Les restaurateurs marocains, grands oubliés du plan de relance touristique ?

Les restaurateurs marocains ont la fâcheuse impression d’avoir été oubliés par les pouvoirs publics, notamment par le contrat-programme 2020-2022 pour le soutien et la relance du secteur touristique, signé le 6 août dernier.
Premier point : ils se plaignent de n’avoir toujours pas reçu les indemnités censées être versées aux employés par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Selon le contrat-programme 2020-2022, l’État s’engage en effet à octroyer, à compter du 1er juillet et jusqu’au 31 décembre 2020, ''une indemnité forfaitaire mensuelle de 2.000 DH aux salariés et stagiaires sous contrat d’insertion, déclarés à la CNSS au mois de février 2020, et relevant des employeurs en difficulté affiliés à la CNSS dont l’activité est impactée par la pandémie du Coronavirus (Covid-19)''.
Or depuis le 1er juillet justement, les employés des restaurateurs répondant aux critères définis par le contrat-programme n’ont toujours pas été indemnisés, apprend Médias24 auprès de Brahim Rmili, président de l’Association des restaurateurs de Marrakech (ARM) et vice-président du Centre régional du tourisme (CRT) de Marrakech.
Autre point qui agace les restaurateurs : la lenteur des retours des banques concernant le produit Damane Relance. Pour rappel, ce produit, lancé le 15 juin dernier, est un mécanisme de garantie des crédits de financement de la relance des activités économiques. Il a été déployé en faveur des petites, moyennes et grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de DH. Le montant du crédit garanti est fixé à 1 mois de chiffre d’affaires pour les entreprises relevant des secteurs autres que l’industriel. ''Certains restaurateurs ont déposé leur demande il y a un mois, fin juillet, et ils sont toujours dans l’attente d’une réponse'', nous fait savoir Brahim Rmili.
Des horaires trop restreints et une clientèle locale réticente
A Marrakech, les restaurateurs ont pris le taureau par les cornes en adressant un courrier, le 24 août, au wali de la région Marrakech-Tensift Al Haouz. Ils réclament ''le rétablissement des horaires de fermeture à 02h00'' ou ''une révision à la hausse des horaires de fermeture actuellement établi à 22h00''. Le 22 juin, l’Association nationale des cafés et restaurants du Maroc avait en effet annoncé, dans ses conditions de réouverture de ces établissements, leur fermeture ''avant 22h00''.
Une mesure qui impacte durement l’activité des restaurateurs, constate Brahim Rmili, en contact régulier avec les restaurateurs de la ville ocre.
''Avec la chaleur de Marrakech, les gens ne sortent pas dîner avant 21h00, alors s’il faut fermer les restaurants à 22h00… Ce n’est même plus intéressant d’ouvrir si c’est pour faire dîner la clientèle en une heure. De toute façon, la plupart des restaurants à Marrakech sont fermés – soit parce qu’ils n’ont pas pu rouvrir depuis le mois de mars en raison de la lourdeur des charges auxquels ils sont confrontés, soit parce que les autorités locales les ont obligés à fermer pour non-respect des mesures sanitaires – et ceux qui demeurent ouverts sont obligés de fermer leurs portes à 22h00. C’est quasi-impossible pour eux de continuer à travailler dans ces conditions. Ajouter une heure d'ouverture serait déjà plus souple.''
Sans compter la très faible demande auxquels font face les restaurateurs, qui vient enfoncer le clou dans la plaie. ''Ils ne peuvent compter ni sur la clientèle internationale, ni sur la clientèle nationale qui ne peut se déplacer à Marrakech sans autorisation. Quant à la clientèle marrakchie, on sent chez elle une crainte de contracter le virus… Avec le peu de clientèle locale, il leur est donc impossible de poursuivre leurs activités.''
Le 30 Août 2020
Source web par : medias24
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