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Marrakech : fréquentation étrangère en hausse, mais en deçà du potentiel

Marrakech : fréquentation étrangère en hausse, mais en deçà du potentiel

Si le retour des touristes étrangers s'est confirmé durant les vacances scolaires et religieuses de Pâques et Pessah, plusieurs professionnels estiment que la ville ocre ne pourra exprimer pleinement son potentiel d'arrivées internationales tant que l'exigence d'un test PCR, en plus du pass vaccinal, sera maintenue. Explications.

Bien que très satisfaits de la progression des arrivées étrangères dans la locomotive touristique du Royaume, des observateurs en première ligne et des hôteliers avancent que le potentiel d’accueil reste largement sous-exploité en raison du maintien du test PCR aux frontières, en plus du pass vaccinal.

Un potentiel d’arrivées largement minoré par le maintien du test PCR

Ainsi, tout en se réjouissant des chiffres des arrivées, le président de la Confédération nationale du tourisme (CNT) Hamid Bentahar espère que les autorités supprimeront rapidement l’obligation de présenter un résultat négatif de test PCR pour ne garder que le pass vaccinal. Actuellement, le Maroc exige en effet la présentation d’un pass vaccinal ET d’un test PCR négatif pour les voyageurs arrivant par voie aérienne.

« Sachant que cette obligation a été levée pour les entrées maritimes et pas aériennes, qui constituent pourtant l’essentiel de notre trafic extérieur, nous n’arrivons pas à convertir tout notre potentiel de part de marché, alors que nos concurrents arrivent à réaliser sans peine le double de nos chiffres.

« S’il faut se féliciter du fait que les fêtes religieuses de Pessah ont permis à des villes touristiques comme Agadir, Marrakech, Essaouira de cartonner, au final cela ne concerne que quelques dizaines d’hôtels contre un parc qui en compte des centaines dans chaque ville », nuance Hamid Bentahar, en rappelant que de nombreux hôtels sont encore fermés faute de clients. En effet, ces derniers sont selon lui, découragés par l’obligation d’effectuer un test PCR.

« Un taux d’occupation de 70% contre 100% habituellement »

En dépit des nombreuses arrivées de la communauté juive d’origine marocaine pour les fêtes de Pessah et des familles européennes pour les vacances scolaires de Pâques, le propriétaire du Sirayane Boutique Hôtel & Spa nous confirme de son côté l’impact négatif du maintien du test PCR sur son taux d’occupation, qui atteint actuellement 70% contre 100% avant la crise sanitaire.

« Si la profession espère la levée imminente de cette mesure discriminatoire entre les arrivées maritimes et aériennes, au regard des réservations qui tombent souvent au dernier moment, nous sommes cependant très optimistes pour un rebond permanent durant l’été prochain », conclut Mehdi Bennani Smirès.

« La véritable reprise aura lieu quand le secteur sera confronté à une pénurie d’employés »

Selon le président de la CNT, le secteur ne connaîtra une situation enviable qu’au moment où il sera confronté à une pénurie de personnel, à l’instar de ses concurrents turcs, grecs, français, israéliens… En effet, ces derniers ont du mal à réembaucher leurs anciens employés, qui ont dû se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité pour survivre à la crise sanitaire.

« Avec son niveau actuel d’activité, le Maroc n’a pas encore ce type de problème, mais dès que les autorités supprimeront l’exigence d’un test PCR aux frontières aériennes, il faudra mettre en place une stratégie de recrutement pour pouvoir faire face à la demande », explique notre interlocuteur, en espérant que cette obligation sera supprimée bien avant le début de la saison estivale.

« Si les signaux de reprise sont très positifs avec une progression qui se confirme chaque semaine, il faut aller plus vite, car la contrainte du test PCR ralentit notre marge de manœuvre pour revenir à l’activité de référence de 2019 », conclut Hamid Bentahar.

D’après lui, la prochaine étape sera de remettre au travail les saisonniers et les intérimaires après les permanents, pour que le Maroc puisse enfin retrouver sa part « naturelle » du marché international.

« Les touristes étrangers sont de nouveau visibles dans l’espace urbain »

Tout aussi impatient de voir la levée du test PCR, le chargé de communication du CRT de Marrakech nous confirme avoir constaté que les visiteurs étrangers faisaient un retour remarqué dans les rues de la ville, après 2 ans d’absence.

« C’est notamment le cas des touristes religieux issus du monde entier, venus célébrer les fêtes juives de Pessah. Ils étaient des milliers aux abords des trois lieux emblématiques de leur culture, que sont les deux synagogues de la ville, le cimetière juif et, enfin, le mellah où résidaient leurs ascendants ou ancêtres. »

« Même engouement pour les 58.800 arrivées prévues, via 392 vols directs vers Marrakech du 18 au 24 avril, qui correspond à la période des vacances scolaires de Pâques », révèle Abdellatif Abouricha pour qui la fermeture désormais  tardive des commerces, à une heure du matin, est un signe de reprise d’activité touristique qui ne trompe pas.

Le 19 avril 2022

Source web par : medias24

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