Maroc : Sans pluie, il n’y a ni agriculture ni croissance

Vous l’aurez compris. Nous nous sommes inspirés de la formule employée par le chef de gouvernement lors de sa rencontre avec le patronat. Aux chefs d’entreprises, Aziz Akhannouch avait en effet dit, mercredi dernier : «Sans 3ème dose, il n’y a ni cash-flow ni Ebitda», leur demandant de faire pression sur leurs salariés afin qu’ils se vaccinent pour que l’on puisse retrouver une activité économique normale.
Nous n’allons pas faire de l’esprit. Mais la situation actuelle est réellement critique. Le Maroc est frappé de plein fouet par la sécheresse. Et, c’est le cas de le dire, sans pluie, il n’y a malheureusement ni agriculture ni croissance. C’est la limite actuelle du modèle économique marocain, dénoncée d’ailleurs par le Roi dans l’un de ses discours.
«Les dernières années ont révélé l’incapacité de notre modèle de développement à satisfaire les besoins croissants d’une partie de nos citoyens, à réduire les inégalités sociales et les disparités spatiales. C’est la raison pour laquelle nous avons appelé à sa réévaluation et à sa réactualisation», a affirmé le Souverain.
La croissance reste en effet essentiellement drivée par l’agriculture, laquelle dépend des caprices de la météo. C’est malheureusement la configuration l’économie nationale depuis des décennies.
Ce qui confine le Maroc, comme l’avait fait remarquer le haut-commissariat au Plan, dans une trappe de croissance faible, avec 4% durant les bonnes années agricoles et sous le seuil de 3% dans le cas contraire.
C’est dire que le PIB non agricole n’arrive pas encore à prendre convenablement le relais, malgré le lancement des Métiers mondiaux du Maroc censés justement booster la croissance.
Au final, la croissance reste donc otage de la météo, précisément de l’abondance des précipitations et de leur bonne répartition dans le temps et dans l’espace. Et ce n’est pas avec un taux de croissance moyen, voire faible parfois, que le Maroc pourra juguler ce chômage qu’il traine comme un boulet, et dont le taux s’établit actuellement à 12,3%.
Prévisions chahutées ?
Selon le HCP, après sa profonde récession en 2020 (-6,3%), l'activité économique nationale devrait enregistrer un taux de croissance de l’ordre de 2,9% en 2022, après un rebond de 7,2% attendu en 2021.
Pour le ministère de l’Economie et des Finances, sous l’effet, plus particulièrement, de l’amélioration de la valeur ajoutée non agricole et l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, la perspective de croissance cette année s’annonce favorable et l’économie nationale devrait progresser de 3,2% en 2022. La Banque mondiale, également, table sur 3,2% cette année en raison du ralentissement de la production agricole.
Ces prévisions risquent néanmoins d’être fortement chahutées. Car en raison de ce déficit hydrique sévère, l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne est largement compromise. On comprend alors mieux l’inquiétude du ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, qui avertit que «la saison agricole serait parmi les plus difficiles des 30 dernières années».
De quoi plomber le moral des agriculteurs, mais surtout gripper la machine économique, au regard de l’effet d’entrainement du secteur agricole sur les autres secteurs de l’économie nationale.
Alors, que faire ? Une seule pour l’instant : prier pour que les terres marocaines soient suffisamment arrosées. C’est pourquoi des prières rogatoires pour la pluie ont eu lieu vendredi dernier à travers toutes les mosquées du Royaume.
Le 07/02/2022
SOURCE WEB PAR laquotidienne
Les tags en relation
Les articles en relation

Le chômage continue son ascension
Passant de 9,9% à 10,2%, le taux de chômage continue d’augmenter, sensiblement, malgré la création de 86.000 postes entre 2016 et 2017. Les jeunes de 15 �...

RNI: Akhennouch traque une «taupe» au sein du Bureau politique
Un ministre RNI aurait joué l’espion au profit du PJD pendant et après la campagne électorale des législatives du 7 octobre. Il aurait alimenté les «mil...

Tenue de la huitième réunion du Comité de Pilotage du PDU d’Agadir
Agadir – La huitième réunion du Comité de Pilotage, de Suivi et d’Évaluation du Programme de Développement Urbain (PDU) de la ville d’Agadir 2020-202...

Le covid-19 va-t-il priver les Marocains de l’Aid Al-Adha ?
Les Marocains se demandent s’ils vont être privés de la célébration de l’importante fête religieuse qu’est l’Aid Al-Adha. Cette interrogation est l...

Controverse sur la Formation en Ligne pour le 7ème Recensement de la Population
Peu de temps après son lancement, une controverse a émergé concernant la formation en ligne destinée aux futurs agents et contrôleurs du 7ème recensement ...

Externalisation de la traduction des documents gouvernementaux en amazighe par Aziz Akhannouch au Ma
Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a récemment confié à une société privée la traduction des documents officiels vers la langue amazighe. Po...

Visite d’État Historique d’Emmanuel Macron au Maroc : Partenariats Économiques, Culturels et S
Ce lundi 28 octobre, le président français Emmanuel Macron entame une visite d’État au Maroc, une rencontre stratégique visant à renforcer les liens poli...

Évolution encourageante des comptes extérieurs marocains : Amélioration continue de la balance co
Les comptes extérieurs du Maroc évoluent favorablement, avec une amélioration continue de la balance commerciale, affichant un déficit réduit de 12,4%, soi...

Maroc : les politiques sont morts, vive les technocrates !
Que le Maroc traverse une crise politique fait l'unanimité. Mais les remèdes à cette crise cristallisent les tensions entre la monarchie qui souhaite ré...

Tourisme: un décret pour réglementer la profession d’agent de voyage au Maroc
Le gouvernement a adopté le décret 2.21.80 relatif à la loi 11.16 concernant l’organisation de la profession d’agent de voyage, un texte présenté au co...

Maroc : l’emploi agricole en milieu rural au cœur de la 14e édition du Salon de l’agriculture
La 14e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2019) se déroulera du 16 au 21 avril à Meknès sous le thème, «l’agriculture, lev...

175.000 pertes d’emplois dans le secteur agricole
La contraction du PIB agricole crée d’énormes dégâts BAM relève sa prévision de croissance globale à 1,4% pour 2016 Le taux directeur reste incha...