Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or!
Plusieurs destinations «concurrentes» du pourtour méditerranéen ont publiquement annoncé les dates d’ouverture de leurs frontières pour recevoir les touristes étrangers, bien qu’elles aient connu leur lot d’infortunes liées au Covid-19, beaucoup plus dur qu’au Maroc. Les plus précoces ont même arrêté les dates d’accueil des touristes étrangers : L’Italie dès la semaine prochaine (3 juin), suivie de l’Espagne en juillet. Le Portugal fera certainement de même après l’Espagne avec laquelle elle partage la frontière qui s’ouvre l’Europe. Ainsi de suite. Ceci sans parler de l’embellie du tourisme intérieur qui a déjà commencé à gagner plusieurs villes européennes, décidée par les régions.
Au Maroc, il semble que l’on a fait vœu de silence. Rien ne pointe encore à l’horizon et aucune date n’est annoncée pour permettre aux opérateurs de se préparer pour la probable reprise en juillet. Même la RAM s’essaye à dérouiller ses appareils pour le jour « j » qui se fait attendre.
Les hôtels, de leur part, que le ministère du Tourisme les conforte dans leur attente par une date de reprise officielle bien que timide mais mieux que rien, si ce n’est redonner de l’espoir par regain d’activité. Un retour cautionné par le fameux « permis sanitaire » toujours en cours d’élaboration, alors que la FNIH a déjà anticipé sur la question en mettant au point une série de mesures sanitaires diffusée auprès de toutes les unités d’hébergement.
A Agadir, par exemple, l’expectative est à son plus haut niveau, vu que la destination, très sollicité par les Marocains en saison estivale, commence à recevoir ses réservations. Les professionnels de la région commencent, en effet, à perdre patience devant la latence administrative, au moment où les autorités locales jouent le jeu. D’après certains opérateurs soussis, si les choses traînent encore, la reprise a de fortes chances de ne débuter qu’à la mi-août.
Toutefois, il y a un problème. Si les destinations touristiques du pays s’ouvrent au tourisme intérieur, dans une première étape, quel dispositif sera mis en place pour garantir la préservation sanitaire des flux, potentiellement porteurs de Covid-19 qui risquent, peut-être, de contaminer la population locale ? Une fois de plus, vœu de silence!
Optimisons, quitte à cohabiter avec Coronavirus en bon voisinage. Pourquoi le Maroc continue à centraliser la décision d’ouverture «touristique» des territoires au lieu de laisser la gouvernance régionale s’en charger, sachant que les régions sont au cœur de ces destinations, pour savoir si elles sont prêtes à être « libérées » entièrement, progressivement ou pas du tout ? Inspirons-nous des mairies européennes, maîtres de leurs territoires et protecteurs des intérêts économiques et sanitaires de leurs populations, qui ouvrent plages, restaurants, bars, parcs, etc, et souvent à coups de subventions des entreprises touristiques !
D’accord ! Nous avons été les premiers à fermer nos frontières pour la protection de notre santé, et c’est de bonne guerre. Nous nous sommes confinés, et nous avons été les champions mondiaux du confinement. Nous avons été solidaires sur tous les fronts et c’est tout à l’honneur d’une nation solidaire. Mais voici venu le temps où nous devons vaquer à notre lendemain en activant la machine de notre développement pour être plus résistants encore : Faire renaître les piliers de notre économie, parmi lesquels le tourisme. Préoccupations sanitaires ? Tous les corps de métiers touristiques ont prouvé qu’elles savent s’auto-gérer en matière d’hygiène. Elles n’attendent que le sifflet de l’arbitre pour commencer le grand match remontada.
Bref ! Le tourisme semble être condamné à être cet éternel souffre-douleur de l’économie marocaine.
Le 26/05/2020
Source Web Par premiumtravelnews
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