Quand le dossier Azaitar fournit de la matière à des médias en mal de lectorat
Le journal électronique Hespress, de par sa mission d’information, a été le premier à révéler au grand jour, le « capital criminel très fourni » des frères Azaitar. Il a dans le même ordre d’idées, publié, il y a près d’un an, un article dédié à leur passage, aussi rapide que surprenant, de l’enfer des prisons au luxe des palais.
A l’époque, Hespress ne recherchait pas la diffamation ou la polémique stérile, mais plutôt à tirer la sonnette d’alarme et à attirer l’attention, avant qu’il ne soit trop tard, sur la gravité de la manipulation par la fratrie Azaitar des symboles du royaume, et leur vantardise extravagante de montres chères et de voitures de luxe, à un moment où le Maroc est au bord d’une crise sociale, suscitée essentiellement par la cherté de la vie, l’inflation et la hausse des prix.
Nous ne nous sommes pas cachés à l’époque, ni n’avons cédé aux freins imposés par les tabous, alors que le débat sur la question en était encore à ses balbutiements, nous avons plutôt publié des articles en phase avec notre conviction, dans lesquels nous disions que « Abu Azaiter a un casier judiciaire très lourd ».
En effet, en juin 2021, soit plus de deux ans avant les articles « The Economist » et « The Times », Hespress publiait un article en arabe et en français décrivant les frères Azaiter comme des « bombes à retardement », dans lequel on disait que « Abu Bakr Azaiter est un boxeur qui oscille entre les illusions de l’émirat et l’avidité de la richesse. » Nous avions aussi l’audace journalistique requise quand nous écrivions à l’époque que « les trois frères sont devenus comme des bombes à retardement disséminées partout, qui finiront par exploser dans les visages des Marocains, en plus du fait que leur richesse excessive et suspecte est « dégoûtante ».
Nous n’avons pas attendu plus de deux ans, comme l’ont fait les Britanniques « The Economist » et « The Times » et certaines plateformes espagnoles et françaises, pour soulever cette question, mais nous avons plutôt contribué à créer un débat public, avec d’autres plateformes nationales, et qui s’articulait essentiellement autour de questions cruciales, telles que : Quels sont la place et le rôle des frères Azaiter dans la vie politique et sociale nationale? » et dans quel précipice entraîneront-ils le Maroc» ?
Avant même que le journaliste de « The Economist » ne songe à s’asseoir avec ses sources peu fiables au Maroc, nous avions soulevé une question sur la source de la fortune d’Abou Azaiter, et nous avons pour cela passé en revue tous ses combats et la valeur des primes, pour arriver à la conclusion suivante : « Abou Azaiter doit lire attentivement l’histoire de Raspoutine, mais sera-t-il capable de la comprendre et d’assimiler ses enseignements ?». Une question qui restera ouverte sur toutes les possibilités, sauf une seule, celle de comprendre l’histoire.
Mais aussi répugnants que soient les mouvements des trois frères, les articles de certains journalistes étrangers, qui se sont penchés tardivement sur ce sujet, sont tout aussi nauséabonds, et donnent à s’interroger, sérieusement, sur le professionnalisme et la crédibilité de ces plateformes qui commettent leurs forfaits sous le couvert du « journalisme d’investigation ».
Quand Hespress remettait en cause le prétexte de la « supposée protection royale», que les frères Azaitar sortaient à tout bout de champs pour tenter de tromper l’opinion publique, et nous disions à l’époque explicitement que cette donnée était « largement exagérée et trompeuse », le correspondant de « The Economist », encore moins les journalistes de « The Times » ou de « The Independent » n’avaient pas encore commencé à ruminer ce sujet à leur manière, qui mêle politique et vision coloniale raciste.
Néanmoins, après que la question a été largement consommée sur la scène nationale, et plus de deux années après que le débat public autour des mascarades des frères Azaitar se soit épuisé, « The Economist », « The Times » et certaines plateformes espagnoles et françaises, en remettent une couche, en piratant des articles d’Hespress, entre autres, et en y incrustant des affabulations aux relents politiques n’ayant d’autres objectifs que de cibler le Roi du Maroc et ses institutions sécuritaires.
Pire, ces supports se sont permis, alors qu’ils accusaient un large retard sur la question des frères Azaiter, d’user d’attributs pour le moins « partiaux, racistes et non-professionnels ».
Lorsque ces plateformes étrangères se permettaient de « ruminer » et de « dénaturer » un contenu appartenant à Hespress, elles se targuaient de faire du « journalisme d’investigation », alors même qu’elles ne faisaient que puiser dans de la matière toute prête, mais en abusant dans leurs ciblages qu’elles attribuaient à des sources fantomatiques.
Plus que cela, le journal « The Economist », pour ne citer que lui, s’est permis de s’attaquer implicitement à Hespress, alors même qu’il s’appropriait son contenu en tant que « source et référence pour son article », dans un étrange paradoxe et une schizophrénie flagrante !
Quand Hespress crée un débat public « chaud » sur la richesse et les abus des frères Azaitar, il est décrit comme étant proche du pouvoir, comme le prétend de manière absurde le journaliste de « The Economist », qui prétend en même temps, quand il s’attaque au Roi ou aux institutions du Maroc, « pratiquer du journalisme d’investigation ».
Quand Hespress a publié des articles consacrés aux frères Azaiter, l’objectif et l’intérêt ultime n’était nullement de cibler le Roi ou le système politique en général, comme le font actuellement, exclusivement, la presse espagnole, française et britannique.
Il n’était pas non plus question d’attaquer les frères Azaiter eux-mêmes, mais plutôt de dissiper cette « aura artificielle » derrière laquelle se cachent les trois frères pour contourner les lois et porter préjudice aux symboles du Royaume, « arborés sur des sandales ou encore des maillots de combat ».
Dans ce débat constructif et dénué de toute arrière-pensée, lancé il y a plus de 2 ans sur la scène nationale, «The Economist» et «The Times», outre d’autres publications espagnoles et françaises, décideront de surfer sur cette question, et même de surfer sur « le dos » des frères Azaitar, pour tenter de marquer des points « politiques et diffamatoires » contre le Roi et les institutions sécuritaires du pays.
Certains de ceux qui se présentent comme des « sources informées, au fait des affaires marocaines » ont trouvé l’occasion de faire passer leurs messages politiques contre le régime, en mettant les mots dans la bouche de ces journalistes étrangers. Et tout le monde a l’illusion que cette « coopération malsaine » est bénéfique à tous et qu’elle a atteint objectifs, en ce sens que ces « sources marocaines inconnues » pensent qu’elles nuisent à la monarchie et aux institutions sécuritaires à travers ces procédés biaisés, mais le fait est que ces journalistes étrangers « vendent » à l’Occident des articles orientés et faits sur commande.
In fine, de la même manière que Hespress avait demandé aux frères Azaitar de tirer les leçons de l’histoire de Raspoutine, et avait mis en garde les Marocains à l’époque de ce que le journal qualifiait de « bombes à retardement », il demande aujourd’hui à ceux qui se sont érigés en « gardiens de la presse et militants de droits » d’avoir le courage nécessaire pour replacer les choses dans leur contexte et leur conjoncture, au lieu de surfer tardivement sur une vague morte et révolue, avec l’illusion qu’ils se livrent à « la grande conquête de la presse » !
Le 13 mai 2023
Source web par : hespress
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