Un projet offshore de stockage d’hydrogène en cavernes salines

L’hydrogène vert est au cœur des programmes pour décarboner les territoires. Son développement impose de multiplier les solutions de stockage. Ainsi le scénario offshore imaginé par Tractebel.
Energies renouvelables intermittentes
Avant d’imaginer exploiter l’hydrogène vert obtenu de sources renouvelables pour la mobilité et les processus industriels, ce gaz apparaît comme un vecteur de stockage des énergies renouvelables variables.
Lorsque la consommation électrique d’un pays n’est pas à la hauteur de la production de ses panneaux solaires, de ses éoliennes et hydroliennes et de ses centrales hydrauliques, autant ne rien perdre et alimenter des électrolyseurs. Et ce, quel que soit le rendement de l’opération.
Mais ensuite, une fois les stations d’avitaillement et les entreprises livrées, que fait-on de l’hydrogène vert ? Il faut trouver des moyens de le conserver. L’injection dans les réseaux de gaz, les systèmes exploitant des volants d’inertie, sa transformation en matières diverses tel l’ammoniac constituent un ensemble qui devra prochainement compter avec le stockage en cavernes salines sous-marines .
Depuis 2019
Intégré au groupe Engie, Tractebel est très impliqué dans des projets majeurs de parcs éoliens offshores. Ainsi, pour exemple, dans le programme WindFloat Atlantic, le premier parc éolien flottant semi-submersible. De grands câbles peuvent acheminer l’électricité produite vers les terres. Et si une production d’hydrogène a été prévue sur place, ce sont alors des pipelines, voire des bateaux, qui vont transporter le gaz propre.
Pionnière dans le domaine, l’entreprise a présenté déjà en 2019 un tel écosystème avec une centrale d’une capacité de 400 MW. Forte de son effectif de 5 000 personnes et de sa représentation dans plus de 70 pays, elle a progressivement amélioré son concept. Au point de vouloir prendre en compte sur ses sites en mer le problème du stockage. Et ce, en exploitant des cavernes salines.
Une intégration rendue nécessaire pour parvenir à une production industrielle de l’hydrogène vert avec des parcs éoliens offshore. Certes, le nouveau scénario présenté par Tractebel, et les équipes d’ingénierie de ses partenaires DEEP.KBB GmbH et PSE Engineering GmbH, est aussi à l’étude ailleurs. Mais ils comptent bien être les premiers à mettre en service une solution aussi complète.
Un ensemble de 3 plateformes
Les experts de l’éolien offshore réunis dans la branche Tractebel Overdick GmbH’s ont récemment livré une étude en fournissant des ordres de grandeur et des images de présentation. Elles montrent un ensemble de 3 plateformes évolutives. Entre les 2 qui supportent chacune une unité de compression de l’hydrogène relié à l’électrolyseur plus lointain, la dernière est une tête d’accès à un ensemble de puits.
Stockage en cavernes salines par Tractebel
Ils sont au nombre de 2 sur les visuels. Mais ils pourraient être plus nombreux, selon les besoins des sites et la nature du sol à disposition. Le tout est dimensionné pour des capacités de compression et stockage à 180 bars de l’ordre de 1,2 million de mètres cubes, avec un débit de 400 000 Nm3 à l’heure.
Des chiffres en rapport avec une capacité de production électrique de 2 GW à partir des éoliennes proches. Tractebel précise que dans son écosystème, « des extensions et des adaptations individuelles sont possibles à tout moment ».
Stockage tampon avant transport
Les cavernes salines serviront de stockage tampon pour l’hydrogène vert produit au large, avant envoi du gaz via des pipelines vers le réseau terrestre, et livraison aux clients consommateurs. Selon Tractebel, l’écosystème intégral est en mesure de faire baisser de façon importante les coûts finaux du gaz H2 obtenu par électrolyse offshore.
Déjà parce que le produit étant acheminé à terre en fonction des besoins, la pieuvre de pipelines sera dimensionnée de façon moins importante. Tout comme les différentes unités de production et de compression, du fait des capacités de stockage abyssales sur place. « De quoi réduire considérablement les coûts globaux des projets futurs », assure Klaas Oltmann, directeur du développement des marchés chez Tractebel Overdick GmbH.
En outre, l’énergie nécessaire pour comprimer le gaz sera prélevée au niveau de l’électrolyseur du site. En plus des économies ainsi réalisées, cette opportunité permet de décarbonner entièrement toute la chaîne de production, jusqu’à l’expédition à terre de l’hydrogène.
Idéal en mer du Nord
Selon Tractebel et ses partenaires, le décor de la mer du Nord convient parfaitement à la solution qu’ils mettent en avant. Pourquoi ? C’est une question de géologie. Le site s’appuie sur de la roche souterraine composée de formations de sel. Les cavernes formées présentent de grands volumes de stockage.
Stockage en cavernes salines par Tractebel
Jusqu’à obtenir les 1,2 million de mètres cubes de capacité pour le premier site. Une cible qui ne constitue aucunement une limite pour les projets futurs. « La taille proposée pour l’installation de stockage offshore est simplement un point de départ », confirme et conclut Klaas Oltmann.
Le 09/01/2022
SOURCE WEB PAR revolution-energetique
Les tags en relation
Les articles en relation

