Covid-19 au Maroc: après la réouverture de l'espace aérien, le tourisme réussira-t-il à se rétablir?
Après plus de deux mois de fermeture, le Maroc a rouvert, lundi 7 février 2022, son espace aérien. Une mesure qui pourrait permettre de sauver le tourisme, un secteur dévasté par la crise. Le tourisme a-t-il les moyens de se rétablir? Les réponses d’un expert.
C’est un fait: l’annonce de la réouverture, dès lundi 7 février 2022, des frontières aériennes, a laissé entrevoir l'espoir d'une reprise de l’activité touristique.
Invité sur le plateau de Le360, Zoubir Bouhout, expert en tourisme, explique qu’«au tout début, le rythme est un peu timide, mais il progressera de semaine en semaine, au vu des conventions signées récemment par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) avec de grandes compagnies aériennes».
D’après ce spécialiste, l’impact est très positif quant au rythme et au nombre de voyageurs en visite au Maroc. «Une compagnie aérienne a vu la fréquence de ses réservations multiplié par 10 suite à l’annonce de la réouverture des frontières (aériennes), passant de 400 à 500 réservation quotidiennement à 4.000 à 5.000 dernièrement», rapporte-t-il.
C’est en effet une bonne nouvelle pour le secteur du tourisme au Maroc, car «ces compagnies sont celles qui desservent le marché marocain en provenance de l’Europe, principal marché émetteur du tourisme international. Avec ce rythme, le secteur se rétablira sereinement, mais ce n’est qu'à partir du mois de mai qu’il y aura un rythme de croisière, après la fin du ramadan», ajoute l'expert en tourisme.
De leur côté, les professionnels portent des avis mitigés sur les conditions d’entrée au Maroc, considérant ces dernières contraignantes et peut-être même handicapantes.
L'expert comprend bien cette déception des opérateurs touristiques. Ainsi explique-t-il, certes «le choix des autorités marocaines d'imposer de telles mesures est tout à fait compréhensible pour pouvoir mieux contrôler l’évolution de la pandémie, éviter une flambée des cas de contaminations». Elles ne veulent pas risquer de devoir prendre, une nouvelle fois, une décision qui porterait atteinte au tourisme marocain, explique Zouhir Bouhout.
Mais d’après cet expert qui a dirigé pendant de longues années le conseil provincial du tourisme d’Ouarzazate, deux raisons expliquent la déception du secteur touristique. «La première est que ces professionnels estiment que les conditions d’entrée ne sont pas les mêmes que dans d’autres pays». Elles sont plus restrictives, ce qui ne positionne pas très bien le Maroc par rapport aux destinations concurrentes. La deuxième raison est qu'elles induisent une dépense non négligeable pour les touristes. «Pour une famille de 5 ou 6 personnes, il faut au total dépenser 500 et 600 euros pour procéder aux tests PCR, et quand le chef de ménage débourse cette somme, c’est un manque à gagner pour le tourisme», signale-t-il.
D’ailleurs, «au vu de la situation épidémiologique actuelle, les autorités marocaines pourraient revoir les conditions d’entrée sur le territoire. L’objectif étant de relancer l’activité touristique, tout en faisant en sorte de maîtriser l’évolution de la pandémie», affirme le spécialiste.
En outre, il est primordial d’assurer une véritable et sereine reprise de l’activité touristique, secteur important pour l'économie marocaine. La communication est donc primordiale pour attirer les investisseurs et redynamiser l’économie. En d’autres termes, il faut convaincre, reconquérir, séduire et retrouver la confiance des acteurs et décideurs du tourisme mondial pour relancer le secteur au Maroc.
Pour ce faire, Zouhir Bouhout souligne l’importance d’un accompagnement en interne et en externe, par des opérations de relations publiques, d'invitations de tour-opérateurs, de la presse internationale, mais également de la presse nationale parce que la part du tourisme domestique reste importante, précise l'expert.
«Premièrement, il faut miser sur une présence en force dans les salons et foires qui vont démarrer en France à partir de mars, et dans un second temps, se prononcer sur le devenir des festivals dans le Royaume, comme le Festival Gnaoua d’Essaouira et le Festival international du film de Marrakech, considérés comme des évènements internationaux importants qui vont attirer des centaines de milliers de touristes par an, et de ce fait revitaliser le secteur», indique-t-il.
«L’ONMT fournit des efforts en termes de promotions, les fédérations des métiers du tourisme doivent pour leur part se déplacer, se prononcer et chercher les marchés émetteurs. Ce sont les éléments clés pour assurer une bonne reprise du secteur», conclut l’expert.
Le 12 février 2022
Source web par : le360
Les tags en relation
Les articles en relation
La case de l’Oncle Dom : ANCV, les chèques vacances en bois... dont on fait des flûtes ! L’éd
Et vlan ! Après cet amendement stupide qui va taxer les aides aux vacances offerts par les comités d’entreprises aux salariés (et aux retraités), voilà q...
Club Med : Bataille pour le contrôle entre Fosun et Henri Giscard d'Estaing, avec Temasek en ligne
Le Club Med traverse une période décisive alors que son propriétaire, le conglomérat chinois Fosun, s'apprête à réunir son conseil d’administration...
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement cherche des sociétés de gestion
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement lance un premier appel à manifestation d’intérêt pour la sélection de sociétés de gestion appelées à cré...
Maroc-Israël: coopération commerciale entre l´ONMT et
Le 26 juillet 2021 Source web Par : YouTube ...
Maroc-Espagne: Madrid espère la réouverture des frontières de Sebta et Melilla
Plusieurs dossiers seront au menu de la prochaine visite au Maroc du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Les détails dans cette ...
Tourisme: le Maroc met le cap sur le marché britannique
Les accords signés avec des transporteurs, tels que Ryanair et easyJet, sont la garantie d’une forte augmentation de capacité, affirme l’Office national m...
Experienciah : entretien avec Abbas Azzouzi sur la naissance d'un nouveau gestionnaire hôtelier
Lors d'une presentation devant la presse qui s'est tenue mardi 14 novembre dans un grand hôtel de Bouznika, Abbas Azzouzi a annonce la naissance d'...
Le secteur touristique marocain atteint un record avec des recettes de voyage de 105 milliards de di
Les recettes de voyage en devises ont atteint un niveau record de 105 milliards de dirhams (MMDH) en 2023, enregistrant une croissance de 12% par rapport à l...
2ème édition du « Morocco-UK Tourisme Summit » (Taghazout 16-17 mars 2023)
Après une première édition en 2019 à Londres, c’est autour des décideurs anglais du voyage de se rendre au Maroc sur invitation de l’ONMT, dans la bell...
Le Maroc va franchir la barre des 11 millions de touristes en 2017
Le Maroc va franchir la barre des 11 millions de visiteurs en 2017, grâce notamment au renforcement des liaisons aériennes. "Les chiffres définitifs ne so...
Croissance exceptionnelle du tourisme marocain : +8,4% des recettes à fin septembre et des objectif
Le secteur touristique marocain poursuit son ascension avec une hausse notable de 8,4% des recettes de voyage à fin septembre 2024, atteignant 87,1 milliards d...
Salon International des parcs d’attractions : forte présence de la SMIT à Singapour
La Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT), dirigée par Imad BARRAKAD, participe au salon International des parcs d’attractions et des activit...