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Nominations ministérielles 2024 : manque d'expertise et enjeux d'efficacité dans le gouvernement Akhannouch II

Nominations ministérielles 2024 : manque d'expertise et enjeux d'efficacité dans le gouvernement Akhannouch II

Le nouveau cabinet du gouvernement Akhannouch II, dévoilé le 23 octobre 2024, suscite des interrogations quant à la pertinence de certains profils nommés. Parmi les six nouveaux secrétaires d'État, beaucoup semblent en décalage avec les secteurs qu'ils sont censés diriger, soulevant des doutes sur ce qu'ils peuvent réellement apporter à leurs nouveaux postes.

Lahcen Essaadi, par exemple, ancien instituteur et président de la Commission des Finances à la Chambre des représentants, a été nommé secrétaire d'État chargé de l'Artisanat et de l'Économie sociale et solidaire, sous la tutelle de Fatima Zahra Ammor du RNI. Si son lien avec le Premier ministre Aziz Akhannouch semble avoir joué en sa faveur, son manque d'expérience dans ce domaine stratégique, qui peine déjà à soutenir les artisans marocains, pose question. L'artisanat, un patrimoine précieux confronté à des défis de visibilité et de revenus, aurait sans doute gagné à être dirigé par un profil plus technique. Une loi intégrant les savoir-faire artisanaux dans les bâtiments publics et touristiques pourrait, par exemple, revitaliser ce secteur.

Un autre exemple est celui de Hicham Sabiry, notaire de formation et député du PAM depuis 2021, qui se retrouve secrétaire d'État chargé de l'Emploi. Il devra collaborer avec Younes Sekkouri, ministre de plein exercice de l’Emploi, sur des dossiers sensibles tels que la réforme du droit de grève. Là encore, le choix d'un profil sans expertise directe dans ce domaine semble inapproprié.

Le même constat peut être fait pour Adib Benbrahim, expert-comptable nommé secrétaire d'État à l'Habitat. Bien qu’il ait une expérience en optimisation fiscale et en gestion des finances publiques, son rôle dans le développement urbain reste flou. Sa mission auprès de la ministre Fatima Zahra Mansouri, elle-même présidente du PAM, est encore incertaine.

Le parti de l’Istiqlal, quant à lui, a également introduit deux secrétaires d'État dans le gouvernement. Abdeljabbar Rachidi, journaliste de carrière, a été nommé secrétaire d'État chargé de l'Insertion sociale, tandis qu'Omar Hejira, pharmacien, s'occupe du Commerce extérieur, un secteur qui semble loin de sa spécialité.

Toutefois, une nomination semble faire consensus : celle de Zakia Driouich à la tête du secrétariat d'État à la Pêche maritime. Ancienne secrétaire générale du ministère de la Pêche, elle possède une grande expérience dans ce domaine, notamment grâce à son rôle clé dans la mise en œuvre de la stratégie Halieutis. Cependant, certains regrettent qu'une nouvelle génération n'ait pas été mise en avant à ce poste, Zakia Driouich ayant déjà atteint la limite d’âge.

Ces nominations soulèvent des questions sur les critères de sélection des membres du gouvernement, où des considérations politiques et de loyauté semblent parfois l’emporter sur la compétence. Cette approche risque de nuire à l'efficacité de l'action gouvernementale dans des secteurs clés pour l’avenir du Maroc.

Le 04/11/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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