80 GW attendus en 2025 dans les pays en développement La fulgurante ascension des capacités de sto
D’après la Banque mondiale, le développement des projets d'énergie solaire concentrée et de stockage de l'énergie thermique sont particulièremen...

Le Royaume-Uni soutient la légalité des activités commerciales au Sahara marocain
Le gouvernement britannique a catégoriquement rejeté les tentatives des partisans du Polisario à la Chambre des communes visant à remettre en question la l�...

Hydrogène vert : Une feuille de route du cluster GreenH2 pour bientôt
Après avoir tracé les contours de sa stratégie sur l’hydrogène vert, le Maroc veut passer à la vitesse supérieure. Une mission de prospection réunissan...

Énergies renouvelables : le Maroc au 5e forum arabe
Le Maroc prend part au 5e Forum arabe sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui se déroule au Caire depuis le 1er octobre. Cette ...

Industrie de l'énergie renouvelable : heureux comme Siemens au Maroc !
Une nouvelle usine à construire à Tanger, un appel d'offres gagné dans le domaine de l'éolien : l'industriel allemand a de quoi apprécier le ma...

Hydrogène vert : Le WorldPtXSummit aura lieu du 26 au 28 juin
Le WorldPtXSummit se tiendra du 26 au 28 juin 2023 à Casablanca et Guelmim. Très attendu, cet événement dédié à l’hydrogène vert rassemble des déc...

Grand Format-Le360. Brexit, échanges commerciaux, Sahara… Simon Martin dit tout des relations Mar
En poste depuis septembre 2020, l’ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, Simon Martin, a répondu aux questions posées par Le360 au sujet des relations entre l...

#Maroc_EnRs_Hydrogène_Vert : Le belge John Cockerill annonce le développement d’une gigafactory
Le groupe belge John Cockerill a récemment annoncé son intention de créer une coentreprise pour la fabrication d’électrolyseurs alcalins pour la filière ...

Energy Observer, le premier navire à hydrogène au monde fait escale à Tanger
Energy Observer, premier navire à hydrogène à faire le tour du monde est arrivé ce lundi 10 septembre à Tanger. Energy Observer est le premier navire hy...

Vers un Renforcement de la Coopération Nucléaire entre le Maroc et la France : Opportunités et D�
Dans le cadre de l'amélioration de leurs relations suite à une période de tensions, le Maroc et la France envisagent de consolider leur collaboration dan...

Zoom sur le projet micropilote de production d’hydrogène vert de l’Iresen
REPORTAGE. À la découverte du premier projet démonstrateur de production de génération d’hydrogène vert installé par l’Institut de recherche en éner...

Des résultats au-delà des espérances pour le premier parc éolien flottant semi-submersible
Un an après son installation au large du Portugal, Windfloat Atlantic, le premier parc éolien flottant semi-submersible au monde, a produit 75 GWh, un résult...