Hydrogène : sans matériaux rares, les électrolyseurs Gen-Hy annoncent un rendement record

Afin de booster la production d’hydrogène vert, diverses entreprises cherchent tous azimuts les meilleures technologies qui permettront de proposer ce vecteur énergétique aux coûts les plus bas. Ainsi Gen-Hy qui a orienté ses travaux sur la suppression des matériaux critiques tout en augmentant l’efficience des systèmes.
Globalement, les électrolyses alcalines et PEM présentent des rendements assez proches qui s’inscrivent dans une fourchette de 55 à un peu plus de 70 %. Gen-Hy est donc tout à fait réaliste en indiquant dans son communiqué de presse du 6 avril 2023 une moyenne de 65 %. C’est pourquoi les 85 % annoncés pour un électrolyseur alcalin constituent une véritable avancée à aligner avec les solutions à haute température en cours de développement également. Son procédé permettrait d’augmenter de 30 % la quantité d’hydrogène vert produit pour une même quantité d’énergie.
Concrètement, en tournant à plein, un système 1 MW équipé de la technologie Gen-Hy serait en mesure de délivrer 518 kilos d’hydrogène quotidiennement, contre 395 kg actuellement. Pour comparaison, Lhyfe communique encore aujourd’hui sur une production de 300 kg/jour pour son électrolyseur 1 MW en service à Bouin, en Vendée, depuis septembre 2021.
Des nano-catalyseurs à base de nickel
Pour ses recherches concernant les électrolyseurs alcalins, Gen-Hy utilise ses propres membranes Gen-AEM qui présentent une surface de contact plus importante entre l’eau et le catalyseur. Sa solution s’appuie sur des nano-catalyseurs à base de nickel, actuellement abondant sur le marché au regard des habituels matériaux critiques d’ordinaire employés. Ce métal blanc argenté et malléable est même le 5e élément le plus courant sur la terre, après le fer, l’oxygène, le silicium et le magnésium.
Grâce au développement des batteries lithium-ion qui équipent les voitures électriques, la production du nickel s’envole, mais sans risque de pénurie. Son cours qui peut se montrer relativement volatile ne devrait cependant pas nuire à la commercialisation des futurs électrolyseurs Gen-Hy. Il a ainsi dépassé en pic les 48 000 dollars la tonne au cours du mois de mars 2022. La courbe est vite redescendue pour évoluer actuellement sous la barre des 25 000 dollars (22 905 euros environ au cours du 17 avril 2023).
Le plus souvent, ce sont le platine et l’oxyde d’iridium qui sont employés comme catalyseurs dans les électrolyseurs. Et là, c’est tout autre chose au niveau des tarifs. Le platine, par exemple, flirte ce 17 avril 2023 avec les 31 000 euros… pas la tonne, mais le kilo. Ce niveau élevé s’explique par la quantité de minerai à traiter, plus de 300 kg, pour en sortir juste 1 gramme.
La situation est pire encore pour l’oxyde d’iridium dont les prix ont été multipliés par 10 en en 1 an, pour dépasser les 200 000 euros le kilogramme. « En milieu acide, pour un électrolyseur de 1 MW, 1 kg de platine et 2 kg d’oxyde d’iridium sont nécessaires pour avoir les mêmes performances que celles obtenues par Gen-Hy », souligne l’entreprise. Ce qui fait dire à son président Sébastien Le Pollès, au regard de la découverte de sa société : « C’est un pas en avant dans la production d’hydrogène à hauts rendements, en se passant de métaux rares, des ressources limitées sur notre planète. C’est la seule et unique voie compatible avec la production d’hydrogène à échelle industrielle ».
Production en 2024 ?
Le procédé de revêtement catalytique mis au point par la filiale de Flex Fuel Energy Development est inédit à l’échelle mondiale. D’où l’actuelle procédure de dépôt de brevets qui suit une phase de recherche et développement d’environ 3 ans.
Le lancement commercial est aussi conditionné par la construction de l’usine de fabrication d’électrolyseurs, en partenariat avec Eiffage. D’une superficie de 8 000 m2, son inauguration est prévue au cours de l’année prochaine, dans la zone d’activité Technoland 2 dans le pays de Montbéliard (25).
Poursuivant des chemins originaux, la jeune entreprise fondée en 2019 est en train de se faire un nom sur un marché qui devient porteur. Elle est l’un des 2 fabricants du monde d’électrodes alcalines, et également très bien placée concernant la production de membranes AEM (8 fabricants sur la planète, dont 3 en Europe).
Le 17.04.2023
Source web par : fnh
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