limitée à 30 à 40 millions de quintaux au mieux.
Un écart entre les surfaces déclarées et réellement ensemencées
Un premier facteur aggravant est la superficie réellement cultivée, bien inférieure aux 5 millions d'hectares annoncés par le ministère de l'Agriculture. D'après Larbi Zagdouni, la surface effectivement ensemencée ne dépasserait pas 3 à 4 millions d'hectares. Plusieurs agriculteurs, financièrement affaiblis par la succession d'années de sécheresse, ont renoncé aux semis.
Un déficit hydrique et une répartition inégale des pluies
Le second facteur clé réside dans le manque de précipitations, notamment en janvier, une période cruciale pour la croissance des céréales. De plus, les pluies ont été irrégulièrement réparties sur le territoire, favorisant la moitié nord du pays au détriment des grandes régions céréalières comme la Chaouia, le plateau de Zaer, Doukkala, Abda et Rehamna.
Mars et avril, des mois décisifs
L'évolution des conditions météorologiques dans les semaines à venir sera déterminante. "Si les pluies sont abondantes en mars et avril, la production pourrait atteindre 30 à 40 millions de quintaux", estime Larbi Zagdouni. Cependant, même dans ce scénario optimiste, la récolte restera en deçà des attentes, confirmant une campagne céréalière difficile pour 2024-2025.
Le 13/02/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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