Covid-19 et entreprises en difficultés: Conseils pratiques de Bassamat & Laraqui
Quelles procédures pour les entreprises en difficultés ? Comment faire face à la crise ? Et comment adapter les textes juridiques à l'état d'urgence sanitaire ? Voici les réponses et conseils pratiques du cabinet Bassamat & Laraqui.
Inopinée et ravageuse, la crise du coronavirus a chamboulé le monde. Tous les gouvernements sont, depuis le début de la pandémie, à la recherche de solutions pour soulager les entreprises de ses conséquences économiques.
C'est également le cas du Maroc, dont les efforts ont été salués dans les quatre coins du monde. Louables, les mesures prises par le gouvernement marocain ne bénéficient pourtant pas à toutes les entreprises en difficultés. C'est le postulat d'une récente analyse cosignée par Me Bassamat Fassi Fihri, Me Hanae Ait Addi (Cabinet Bassamat & Laraqui) et Me Zineb Laraqui (avocate au barreau de Marrakech).
Dans ce document de 27 pages (consultable en intégralité ici), les trois juristes considèrent que ces mesures ne pourront pas permettre, à toutes les entreprises, "de surmonter les difficultés financières résultant de la crise sanitaire". Dès lors, des dirigeants tenteront de sauver leurs entreprises et les emplois des salariés. Mais pour ce faire, ils faudra chercher les moyens juridiques qui le permettent.
D’où l’intérêt de ce document, dont l’objectif premier est de mettre sous la loupe les mesures "appropriées" à cette situation de crise; c'est-à-dire aider le dirigeant à faire le point sur la situation actuelle de l'entreprise pour pouvoir envisager les solutions judiciaires adéquates.
Pour effectuer cette analyse dans les meilleurs conditions, un chef d’entreprise doit s’armer pour faire face ou pour dépasser la crise. Dans ce sens, il peut même se faire aider en faisant appel à une intervention extérieure. A savoir, des professionnels (avocats, banquiers etc.) qui lui prêteront main forte, notamment pour "envisager l’impact du recours à une procédure judiciaire sur le devenir de l’entreprise".
Le document explique les différentes options dont dispose le chef d’entreprise pour enclencher une procédure judiciaire, tout en précisant les spécificités de chacune et ce, en fonction de la nature des difficultés à traiter.
Ces dispositions portent sur des procédures qui varient selon la nature de la difficulté, qu'elle soit juridique, économique ou financière avérée ou prévisible, difficulté insurmontable sans que l’entreprise soit en état de cessation des paiements ou encore en difficulté ayant conduit à la cessation des paiements mais avec une possibilité de redressement.
Le document explore les détails de ces procédures, c'est-à-dire leurs conditions, déroulements, les avantages mais aussi les conséquences et caractéristiques de chacune. Les auteurs s'appuie ainsi à la fois sur les textes de loi, la jurisprudence et la pratique quotidienne.
Lacunes et vides juridiques dus à l'état d'urgence sanitaire
L'analyse va plus loin, en s’arrêtant sur les "difficultés nées de l’absence d’adaptation des textes en vigueur à l’état d’urgence sanitaire au regard de la loi sur le traitement des difficultés". La source de ces difficultés revient notamment à la date du début de l’état d’urgence sanitaire, qui n’est pas précisée dans les documents officiels relatifs à l'état d'urgence sanitaire, notamment le décret-loi 2.20.292. Ce dernier prévoit dans son article 6 la suspension de tous les délais légaux et réglementaires.
De plus, le cabinet constate et déplore l’absence de mesures particulières, pour adapter les règles relatives aux difficultés des entreprises à la situation actuelle de l’état d’urgence sanitaire, à l’instar de la France qui a mis en place quelques arrangements dans ce sens, à travers l’ordonnance 2020-341 du 27 mars 2020. Une telle initiative permettrait d’éviter que les activités des entreprises soient mises en péril, tout en laissant aux chefs d’entreprises l’opportunité de recourir à des procédures de prévention.
