Maroc-Tourisme : 3500 km de côtes n’attirant guère de touristes étrangers
Le Maroc, de ses sites dont la nature l’a particulièrement choyé ou comblé, regorge grâce à ces deux façades maritimes longues de 3.500 km (500 sur la Méditerranée et un peu moins de 3.000 km sur l’Atlantique) d’une ribambelle de plages.
Elles n’ont rien à envier à celles d’Australie, du Brésil, des Etats-Unis ou autres en Europe comme celles d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Turquie ou d’Égypte… qui pourtant sont le fleuron des rivages mondiaux, tant appréciés des touristes à la quête de moyens de bronzer et de se rafraîchir.
Toutefois force est de reconnaître qu’à part le tourisme local, au Maroc, nos plages n’attirent guère le touriste étranger à part des petits carrés de plages « privées » pratiquement réservées à cette catégorie de clientèle et à des Marocains fortunés ou « obligés de payer » pour pouvoir se baigner tranquillement sans avoir à subir les regards déplacés, les remarques et autres pollutions visuelles et sonores.
Malgré leur emplacement de choix, et que bien des cités balnéaires de par le monde, moins gâtées, leur envient volontiers, nos stations sont boudées par les étrangers. Fini le temps des plages où les têtes blondes se mélangeaient avec les locaux, et où le maillot était l’habit réservé à la natation.
D’ailleurs, la situation catastrophique dans laquelle nos plages sont plongées depuis qu’elles sont devenues des endroits anarchiques où règne l’obscurantisme, a poussé les Marocains à préférer sortir les devises à l’étranger pour fréquenter les cités balnéaires espagnoles, italiennes et portugaises plutôt que de devoir « se mélanger » avec les locaux, recherchant des plages propres, ordonnées, des gens habillés en maillots plutôt qu’en pyjama, loin des cris et de comportements inciviques comme les personnes qui installent des draps autour de leur parasol, celles qui ramènent des cocottes et de butanes de gaz sous une chaleur de plomb, des restes de pastèque et des couches de bébés flottant en mer…
Aujourd’hui on constate que le Marocain et “l’étranger“ manifestent un dédain certain à fréquenter nos plages en dépit parfois de leurs jolis packages (activités balnéaires, restauration, etc.). Et pourtant, elles devraient séduire plus d’un estivant “gaouri“ de par une infrastructure qui parfois sans appartenir à un grand standing se prête néanmoins aux animations estivales.
Mais à y regarder de plus près, on peut les comprendre, certains regrettant l’ambiance, la légèreté, et le vent de liberté des plages de leur enfance qu’ils ne retrouvent plus.
Au Maroc, avidité, rapacité, appât du gain se conjuguent bien souvent au même temps, celui d’un été au présent. Nos plages de par leur gestion (communales ou autres) très approximative, tente importunément quelques cupides qui n’épargneront rien pour obtenir, comptant, une fortune mal acquise, et le rapport qualité/prix n’y est certainement pas.
Des activités relevant souvent du domaine public se retrouvent gérées par des opportunistes de passage et illégalement. On peut citer les parkings de voitures, les locations de chaises, tables et parasols qui ont pris la place des serviettes de plage, la vente à l’étalage (sandwichs, boissons, glaces, gâteaux, etc.) sans contrôle hygiénique, les promeneurs de chameaux qui laissent leurs excréments odorants devant la plage…
Les prix sont par rapport à la normale multipliés parfois à plus de dix à l’instar des parkings par exemple. L’alimentaire n’est pas en reste (sardines, beignets glaces etc…), surtout en week-ends et jours fériés. Ce même art de faire, on peut aisément l’appliquer à l’encontre des adeptes, du farniente et de l’ombre qui payent rubis sur l’ongle, parasols, transats et autres chaises de plage ou tout autre outil et matériel pouvant leur faire gagner en confort.
A la question à qui profite le crime, on s’en doute, communes et domaine maritime, se renvoient la balle. Pourtant c’est au domaine municipal à qui revient la lucrative attribution des contrats d’exploitation du gardiennage, tandis que tout ce qui touche au sable et à l’eau relève du domaine maritime.
L’absence de toilettes et de douches sur les plages, assurant un minimum d’hygiène, occasionne d’autres désagréments qui touchent en général les riverains et plus particulièrement ceux qui y commercent comme les cafetiers qui refusent l’accès aux toilettes quand on n’est pas client.
L’on constate que toutes les retombées ne profitent guère ni à la plage ni à son environnement puisque les relents des odeurs de pisse se mêlent à la brise marine. L’autre problème qui touche nos plages et ceux qui les fréquentent depuis plusieurs années peuvent en attester, (celui-ci est le plus inquiétant) c’est le phénomène du rétrécissement des surfaces de sable réservées aux estivants causés par les « mafias de sable ».
Le 08/08/2023
Source web par : hespress
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