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Réforme des Retraites au Maroc : Le Gouvernement Face à l'Urgence

Réforme des Retraites au Maroc : Le Gouvernement Face à l'Urgence

Après une longue période d’inaction, le gouvernement marocain s’engage enfin à accélérer la réforme des caisses de retraite, un dossier crucial qui traîne depuis plusieurs années. Le 19 mars 2024, une réunion à la primature a relancé le débat, suivie de l’annonce de Nadia Fettah Alaoui sur la présentation imminente de propositions concrètes. Cependant, le chemin reste semé d’embûches.

Une Situation Alarmante et des Défis Structurels

Dès janvier 2022, Aziz Akhannouch alertait sur l’effondrement potentiel des régimes de retraite d’ici 2028. Depuis, les déficits des différentes caisses n’ont cessé de s’aggraver :

  • Caisse Marocaine des Retraites (CMR) : Déficit technique de 9,8 MMDH en 2023, prévu en hausse en 2024. Les réserves pourraient s’épuiser dès 2028.
  • Régime Collectif d’Allocation de Retraite (RCAR) : Déficit aggravé par les contributions des enseignants des AREF, atteignant 4,7 MMDH en 2023.
  • CNSS : Prestations en hausse de 21 % en 2023, mais une croissance des cotisations limitée à 0,6 %. Les réserves actuelles pourraient suffire jusqu’en 2038 seulement.
  • CIMR : Exception notable, cette caisse affiche des résultats solides grâce à des réformes antérieures et à l’élargissement de sa base de cotisants.

Les Pistes de Réforme : Entre Paramétrique et Systémique

Face à ces défis, les options de réforme sont nombreuses mais complexes :

  1. Réforme systémique : Fusionner les régimes publics (CMR et RCAR) et privés (CNSS et CIMR) en deux pôles distincts.
  2. Réforme paramétrique : Ajuster les paramètres clés comme l’âge de départ à la retraite, les taux de cotisation et les modes de calcul des pensions.
  3. Unification progressive : Mettre en place un régime national obligatoire à répartition, complété par des régimes contributifs et facultatifs.

L’Urgence d’Agir

Chaque année de retard coûte près de 20 MMDH au système, selon la Cour des comptes. Les projections actuelles soulignent la nécessité d’une réforme globale et équitable, combinant des mesures financières, juridiques et sociales.

Pour garantir la pérennité des caisses, le gouvernement devra dépasser les simples ajustements techniques et instaurer une gouvernance efficace, une meilleure gestion des réserves et un dialogue social continu.

2024 marque une année charnière où le Maroc n’a d’autre choix que de prioriser ce chantier social, pour éviter une crise systémique et préserver l’équilibre du système de retraite.

Le 09/01/2025

Rédaction de lanouvelletribune

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