En effet, "une entreprise en état de cessation des paiements au 20 mai devra saisir le tribunal, au plus tard, le 23 juin, soit 30 jours à compter de la période de suspension des délais, ce qui représente un délai extrêmement court. De la même manière, les chefs d’entreprises des entreprises en difficulté, seront susceptibles d’être sanctionnés pour ne pas avoir déclaré l’état de cessation des paiements dans les 30 jours".
Le comportement du chef d’entreprise, au cours de la procédure de traitement des difficultés est d’ailleurs un des éléments clés dans la gestion d'une crise.
En effet, la communication interne et la cohésion de l’équipe, en temps de crise, représentent un volet non négligeable, tout comme la communication externe, que ce soit vis à vis les partenaires de l’entreprise, dans le but de les rassurer, mais aussi à l'égard des organes de la procédure, afin de faciliter celle-ci.
Le 10/05/2020
Source Web Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Les professionnels tout espoir à la rencontre d’El Othmani
Suite aux incidences sans précédent de la pandémie Covid-19 sur les entreprises touristiques marocaines gravement secouées, les professionnels ne perdent ce...
« IL » EST LÀ !
Ce que tout le monde redoutait tout en espérant en secret que le Maroc serait épargné, est désormais arrivé. Le Covid-19 fait partie aujourd’hui du pa...
#Initiatives_Covid19 La CNSS mobilise 3 nouvelles polycliniques face au coronavirus
Dans le cadre des efforts déployés au niveau national pour la lutte contre la pandémie du coronavirus (Covid-19), la Caisse nationale de sécurité sociale (...
La Confédération nationale du Tourisme valide sa feuille et fixe les chantiers prioritaires
La Confédération nationale du Tourisme (CNT) a validé, lors du premier Conseil d'administration de son nouveau bureau, sa nouvelle feuille de route avec ...
Des indemnités exceptionnelles au profit des professionnels de la santé
Des indemnités exceptionnelles au profit des professionnels de la santé seront versées prochainement, après l’étude et la détermination de leurs montant...
#MAROC_REFUS_VACCINATION: Maroc: les personnes refusant le vaccin seront-elles traînées en justice
Après le lancement de la campagne de vaccination au Maroc, plusieurs rumeurs ont circulé selon lesquelles les personnes refusant de se faire vacciner seront t...
#MAROC_COVID19_CONFINEMENT: El Otmani : retour au confinement total au Maroc, une option éventuelle
Lors de la séance mensuelles des questions orales sur la politique générale à la Chambre des conseillers, El Otmani a indiqué qu' »aucun d’entre nou...
Nouvelle colère du roi Mohammed VI ?
La pandémie du Covid-19 a nécessité l’engagement de l’ensemble des composantes de l’État. Or, certains ministres du gouvernement risquent de faire l�...
Tijani Haddad: Le Tourisme en crise, mais il rebondira
Aujourd'hui, il est communément admis dans le monde entier que le Tourisme est le secteur de l’économie le plus affecté, voire le plus meurtri, par cet...
Khalid Aït Taleb: 2000 tests par jour en attendant un déconfinement qui ne peut être que graduel
Stabilisation du taux de mortalité à 5%, augmentation du nombre de tests à 2000 par jour, usage et généralisation des tests de dépistage rapide et réflex...
Mohamed Hdid : "Une prescription fiscale anticipée doit être envisagée"
Pour l'expert-comptable et spécialiste de la fiscalité Mohamed Hdid, le gouvernement ne doit pas écarter l'option de la prescription fiscale anticip�...
COVID-19: LE VARIANT OMICRON, UN RISQUE "ÉLEVÉ À TRÈS ÉLEVÉ" POUR L'EUROPE
Le nouveau variant du Covid-19, baptisé "Omicron" et détecté à l'origine en Afrique du Sud, représente un risque "élevé à très élevé" pour l'...