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Espagne : Pas d’amendement incluant Sebta et Melilla dans le traité fondateur de l’OTAN

Espagne : Pas d’amendement incluant Sebta et Melilla dans le traité fondateur de l’OTAN

L’exécutif espagnol ne veut pas inclure Sebta et Melilla dans le traité fondateur de l’OTAN assurant qu’il n’est pas à l’ordre du jour ni aujourd’hui ni lors du 32ème sommet de l’Alliance en juin prochain. « Il n’est pas à l’ordre du jour de ce gouvernement de promouvoir un amendement au traité fondateur de l’OTAN », est-il mentionné dans le Journal officiel du Congrès des députés (Chambre basse qui forme avec le Sénat, les Cortes).

Cela vient en réponse à la demande du député – jusqu’en mars de l’année dernière- de Ciudadanos (parti centre droit), Pablo Cambronero Piqueras. Ce dernier, mordicus, se débat et insiste fermement pour que l’on mentionne les deux présides occupés dans le traité afin de « garantir, officiellement, et sur papier » qu’ils soient sous l’égide de la sécurité alliée en cas d’une éventuelle agression. Suivez le regard, l’ennemi est tout désigné. « L’Espagne va-t-elle demander à l’OTAN la mention spécifique des villes autonomes de Ceuta et Melilla comme territoire espagnol, et donc d’un État membre, susceptible d’être protégé contre d’éventuelles agressions ? », s’est-il insurgé.

Ce à quoi le gouvernement a répondu succinctement par la phrase précitée, concise et incommode. Le député, n’en démord pas et poursuit, « il existe des doutes raisonnables sur ce que le traité fondateur lui-même considère comme une atteinte illégitime à la souveraineté d’un Etat membre ». Et d’aller plus loin encore en déclarant que, « dans le cas particulier de l’Espagne, il existe de sérieux doutes quant à savoir si son parapluie de protection inclurait Sebta et Melilla, qui sont un territoire espagnol sur le continent africain ». Pour l’heure donc, l’exécutif de Pedro Sanchez ne semble pas envisager de solliciter l’Alliance atlantique quant à cela au grand dam de Piqueras.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à demander l’amendement, d’autres formations, notamment Vox (extrême droite), le ou l’ont réclamé. En effet, plusieurs initiatives dans ce sens avaient été présentées au Congrès des députés, sans succès au demeurant, afin de corriger ce qu’ils considèrent comme « une insuffisance évidente que l’Espagne ne peut pas se permettre ».

C’est d’ailleurs cette expression que le Général à la retraite, Agustín Rosety, signataire de la tribune exaltant Francisco Franco et justifiant le coup d’Etat de 1936 et actuellement député et porte-parole de Vox à la Commission de défense du Congrès, a utilisé. Il a, en outre, ajouté que « cela doit être fait maintenant et soulevé au sommet de Madrid, car cela fait également partie de la dissuasion ».

Nostalgie quand tu nous prends ! Et d’en rajouter encore ! Estimant que cela devrait être « une justification permanente de l’Espagne ». Mais de tout ça, l’exécutif n’en a cure. Pour le PSOE, « il n’est nul besoin de faire de demande en ce sens ». Mais qu’on se rassure de ce côté-ci de la rive ce n’est pas pour nos beaux yeux.

La députée socialiste Zaida Cantera empaquette le tout et l’avoue même d’une manière plutôt saugrenue, «Ceuta et Melilla sont sous l’égide de l’OTAN. Aucune mention spéciale n’est nécessaire » Sic ! une position qui coïncide également avec celui de Miguel Angel Gutierrez, parlementaire de Ciudadanos patenté celui-là, « à l’OTAN, il n’y a aucun doute sur l’espagnolité de Sebta et Melilla » donc « il n’est pas nécessaire de demander qu’elles soient spécifiquement incluses dans l’article 6 du traité ».

Par contre, des députés d’autres partis comme le populaire Fernando Gutierrez Diaz de Otazu, estiment qu’il faut le lever, mais que « ce n’est pas le moment » avançant en cela que l’OTAN protégerait les villes «autonomes ». Bien qu’il considère qu’il s’agit d’une « lacune » qu’il faudrait combler à un moment donné, il avance qu’il faudra remplacer le mot « îles » par « territoires » dans l’article 6 précité du traité. C’est que le traité fondateur de l’OTAN quoique désuet (Algérie française) dans son statut ne mentionne pas que légalement, les deux villes sont entièrement couvertes par le parapluie de l’OTAN.

La délimitation du territoire selon le traité originel, l’Alliance se mobiliserait si « l’une des Parties en Europe ou en Amérique du Nord, dans “les départements français d’Algérie », contre le territoire de la Turquie ou contre les îles sous la juridiction de l’une des Parties dans la zone de l’Atlantique Nord au nord du Tropique du Cancer, dit l’article 6.

Sebta et Melilla, bien qu’elles soient au-dessus du tropique du Cancer, ne sont pas des « îles ». Et auquel cas où elles seraient envahies elles devraient alors puiser dans l’article 4 : « Les Parties se consulteront lorsque, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’un des partis sont menacées ». Mais au fait, où est le danger et pourquoi déranger l’OTAN pour si peu, alors que les relations entre les deux Royaumes baignent dans la sérénité la plus absolue ?

Le 15 avril 2022

Source web par : hespress

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