Compétences Numériques : Un Atout Essentiel pour la Modernisation des Systèmes Énergétiques au Maroc et en Afrique
Une étude récente de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) met en lumière l'importance cruciale des compétences numériques pour moderniser les systèmes énergétiques et les rendre plus durables et résilients. Le Maroc, seul pays africain figurant dans cette analyse, illustre les efforts de certains pays africains pour se positionner dans la compétition mondiale pour les talents numériques, malgré les nombreux défis à relever à l'échelle du continent.
Selon l'étude intitulée « Les services publics d’électricité ont besoin de talents numériques – mais tous ne les recherchent pas », le Maroc se distingue par sa demande de profils numériques dans les services publics d'énergie, soulignant son rôle de précurseur dans la transition numérique du secteur énergétique en Afrique.
L'analyse classe les pays en quatre catégories selon leur demande en compétences numériques, toutes industries confondues, et spécifiquement dans les services publics d'énergie. Le Maroc se situe dans la troisième catégorie, aux côtés de l'Espagne, de l'Allemagne et de la Pologne, montrant une forte demande de profils numériques au niveau économique, mais offrant moins d'opportunités dans les services publics d'énergie.
Bien que le Maroc (3,89%) soit le seul pays africain mentionné dans l'analyse, sa proportion d'offres d'emploi numériques provenant des services publics d'énergie reste faible par rapport à d'autres pays, se classant derrière des pays européens comme l'Allemagne (6,13%), l'Espagne (6,69%) et la Pologne (5,52%), ainsi que des pays d'Amérique latine tels que la Colombie (11,75%), le Chili et le Mexique (6,82% chacun).
Ces chiffres soulignent les défis auxquels le Maroc et le continent africain doivent encore faire face pour répondre aux besoins croissants en compétences numériques dans le secteur énergétique. Le fait que le Maroc soit le seul pays africain mentionné dans l'étude de l'AIE témoigné des efforts du Royaume pour renforcer les compétences numériques dans son secteur énergétique, crucial pour sa transition vers un mix énergétique plus durable. Cependant, cette position isolée met en évidence le retard du reste du continent dans ce domaine stratégique.
L'absence d'autres pays africains dans cette étude ne signifie pas nécessairement une absence de demande en compétences numériques dans leurs services publics d'électricité, mais pourrait refléter des lacunes dans la collecte et la disponibilité des données sur les offres d'emploi dans ces pays.
Le cas de l’Afrique face aux autres régions du monde
L'analyse de l'AIE a pris en compte 19 pays à travers le monde pour étudier la demande en compétences numériques des services publics d'électricité, basée sur les offres d'emploi de 2022 et 2023 issues de la base de données Lightcast. Parmi ces pays, 5 se trouvent en Amérique (Colombie, Chili, Mexique, États-Unis et Canada), 10 en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Slovaquie), 1 en Asie (Singapour), 2 en Océanie (Nouvelle-Zélande et Australie), et seul le Maroc représente l'Afrique.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation. D'abord, le Maroc a connu une accélération remarquable de sa transition énergétique avec des investissements massifs dans les énergies renouvelables, créant une demande accrue en compétences numériques pour gérer ces nouveaux systèmes énergétiques plus complexes et interconnectés. Ensuite, le pays s'est positionné comme un hub régional pour les technologies de l'information et de la communication, attirant de nombreuses entreprises internationales du secteur numérique. Enfin, le Maroc a mis en place plusieurs initiatives pour promouvoir l'enseignement des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM), favorisant ainsi l'émergence de compétences numériques recherchées par les entreprises, y compris dans le secteur de l'énergie.
Les compétences numériques les plus recherchées
Les compétences numériques les plus recherchées par les entreprises d'énergie incluent l'analyse de données, les langages de script, les solutions cloud, SQL et la cybersécurité. Les types de compétences numériques prioritaires pour les compagnies d'électricité ont considérablement évolué au cours de la dernière décennie, avec une demande accrue pour des technologies émergentes comme l'intelligence artificielle, le machine learning et l'Internet des objets, bien que ces dernières peinent encore à s'imposer.
Pour attirer et former les talents numériques nécessaires à la transformation de leurs réseaux, l'AIE recommandé aux services publics d'énergie, y compris au Maroc, d'adopter une stratégie digitale axée sur les compétences. Cela inclut l'état des lieux des savoir-faire existants, l'identification des besoins prioritaires, le renforcement de l'attractivité envers les profils techniques, la formation continue des équipes en place et la collaboration avec les parties prenantes pour des programmes de formation adaptés aux réalités du marché.
Une attention particulière doit également être portée à l'inclusivité de ces initiatives, notamment en favorisant la parité hommes-femmes dans un secteur traditionnellement masculin.
Le 27/06/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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