Le HCP table sur une croissance de 14,7% au 2e trimestre

Après quatre trimestres de baisses successives, l'activité économique se serait redressée de 0,7% au premier trimestre 2021, estime le HCP, qui table sur une croissance de 14,7% de l'économie marocaine au 2e trimestre de l'année.
La note de conjoncture du premier trimestre publiée, lundi 5 avril par le HCP, affirme un redressement de l’économie marocaine de 0,7% sur les trois premiers mois de l’année. Une reprise qui intervient après quatre trimestres de baisses successives. Un chiffre qui se base sur le rebond de 13,7% de la valeur ajoutée agricole et d’un petit repli de 1% des activités hors agriculture.
Export, consommation, agriculture: les clignotants sont au vert selon HCP
Toutes les données énoncées par le HCP dans sa note de conjoncture, aussi bien au niveau sectoriel que celui des échanges extérieurs ou de la demande intérieure, sont également prometteuses.
La demande mondiale adressée au Maroc aurait ainsi connu une évolution de 3,5% en variation annuelle, suivant en cela le redressement du commerce mondial, tirée essentiellement, selon le HCP, par les pays émergents.
Résultat: une atténuation de la baisse des exportations industrielles, une reprise des exportations de produits miniers et agricoles.
"Globalement, les exportations des biens et services, en volume, auraient chuté de 4,5% en variation annuelle, au premier trimestre 2021, au lieu de -8,1% au quatrième trimestre 2020. Les données disponibles à fin février 2021 auraient témoigné de l’atténuation de la baisse des exportations des biens en valeur, limitée a -2,5% en variation annuelle", note le HCP.
Une reprise généralisée, à quelques nuances près
Par secteur, le HCP signale une reprise des exportations automobile, estimée à 4,1%, et qui est tirée essentiellement par la hausse de 8,6% des ventes du segment "construction". Une forte croissance qui a contrebalancé la baisse de 3,7 et de 2,2% des segments "câblage" et "intérieur véhicules et sièges".
Même orientation positive côté phosphates et dérivés, avec une contribution positive de 2,1 points des ventes extérieures de l’acide phosphorique à l’évolution des exportations de ce secteur vital. Une évolution qui aurait plus que compensée, selon le HCP, la baisse des exportations du phosphate brut, dans un contexte de forte demande émanant des principales régions productrices de cultures, notamment l’Inde et le Brésil.
Idem pour les exportations agricoles qui se seraient améliorées de 1,7% au premier trimestre, portées par la hausse des expéditions des légumes, des fruits frais et des poissons frais et congelés.
Mais tout n’est pas rose, nuance le HCP. Après deux trimestres successifs à la hausse, les exportations de l’industrie agroalimentaire auraient connu un retournement à la baisse de 6,3%.
Même chose pour le secteur du textile, dont les exportations auraient enregistré un repli de 17,5%, à cause de l’atonie des dépenses de consommation des ménages européens, principal marché de nos producteurs de vêtements confectionnés, de bonneterie et de chaussures.
Les exportations de l’industrie aéronautique n’arrivent toujours pas à se relever. Elles auraient poursuivi, selon le HCP, leur tendance baissière à un rythme moins accentué (-22%, au lieu de -44% au quatrième trimestre 2020), pénalisées par la morosité qui touche ce secteur depuis l’enclenchement de la crise sanitaire mondiale.
Cette reprise de la croissance du PIB notée par le HCP sur le premier trimestre se serait également appuyée sur un léger redressement de la demande intérieure.
"La consommation des ménages, qui avait régressé de 4,3% au quatrième trimestre 2020, se serait redressée de 0,8% au premier trimestre 2021, dans le sillage d’un léger redressement des achats de biens manufacturés. La consommation des administrations publiques aurait, pour sa part, progressé de 1,8%, au lieu de -0,7% un trimestre plus tôt, en ligne avec l’accroissement des dépenses de fonctionnement administratif".
La reprise se poursuit
En raison de l’ensemble de ces éléments, le HCP prévoit une croissance encore plus vigoureuse au deuxième trimestre, avec une progression de l’activité économique de 14,7%. Un effet de l’accroissement de 13,4% de la valeur ajoutée non agricole (+13,4%), d’un rebond de 15,9% de celle de l’agriculture. Le tout boosté par l’effet d’ajustement de base lié à la chute de 15,1% de l’activité pendant le deuxième trimestre 2020, un trimestre de lockdown total qui a vu l’activité économique s’arrêter de manière brutale.
La valeur ajoutée hors agriculture afficherait ainsi un accroissement de 13,4% au deuxième trimestre 2021, en glissement annuel. Dans le secteur tertiaire, l'activité poursuivrait sa reprise dans les services marchands notamment de commerce, de transport et de la restauration.
Dans l'ensemble, le secteur tertiaire contribuerait pour +5,9 points à l'évolution du PIB, au lieu de +4,2 points pour le secondaire. Les activités industrielles, d'électricité et de construction évolueraient à un rythme relativement plus soutenu qu’au trimestre précédent.
En revanche, la croissance de l'activité minière ralentirait, s'établissant à +1,4%, en rythme annuel, au lieu de +7,9% une année auparavant.
Les perspectives de remontée des exportations chinoises, le renchérissement des engrais et l’augmentation des coûts de vente au niveau de certains marchés traditionnels sont autant de facteurs qui amortiraient l'expansion de la demande étrangère adressée aux engrais phosphatés, induisant une modération de l'activité phosphatée locale.
En revanche, la dynamique de production des autres minerais devrait se poursuivre, en ligne avec l'amélioration des perspectives de croissance des activités industrielles européennes.
La croissance de la valeur ajoutée agricole s'accélère
La croissance de la valeur ajoutée agricole s'accélérerait pour atteindre 15,9%, au lieu d'une baisse de 8,9% une année plus tôt. Cette performance, tirée par une poursuite du redressement de la production végétale et une légère accélération de celle des filières animales, s'accompagnerait par une sensible régression des importations agricoles, notamment en céréales, après avoir culminé à plus de 3 millions de tonnes au cours de la même période de 2020.
Par ailleurs, le HCP fait savoir la demande mondiale adressée au Maroc continuerait de s'améliorer, affichant une hausse de 16%, en variation annuelle, contre -13% au deuxième trimestre 2020. La demande intérieure nationale, quant à elle, se redresserait sensiblement par rapport à l'année précédente.
Un retournement à la hausse marquerait l'évolution des dépenses des ménages, porté par le raffermissement attendu des achats de biens alimentaires et manufacturés. Les dépenses de restauration et de transport progresseraient, également, par rapport au premier trimestre mais à un rythme modéré.
Les dépenses en services non-marchand, particulièrement sociales, resteraient relativement dynamiques, tandis que celles relatives au fonctionnement administratif décélérerait, situant la hausse de la consommation publique à 1,3%.
Le 5 avril 2021
Source web Par : medias24
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