La Dégringolade des Investissements Étrangers au Maroc en 2023 : Un Défi pour le Gouvernement Akhannouch

En 2023, le Maroc a connu une chute spectaculaire des investissements directs étrangers (IDE), suscitant de vives inquiétudes quant à la capacité du gouvernement actuel à renverser cette tendance et à repositionner le pays comme une destination attractive pour les investisseurs internationaux. Les efforts déployés par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, notamment à travers les réunions de la Commission nationale des investissements, ne semblent pas porter leurs fruits, malgré les subventions massives accordées par l’État.
Le chômage atteignant des niveaux records, l'économie marocaine est durement frappée par cette baisse significative des IDE, qui se sont établis à seulement 1,09 milliard de dollars en 2023, le niveau le plus bas en 19 ans. Ce recul ramène le Maroc à une période similaire au début des années 2000, après la phase du Programme d'ajustement structurel (PAS).
Driss El Azami El Idrissi, économiste en chef du Parti justice et développement (PJD) et ancien ministre du Budget, attribue cette chute à la complexité et à l'opacité de la nouvelle Charte de l'investissement. De son côté, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) critique le retard dans l'amélioration des indicateurs de "Doing Business" et l'incapacité du gouvernement à assainir le climat des affaires, dénonçant un échec à attirer davantage d'IDE et à lutter contre la corruption.
Nabil Adel, économiste, évoque la fin d'un cycle de croissance amorcé en 2005 et la perte de l'avantage compétitif du coût faible de la main-d'œuvre, suite aux augmentations significatives du SMIG sans hausse correspondante de la productivité. Il souligne également la concurrence accrue de pays voisins comme l'Égypte et la Tunisie, qui retrouvent leur stabilité et attractivité.
Mohamed Jadri, un autre économiste, cite des facteurs globaux tels que les tensions géopolitiques, l'inflation mondiale et les taux d'intérêt élevés des banques centrales, rendant l'accès au financement plus difficile pour les investisseurs.
Malgré ces facteurs, Abdelghani Youmni, spécialiste des politiques publiques, insiste sur les faiblesses structurelles du Maroc en tant que destination pour les IDE. Il souligne l'importance de disposer d'un écosystème robuste incluant le capital, le capital humain, le progrès technique et la recherche et développement (R&D). Il appelle également à un rôle plus actif des élus et des présidents de région dans la promotion de leurs territoires pour attirer les IDE, citant des exemples de succès en Californie, en Poitou-Charentes et en Occitanie.
En conclusion, la baisse des IDE au Maroc en 2023 met en lumière les défis complexes auxquels le gouvernement doit faire face pour améliorer l'attractivité du pays et favoriser un environnement propice aux investissements étrangers.
Le 15/07/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

Le Maroc : Pont stratégique entre l'Afrique, l'Europe et les USA
Le Maroc est en mesure de jouer le rôle de trait d’union entre l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis, a souligné la ministre de l’Économie et des Fin...

IDE: Le Maroc dans le trio de tête africain
Environ 47 milliards de dollars entre 2007 et 2015 Il se place au second rang derrière l’Afrique du Sud L’Afrique échappe au marasme général, selo...

Droit de grève : Le projet de loi encadre les appels et limite les acteurs
Le projet de loi organique récemment adopté en commission redéfinit les règles du droit de grève au Maroc, limitant les parties habilitées à lancer des a...

Changement climatique : Akhannouch lance un appel depuis Riyad
Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a appelé, ce lundi à Riyad, au renforcement de la coopération régionale pour faire face aux questions liées au chan...

Enseignement : voici les principaux points de l’accord sur le statut des fonctionnaires
Voici les principaux points du procès-verbal de l’accord, conclu mardi, entre la commission ministérielle tripartite et les représentants des syndicats de ...

Boom Touristique au Maroc en 2024 : 7,4 Millions de Visiteurs au Premier Semestre
Le Maroc connaît une année touristique exceptionnelle en 2024, avec 7,4 millions de visiteurs enregistrés au premier semestre, surpassant largement les objec...

Waldorf Astoria ouvre un hôtel de luxe dans la Tour Mohammed VI à Rabat : une expérience hôteli�
O Tower et Hilton ont signé un accord pour la gestion de l’Hôtel Waldorf Astoria Rabat-Salé, qui prendra place dans la prestigieuse Tour Mohammed VI. Prév...

Essaouira : 2,3 milliards de dirhams pour relancer la station Mogador
Une nouvelle ère s’ouvre pour la station touristique Mogador à Essaouira. Une convention, signée le jeudi 19 décembre, prévoit un investissement colossal...

Benkirane jette l’éponge et devra s’en remettre au Roi
Après le communiqué publié dimanche par le quatuor RNI, MP, USFP et UC, exigeant de participer au gouvernement en bloc, Abdelilah Benkirane a réagi en débu...

Industrie au Maroc : Opportunités et Défis soulignés par l’opposition et le gouvernement
Lors de la séance mensuelle à la Chambre des conseillers le mardi 19 novembre, l'opposition, représentée par des élus de partis politiques et de syndic...

#AMDGJB_Aziz_Akhannouch nouveau Chef de gouvernement : « Les contours de la majorité gouvernementa
Selon le Chef du gouvernement désigné, Aziz Akhannouch, les contours du nouveau gouvernement seront connus au cours de la semaine prochaine. « Le premier ...

Contrairement au PJD et l’Istiqlal, le RNI défend l’enseignement des matières scientifiques en
Le RNI défend l’enseignement des matières scientifiques avec les «langues vivantes». Une position exprimée par son bureau politique, réuni ce samedi 23 ...