Régulation du Cannabis au Maroc : Un Dispositif Stricte pour une Filière Légale et Traçable
Le Maroc a mis en place un cadre rigoureux pour encadrer la filière du cannabis légal, de la culture à la commercialisation. Chaque étape est strictement régulée pour garantir la conformité et la traçabilité, et éviter tout débordement vers les marchés illicites. L'objectif principal de cette politique est de soutenir les agriculteurs autrefois impliqués dans des activités illégales et de les accompagner dans leur transition vers une production légale et sécurisée.
La mission de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) est de superviser l’ensemble du processus, depuis la culture jusqu'à la vente, afin de s’assurer que tout est conforme aux normes établies. L’accent est mis sur le contrôle et l'accompagnement des agriculteurs et des opérateurs pour prévenir tout dérapage vers des pratiques illicites et maintenir une traçabilité transparente de la production, indique une source autorisée.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce dispositif ne vise pas à promouvoir une expansion incontrôlée de la culture du cannabis, mais plutôt à offrir aux agriculteurs des provinces d’Al Hoceïma, Chefchaouen et Taounate une opportunité d'exercer leur activité de manière durable et conforme aux lois. Les autorisations pour la culture sont délivrées de manière sélective, basées sur des critères stricts, et limitées aux quantités nécessaires pour répondre aux besoins médicaux, pharmaceutiques et industriels.
L'intérêt pour la culture réglementée du cannabis est manifeste parmi les agriculteurs, mais l'éligibilité à cultiver ne garantit pas automatiquement une autorisation. Les agriculteurs doivent d'abord conclure une convention avec un opérateur autorisé pour que leur demande soit prise en compte, souligne notre interlocuteur.
L'ANRAC régule neuf activités liées au cannabis, allant de la culture à l'exportation des produits finis. Chaque étape est soumise à des contrôles stricts pour garantir la conformité aux normes de sécurité et de traçabilité. Par exemple, la transformation, le transport et la commercialisation du cannabis nécessitent des autorisations spécifiques et sont surveillées de près pour éviter toute déviation vers des marchés non régulés.
Le processus est conçu pour être totalement étanche : les agriculteurs doivent livrer leur récolte aux coopératives sous la supervision d'une commission composée de représentants de l'ANRAC, des autorités locales et des services de sécurité. Tout excédent de production est détruit sur place, afin de prévenir tout risque de dérive.
En outre, les entreprises impliquées dans la transformation et la commercialisation du cannabis doivent remplir des critères stricts, notamment en matière de sécurité des entrepôts et de transport des produits, pour garantir que ces derniers ne soient pas détournés de leur usage légal.
Pour l'importation de semences, les opérateurs doivent obtenir l'autorisation de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et du ministère de l'Agriculture, ainsi qu'un agrément de l'ANRAC. Tout au long du processus, l'agence assure une traçabilité complète pour s'assurer que le cannabis ne soit pas utilisé dans des activités illicites.
Ce dispositif strict assure que les produits à base de cannabis au Maroc répondent aux normes internationales et sont destinés exclusivement à des usages médicaux, pharmaceutiques et industriels légaux. Cette approche, qui garantit la qualité des produits et protège les agriculteurs et les consommateurs, suscite l’intérêt d’autres pays qui cherchent à s’inspirer de l’expérience marocaine pour réguler leur propre filière de cannabis.
Le 16/08/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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