Départ à la retraite ou départ forcé au CCM? Noureddine Sail, lemal-aimé des islamistes
Le flou entoure encore le prochain départ du Noureddine Sail du poste de directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM). S’agit-il d’une démission ou d’une mise à la porte ? Car si certains parlent d’un départ à la retraite après 11 ans de loyaux services à la tête de cette institution, d’autres évoquent plutôt un limogeage.
« Oui, il s’agit bel et bien d’une disgrâce plutôt que d’autre chose. Le PJD et son aile prosélytique, le Mouvement unité et réforme, n’ont jamais porté Noureddine Sail dans leur cœur. Ils ont toujours été opposés à ses choix cinématographiques. Il s’agit donc d’un conflit idéologique latent qui ne date pas d’aujourd’hui», nous a confié une source généralement bien informée sous le seau de l’anonymat, tout en estimant que ce conflit s’est attisé après le tournage, il y a quelques semaines, d’un film israélien au Maroc. «Ceci d’autant plus que le nom du directeur général du CCM fait partie de la liste d’acteurs politiques, associatifs, médiatiques et culturels présentés par l’Observatoire marocain pour la lutte contre la normalisation avec Israël comme des «symboles de l’infiltration du Maroc par les sionistes»», nous a précisé notre source.Mais si cette version des faits est fondée, pourquoi l’Exécutif a-t-il attendu tout ce temps avant ce soi-disant limogeage de Sail de ses fonctions ? «Le directeur général a été gardé dans ses fonctions par le gouvernement afin de faire passer certains projets. L’Exécutif avait besoin d’un consensus autour de certains dossiers, à savoir le fonds du soutien cinématographique, le soutien aux festivals, la numérisation des salles de cinéma et l’élaboration de la version finale du livre blanc sur le cinéma », nous a expliqué notre source. Pour cette dernière, le départ de Noureddine Sail suscite plusieurs inquiétudes sur le sort du cinéma marocain et son avenir. Elle évoque la question des choix stratégiques de notre pays d’autant plus que l’Etat a opté pour un cinéma ouvert sur les valeurs de modernité et sur l’Autre.Des inquiétudes que seul le nouvel occupant du poste de directeur général du CCM saura dissiper. Un appel à candidatures vient d’être lancé. Le nouveau directeur doit être titulaire d’un master dans le domaine cinématographique, d’une expérience minimale de 15 ans et maîtriser l’arabe ou l’amazigh en plus d’une langue étrangère. Aujourd’hui, plusieurs noms circulent avec force. Notamment ceux de l’ancien secrétaire général du Festival international du film de Marrakech, de Hakim Abbass, réalisateur, d’Ahmed El Ghazi, président de la Haca, de Mustapha El Massnaoui, critique de cinéma et d’Ahmed El Maânouni, réalisateur.
Mardi 15 Avril 2014_SOURCE WEB Par H.P Libération
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