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Les entreprises du CAC40 vont verser 51 milliards d’euros de dividendes, bien plus que leurs bénéfices

Les entreprises du CAC40 vont verser 51 milliards d’euros de dividendes, bien plus que leurs bénéfices

Avec la crise du Covid-19 et l’influx massif d’aides publiques pour aider les entreprises à survivre à une activité partiellement ou totalement arrêtée, la question du versement des dividendes est très sensible. Les entreprises aidées du CAC40 ont dû s’abstenir en 2020, mais elles semblent bien décidées à se rattraper en 2021 en versant bien plus que leurs bénéfices.

Le versement de dividendes aux actionnaires d’une entreprise est un fondamental du capitalisme. Mais en cette période de Covid-19, leurs montants sont au cœur des débats. En 2020, celles qui ont bénéficié des prêts garantis par l’État ou ont eu recours au chômage partiel ont dû largement les diminuer. En 2021, il semblerait que les grandes entreprises françaises du CAC40 entendent opérer un rattrapage massif.

L’observatoire des multinationales, très critique sur les pratiques des entreprises de l’indice phare français, ne calcule que celles-ci s’apprêtent à verser collectivement 51 milliards d’euros de dividendes. Cela représente une hausse de 22 %, alors que les bénéfices engendrés l’an passé sont seulement de 37 milliards d’euros, en chute de 55 %. Au final, les grandes entreprises vont en moyenne verser 140 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes

L’Observatoire des multinationales critique cette générosité alors qu’une large partie de ces sociétés continue à bénéficier d’aides publiques. "Les grandes entreprises continuent à toucher des aides publiques massives (chômage partiel, plans d’urgence, plan de relance, soutien de la BCE, etc.), auxquelles devraient s’ajouter bientôt les sommes issues du plan de relance européen. Le reste de l’économie (PME, petits commerces, services publics, secteur culturel et non lucratif) reste enfoncé dans la crise", écrit l’organisation.

Des aides publiques qui demeurent                

Ce montant distribué est d’autant plus important que les grandes banques françaises n’y contribuent pas. En effet, les autorités financières européennes les ont appelées une nouvelle fois à la modération afin d’avoir les moyens de soutenir les entreprises en difficulté et l’économie en général.

L’observatoire met en avant les cas des entreprises prévoyant de verser les plus gros dividendes : "Total (7,6 milliards d’euros, malgré une perte nette sur l’année de 7,2 milliards), Sanofi (4,8 milliards), Axa (3,7 milliards), LVMH (3 milliards) et Vivendi (2,8 milliards)".

Le CAC40 est loin d’être un cas unique de choix paradoxaux en matière de dividendes. En mars dernier, une étude de l’Institute for energy economics and financial analysis (IEEFA, institut d’analyse économique et financière de l’énergie) révélait que, en 2020, les cinq plus grands pétroliers - ExxonMobil, Chevron, BP, Shell et Total – avaient versé 49,9 milliards de dollars de dividendes. Pourtant, toutes avaient affiché de lourds déficits en 2020 dont 40 milliards de dollars cumulés pour les seuls BP et Shell.

Le 29/04/2021

Source web Par : novethic

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