Le Maroc, futur géant mondial de l’uranium ?

Le Maroc serait en passe de devenir un leader mondial dans la production de l’uranium grâce à ses réserves de phosphate, selon un célèbre think tank américain.
D’après des estimations géologiques, le phosphate marocain contient plus de trois fois le 1,9 million de tonnes d’uranium contenues dans les plus grandes réserves de minerai de ce précieux métal au monde, en Australie, révèle jeudi Michaël Tanchum, professeur-chercheur au Middle-East Institute.
« Quatrième matière la plus exploitée au monde, plus de 90 % du phosphate extrait est utilisé dans la fabrication d’engrais synthétiques », rappelle-t-il, soulignant que « le groupe OCP (Office Chérifien des Phosphates), géant public marocain de l’extraction du phosphate et de la fabrication d’engrais, fabrique depuis les années 1980 de l’acide phosphorique, un produit intermédiaire dans la fabrication d’engrais phosphatés à partir duquel l’uranium peut être récupéré ».
7,1 M de tonnes en 2020
En 2020, l’OCP a produit 40,7 millions de tonnes de phosphate et extrait 7,1 millions de tonnes d’acide phosphorique, fait savoir Michaël Tanchum, également enseignant à l’Université de Navarra et Senior Fellow à l’Austrian Institute for European and Security Policy (AIES).
Selon lui, malgré le regain d’intérêt pour l’uranium en tant que sous-produit du phosphate, « la technologie de récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique est bien établie ».
« Dans les années 1980, la récupération de l’uranium à partir de l’acide phosphorique représentait 20 % de la production américaine d’uranium, mais elle a été interrompue lorsque les prix de l’uranium ont atteint leur niveau le plus bas dans les années 1990 », relève-t-il.
Opportunité pour les USA
Il estime, par conséquent, que les capacités du Maroc en termes d’uranium constituent aujourd’hui une opportunité pour une relation nucléaire stratégique entre les États-Unis et le Maroc.
L’utilisation des sources d’énergie renouvelable, en particulier l’énergie solaire et éolienne, pour résoudre le trilemme repose sur la capacité des technologies à fournir des solutions applicables à l’échelle et dans un délai permettant de répondre aux besoins immédiats. Les unités mobiles de dessalement alimentées par une production modulaire d’énergie nucléaire peuvent fournir des solutions plus facilement déployables alors que l’urgence de la crise nourriture eau dans la région MENA s’accélère en raison du changement climatique.
Tanchum indique, à cet effet, que l’accent mis récemment par le Maroc sur le dessalement de l’eau pour faire face au trilemme nourriture-eau-énergie a conduit à son engagement avec le Rosatom russe. Le choix du Maroc bénéficierait également d’une synergie avec l’effort actuel de Washington pour développer les capacités américaines dans la technologie de l’énergie nucléaire de génération IV.
Il appelle plus loin les Etats-Unis à une plus grande coopération avec le Maroc en la matière. « Washington devrait s’appuyer sur la position avant-gardiste de Rabat pour trouver des solutions à la pénurie d’eau », martèle Michaël Tanchum.
« L’option nucléaire faisant déjà partie du portefeuille de solutions possibles du Maroc pour résoudre le trilemme nourriture-eau-énergie, la Maison Blanche devrait réfléchir à la manière d’impliquer Rabat en tant que partie prenante dans la diffusion de la technologie nucléaire mobile de Génération IV des Etats-Unis », a-t-il conclu.
Le 11/08/2023
Source web par : h24info
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