Le Maroc n’est plus sous l’aile de la France
Le Maroc n’est plus sous l’aile de la France. Oui, c’est une réalité que le pays de l’hexagone refuse d’admettre. Le Maroc, sous colonialisme d’autrefois, a acquis son indépendance en 1956, a tracé sa voie de développement depuis les années 1990 et la poursuit sereinement et intelligemment aujourd’hui sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie.
Je rappelle que le Maroc possède une histoire et une civilisation de longue date. Il a de ce fait pris une place importante sur la scène politique internationale depuis des lustres. Sa crédibilité auprès de ses alliés est incontestable d’abord par la clarté et la transparence de sa position par rapport à sa cause nationale incarnée dans sa souveraineté sur le Sahara, et ensuite, par son sérieux et ses compétences en matière de diplomatie économique et sécuritaire. C’est dans cette perspective qu’il a réalisé une avancée considérable sur le dossier du Sahara, en l’occurrence avec la reconnaissance des Etats-Unis relative à la souveraineté du Maroc sur l’intégralité de son territoire allant de Tanger jusqu’à la ville de Lagouira. Pourquoi la France ne s’est-elle donc pas inscrite dans cette dynamique malgré sa possession des archives attestant de la souveraineté irréfutable du Maroc sur le Sahara non seulement occidental, mais aussi oriental ?
Certes, la France soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007. Mais, pourquoi ne va-t-elle pas plus loin et imiter le pas des Etats-Unis ? Est-ce pour faire perdurer ce conflit lancinant qui gèle le fantasme de l’Union du Grand Maghreb ? Pourquoi la France ferait-elle cela ? La France a-t-elle un profit à tirer de ce statu quo ? Quel serait ce profit ?
Alors, sans langue de bois, pour ne pas mâcher mes mots et aller droit au but, je souligne que la France est consciente de la montée en puissance relative du Maroc en tant que force régionale qui avance à pas sûrs et qui a commencé à concurrencer sérieusement ses intérêts économiques en Afrique notamment avec la mise en œuvre de la vision royale en Afrique, à travers une diplomatie proactive et audacieuse activée depuis 2013 et achevée avec succès en 2017 par la réintégration du Maroc à l’Union Africaine (UA).
In fine, le Maroc suit une feuille de route se traduisant par une aide financière accrue et par des investissements accordés à ses amis pays africains. Par ailleurs, le monde entier est conscient que la gloire de la France provient en grande partie de sa mainmise sur son pré carré africain.
Dans le subconscient politique français, le Maroc vient ébranler ce confort et menacer ses marchés en Afrique. Or, il me semble, à mon humble avis, que cette réflexion est dénuée de réalisme et de rationalité, mais animée d’égoïsme et de doctrine occidentale de l’hégémonie et de la suprématie. Je voudrais rappeler dans ce sens une chose fondamentale, c’est que l’ordre international a changé. Le monde se désoccidentalise de plus en plus et est manifestement devenu multipolaire.
Certes, la France est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et a le droit de veto, la 8ème puissance économique mondiale, la 1ère puissance nucléaire en Europe et membre de l’OTAN. Mais, avec la montée en puissance des pays émergents, et en l’occurrence des dragons asiatiques, le monde assiste à un certain équilibre entre les blocs Est et Ouest du monde. Même le système de gouvernance international se voit impuissant et inefficace face à ce nouvel ordre international et appelle à une nouvelle reconfiguration compatible avec la réalité actuelle des relations internationales. Par ailleurs, consciente de cet implacable constat, la diplomatie marocaine a bien œuvré pour revoir sa stratégie d’alliance et de partenariat. Outre ses partenaires traditionnels, le Maroc affirme de plus en plus ses rapports avec les autres pays des différents continents sur le plan commercial pour hâter les transferts ainsi que les acquisitions technologiques, mais aussi sur le plan militaire pour assurer la défense de son territoire.
Le Maroc a donc aujourd’hui des alliés stratégiques et assure son développement en Afrique en toute légitimité et internationale. C’est un pays africain avant tout, son histoire témoigne d’un lien indéfectible avec la quasi-totalité des pays africains. La France n’arrivera jamais à freiner son développement en Afrique en lui mettant les bâtons dans les roues sur plusieurs dossiers.
Ainsi, adopter une résolution européenne sur le non-respect des droits de l’Homme au Maroc n’impacte en rien notre train de développement. C’est pour moi une aberration puisqu’elle constitue une ingérence étrangère dans les affaires internes d’un Etat que je rappelle indépendant et souverain ! D’ailleurs, est-ce que l’histoire de France est réellement en phase avec le respect des droits de l’Homme ? Je pense que si on ouvre un dossier sur les crimes contre l’humanité que la France coloniale a commis au Maroc, on n’en finira jamais.
La France est consciente de la montée en puissance relative du Maroc en tant que force régionale qui avance à pas sûrs et qui a commencé à concurrencer sérieusement ses intérêts économiques en Afrique.
A minima, les responsables politiques d’aujourd’hui doivent avoir ce sentiment de culpabilité. Pour ce faire, ils n’ont qu’à lire l’histoire écrite par les historiens français eux-mêmes pour mesurer la gravité des crimes commis par leurs aïeux : torture, enlèvements, disparitions, exécutions sommaires de civils marocains…
Donc, effectivement les relations maroco-françaises ne sont «ni amicales ni bonnes». La diplomatie marocaine est transparente, pas de place à l’hypocrisie ni aux mensonges. C’est ce qui est attendu de la France également. Qu’elle exprime sa position en toute sincérité et sans ambages. Pour ou contre ? Sans diplomatie de lâcheté ni adulation insipide !
Le 15 Mars 2023
Source web par : Aujourd'hui Le Maroc
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