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Macron et son heure de vérité sur le Maghreb et le Sahel !

Macron et son heure de vérité sur le Maghreb et le Sahel !

Les grands chambardements politiques au Sahel vont, à n’en pas douter, imposer au président français Emmanuel Macron une douloureuse remise en cause de sa vision et de sa perception de ses rapports avec l’Afrique et le Maghreb. Sauf à de mettre d’épaisses œillères autour de sa diplomatie, Paris est dans l’obligation de remettre à plats ses choix, ses préférences et ses alliances.

Il y a un fait incontestable. Lorsqu’il est seul dans son bureau ou lorsqu’il est en réunion en petit comité avec son entourage, le président Macron doit se poser d’énormes interrogations sur ce qui n’a pas marché dans sa politique africaine pour qu’elle soit ainsi sanctionnée par un rejet aussi massif et aussi déterminé.

La lecture de tribunes-réquisitoires signées par de multiples oppositions dans la presse exhibent, certains avec une sadique délectation, les raisons de cet échec. D’autres l’invitent avec insistance à changer de logiciel et de cadre de perceptions.

Un des reproches majeurs fait à Emmanuel Macron, en public comme en privé, est non seulement de ne pas avoir su éviter cette dynamique putschiste qui ravage les pays du Sahel et y démantèle la présence française, mais aussi d’avoir misé sur des chevaux perdants qui, au fil de la crise sécuritaire au Sahel, se sont révélés être de vrais chevaux de Troie dans l’agenda militaire russe anti-français dans la région. Ils ont un nom : Le régime militaire algérien.

Lorsqu’à son arrivée à l’Elysée, le président français avait choisi son pari algérien au détriment des relations particulières que la France cultivait avec le Maroc, une des explications logiques fournies est que l’homme ambitionnait de laisser une trace dans l’histoire impétueuse de la réconciliation mémorielle entre les deux pays, de réussir un exploit là où ses prestigieux prédécesseurs avaient spectaculairement échoué.

Mais le non-dit dans ce choix algérien de Macron est le besoin, jugé à l’époque incontournable de la France, de cette armée algérienne dans cette région du Sahel où les soubresauts anti français dominaient la dynamique des événements. Les deux opérations militaires françaises, Serval puis Barkhane, venaient d’arriver à leur terme.

En cas de crise majeur de la présence française au Sahel, les stratèges français qui avaient conseillé à Macron de favoriser le dialogue politique avec l’Algérie quitte à se fâcher avec le Maroc, avaient en tête la future solide alliance entre Alger et Paris dans cette région du Sahel si mouvante militairement, si appétissante économiquement et si dangereuse sur le plan de la sécurité et de la migration massive.

Pour atteindre cet objectif d’une alliance rêvée entre Macron et le régime algérien, le président français avait ostensiblement ignoré les demandes de reconnaître ouvertement la souveraineté de Rabat sur le Sahara, comme l’ont déjà fait des pays comme les Etats Unis d’Amérique, l’Espagne, l’Allemagne ou Israël.

Pire, la gouvernance Macron laisse s’installer entre les deux pays une atmosphère de crises et de défis qui rendent compliqué le dialogue à haut niveau entre les deux pays et les condamnent depuis de longs mois, voire des années, à une position d’attente et d’inaction sur le plan bilatéral.

Or ce que vient de constater Emmanuel Macron et son gouvernement est que leur grand investissement sur l’Algérie n’a pas produit les effets escomptés. A la première grande crise régionale comme celle du Niger, le régime algérien a décidé de se ranger sous le parapluie russe, de servir avec un zèle non dissimulé l’agenda et les intérêts russes dans cette région. Moscou prône depuis longtemps une idéologie qui aspire à dégager l’influence et la présence de la France dans cette région.

Aujourd’hui l’interrogation qui taraude les esprits est la suivante : Quelles leçons politiques le président Macron a-t-il tiré de cette crise du Sahel qui avait montré que son pari algérien s’est fracassé face à la réalité ? Va-t-il continuer contre toute logique à soutenir un régime algérien qui a fait le choix de soutenir l’adversaire russe ou va-t-il mettre fin à ses atermoiements et normaliser ses relations avec le Maroc en reconnaissant sa pleine souveraineté sur son Sahara.

Aujourd’hui, tout indique que les lignes française vont bouger sur cette problématique qui empoisonne et gèle les relations entre Rabat et Paris, non pas uniquement parce qu’une pression politique interne est en train de monter et d’interpeller la vision de Macron de ces enjeux maghrébins, mais aussi parce que la situation explosive au Sahel et le très fort sentiment anti-français qui s’y développe, impose à Paris la recherche d’alliés sûrs et la confection d’alliances efficaces.

Celle que Macron avait tentée avec le régime algérien a montré ses limites, voire son inutilité et ses effets nocifs sur les intérêts de la France dans cette région importante pour la sécurité du Maghreb et de la Méditerranée.

Le 18/08/2023

Source web par : hespress

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