Décarbonation. Le Maroc doit négocier une trêve avec l’U.E au profit de l’industrie exportatrice

Voici pourquoi le Maroc doit négocier une trêve d’au moins cinq ans avec l’Union Européenne afin de décarboner son industrie exportatrice. Par Dr Said Guemra, Expert Conseil en Management de l’Energie.
Au début 2023, les exportations marocaines seront concernées par la taxe carbone aux frontières de l’Europe. Cette taxe va pénaliser le contenu carbone par unité produite. Pour qu’un produit puisse passer la frontière, la signature carbone doit être au moins égale à celle du pays importateur, exprimé en Gramme par unité produite.
Avec cette publication, on tente de comprendre ce qui peut se passer en 2023, et comment allons-nous nous conformer à cette contrainte ? On prend l’exemple de deux entreprises l’une au Maroc et l’autre en France, par exemple dans le secteur textile.
Les deux entreprises consomment exactement la même électricité soit 10 Millions de kWh/an. Avec un facteur d’émission de 85 Gr/kWh pour l’entreprise française, et 633 Gr/kWh pour celle marocaine. L’entreprise française va émettre 850 tonnes de CO2 par an, et la société marocaine émettra 6330 tonnes, sept fois plus que l’entreprise française !!!
Et donc, pour que l’entreprise marocaine puisse exporter en France il va falloir décarboner son électricité à hauteur de 87%, sans compter l’énergie thermique…Un pourcentage qui donne froid dans le dos.
Nous ne sommes pas les seuls. La Chine n’a pas non plus un bon facteur d’émission… L’Europe se protège comme elle peut ! Nous serons très loin du compte à cause de notre facteur d’émission élevé, et que l’autoproduction électrique vient d’être bloquée…il faut bien noter qu’un taux de décarbonation de 15 à 20% obtenu avec quelques plaques solaire, est bien loin du taux de décarbonation de 87% comme on le voit.
Ainsi, afin d’éviter une catastrophe concernant 65% de nos exportations, il devient urgent que le Maroc demande une trêve minimale de 5 ans à l’Europe, afin de trouver une solution à cette problématique qui risque de nous coûter très cher… Nos modes de productions électriques sont différents depuis des dizaines d’années, et il n’y’a aucune raison pour que le Maroc soit pénalisé. Le Maroc a son plan de transition énergétique, mais qui ne peut pas être réalisé en un an. Ceci dit, on peut ne rien faire, et attendre 2023 pour voir !
Le 15 novembre 2021
Source web Par : challenge
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