Diplomatie du Maroc S.M. le Roi a fait de l’Afrique une priorité
Le Maroc pionnier de l'Organisation africaine s'en est retiré mais n'a pas tourné le dos à l'Afrique. Au contraire, le Royaume a conservé un fidèle et solide noyau d'amis sincères et constants», observe, Saint-Prot. Ph : etudes-geopolitiques.com
«Le Souverain est particulièrement attaché à rappeler le rôle spécifique du Maroc comme espace de transmission avec le sud du Sahara et l’Afrique noire», Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques à Paris.
S.M. le Roi Mohammed VI a fait de l'Afrique une priorité de la diplomatie du Royaume, qui se traduit par la fréquence et la densité des tournées africaines du Souverain dont la dernière en date a duré trois semaines, a souligné lundi à Lisbonne, Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques à Paris.Le Souverain est particulièrement attaché à rappeler le rôle spécifique du Maroc comme espace de transmission avec le sud du Sahara et l'Afrique noire, et comme pivot nécessaire entre le monde européen et l'Afrique subsaharienne, a ajouté Saint-Prot, qui intervenait lors d'un séminaire initié par l'ambassade du Maroc au Portugal autour du thème «La politique africaine du Maroc : une coopération Sud-Sud agissante et un levier pour un partenariat nord sud rénové».Le Maroc est une nation atlantique, méditerranéenne et aussi une nation africaine entretenant avec l'Afrique sub-saharienne des relations anciennes et étroites qui expliquent sans doute la politique africaine de grande envergure de S.M. le Roi, a-t-il dit, notant que cette politique africaine renouvelée est l'un des piliers de la diplomatie de Rabat qui a la vision d'une ambitieuse coopération Sud-Sud et plus largement d'un nouveau partenariat entre les nations européennes, maghrébines et africaines.Dans un exposé intitulé «Des liens séculiers et une tradition d'ouverture renouvelée», l'expert français a indiqué que c'est la relation historique qui explique la politique africaine développée par les Souverains marocains, rappelant que feu S.M. Mohammed V a été précurseur de l'Union maghrébine et aussi de l'Union africaine.Sous le règne de feu S.M. Hassan II, la relation s'est consolidée avec plusieurs pays qui avaient les mêmes vues concernant le conflit Est-Ouest dont le continent était un enjeu majeur, a-t-il dit, notant qu'il faut reconnaitre que le Maroc a joué un rôle déterminant contre les manœuvres subversives du bloc totalitaire communiste.Mais, l'Algérie, alliée au bloc communiste, poursuit l'expert français, trouva une bonne occasion de le mobiliser contre le Royaume en créant le conflit artificiel du Sahara marocain. Après d'assez misérables manipulations, une courte majorité des membres de l'OUA, a en 1984 admis au sein de l'organisation la représentation des séparatistes et en ce faisant, elle a violé sa propre charte, a-t-il fait remarquer.Le Maroc pionnier de l'Organisation africaine s'en est retiré mais n'a pas tourné le dos à l'Afrique. Au contraire, a-t-il fait observer, le Royaume a conservé un fidèle et solide noyau d'amis sincères et constants.D'ailleurs, trente ans après avoir dû se retirer de l'OUA, le Maroc n'a jamais été aussi présent au Sud du Sahara à travers une politique africaine renouvelée par la vision d'une ambitieuse coopération Sud-Sud, a assuré Saint-Prot.Après avoir mis en avant la dynamique de coopération économique qui s'est mise en place et dont le champ est très large, l'expert français a également souligné que sur le plan stratégique, les dernières années ont vu une réémergence du rôle de premier plan du Maroc.De nos jours, toute la zone sahélo-saharienne est en proie à une grande instabilité de l'Atlantique à la mer rouge. Des liens entre la criminalité organisée, en particulier le narcotrafic, des activistes de certains conflits, par exemple les séparatistes du «polisario», et les groupes terroristes (Aqmi, Mujao etc) sont venus aggraver les choses en créant de nouveaux défis sécuritaires, a-t-il dit.A cet égard, les événements récents, comme la crise au Mali ont démontré que la stabilité dans toute cette partie de l'Afrique ne peut être garantie sans une forte implication du Maroc dans le processus de sécurité et de stabilisation dont certains prétendaient l'exclure, a encore affirmé le directeur de l'Observatoire.Les puissances extérieures ont découvert qu'il n'est pas possible de prétendre se passer de l'expertise du Maroc dans la recherche d'une solution à la question de la sécurité de la région sahélo-saharienne et à la lutte contre le terrorisme, les trafics d'armes et les autres activités qui constituent des menaces à la stabilité de l'Afrique, a-t-il souligné.
Outre un savoir-faire reconnu, et une implication naturelle dans la zone par l'intermédiaire de ses provinces sahariennes, le Maroc dispose d'un important capital de confiance sur la scène régionale, comme sur la scène internationale parce qu'il est très impliqué dans la lutte anti-terroriste et a une vision claire et sans équivoque, ce qui n'est pas toujours le cas de tout le monde, a-t-il fait valoir.Dans de nombreux pays, ce capital de confiance est renforcé par le lien religieux, a dit Saint Prot, ajoutant que l'influence du Souverain chérifien, descendant du Prophète, est de premier ordre et contribue à défendre les vraies valeurs de l'Islam face aux charlatans extrémistes qui ont pris la religion en otage.Lors de sa dernière tournée en Afrique, le Souverain a également intensifié le programme de formation d'imams dans divers pays, a poursuivi l'expert français, ajoutant qu'il s'agit ici d'utiliser la doctrine modérée et tolérante de l'Islam malikite marocain pour aider à combattre la propagation de l'extrémisme.Plus largement, a-t-il souligné, la diplomatie du Maroc an Afrique, s'inscrit également dans le cadre d'une ambitieuse vision de coopération sud-sud, ajoutant que le Maroc est bien une puissance d'équilibre et au centre d'un dispositif de coopération nouvelle qui sera bénéfique à tous les pays du vaste ensemble afro-méditerranéo-européen.«La politique africaine du Maroc est au cœur des grands enjeux pour nos nations cousines et voisines de part et d'autre de la Méditerranée», a-t-il
Publié le : 15 avril 2014 –SOURCE WEB Par MAP/Le Matin
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