Les propositions fiscales du secteur touristique

La taxation du secteur du tourisme a tant décrié le système de taxation jugé exagéré par rapport à d’autres secteurs économiques. On ne peut tout de même pas nier que certaines demandes ont été satisfaites mais elles le demeurent au compte-goûttes.
Pour y voir clair, le collectif professionnel, par fédérations de métiers, a dressé une liste de propositions fiscales, qui viennent d’être publiées dans un recueil de 168 pages, élaboré par le Conseiller juridique et fiscal de la FNIH et de la CNT, le Cabinet Bahmad (Marrakech), à la demande de ces dernières. A noter que le document a fait le tour de l’état des impôts appliqués au secteur comparativement aux autres secteurs clefs de l’économie nationale et de services. Une large partie des propositions exposées concernent les structures d’hébergement, dans une première approche.
En effet, le document rappelle que l’hôtel subit un nombre important d’impôts et de taxes. Mais malgré les efforts du pouvoir public marocain d’alléger cette pression, le secteur reste toujours trop taxé comparativement à ses voisins du bassin méditerranéen. La diversité des taxes se traduit par un manque de compétitivité des opérateurs marocains. Les taxes locales représentent une part importante de cette pression et handicapent le secteur par leurs ambiguïtés et diversités de bases de calcul. Le secteur de l’hôtellerie est toujours dans l’attente, depuis pratiquement 5 ans, d’une réforme urgente et primordiale du système fiscal marocain et plus précisément des lois qui régissent les taxes locales.
Le top 5 des propositions fiscales réformistes arrêtées par le document sont les suivantes :
– Généralisation du taux réduit de la TVA sur l’ensemble de l’industrie touristique, vu que celle-ci est confrontée à une forte concurrence internationale. Le taux de TVA appliqué chez les principales destinations concurrentes est moins de 10%. La généralisation du taux réduit sur l’ensemble des opérateurs de l’industrie touristique permettrait de faire baisser le coût de la destination Maroc. Elle permettrait aussi de lutter efficacement contre l’informel qui mine le secteur. L’augmentation de l’activité consécutive à cette baisse du coût sera immédiatement traduite par des embauches massives.
– Révision des seuils de chiffre d’affaires des prestataires de services auto-entrepreneurs. Le seuil actuel du chiffre d’affaires d’un prestataire de services auto-entrepreneur est limité à 200.000 dirhams. Ce seuil devrait être relevé à 500.000 dirhams et permettre l’embauche d’un ou deux salariés afin de lutter contre l’informel et d’assainir toutes la chaines de valeur de l’industrie touristique.
– Création d’un cadre fiscal pour les loueurs meublés : Tout un pan de l’économie échappe à la contribution fiscale notamment les loueurs à travers les plateformes Airbnb et Booking. Le cadre fiscal actuel n’encourage pas cette population à la transparence. En effet ils sont assimilés à des professionnels et doivent payer la TVA, la taxe professionnelle, l’IR pouvant atteindre 38%. Il est proposé d’instaurer le cadre fiscal suivant :
1- Les loueurs meublés n’atteignant pas 500.000 dirhams de chiffre d’affaires par an peuvent déclarer leurs revenus en tant que revenus fonciers imposables au taux de 20%. Ils ne seront pas assujettis à la TVA ni à aucune autre taxe de nature professionnelle.
2- Les loueurs réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 500.000 dirhams doivent s’inscrire en tant que professionnelle et être imposable à la TVA et à tous les impôts commerciaux.
– Suppression de la taxe de luxe pour les véhicules de transport utilisés par les professionnels du tourisme : La taxe de luxe qui peut s’élever à une moyenne de 25.000 dh/ véhicules est applicable sur toutes les voitures de luxe quelle que soit leurs affectations. Cette taxe pouvant atteindre 20% de la valeur du véhicule est un frein pour l’investissement.
– Harmonisation du traitement des pourboires entre la DGI et la CNSS : Les pourboires perçus par les salariés des établissements d’hébergement touristiques sont imposables à l’IR alors que la plupart des touristes ne disposent que de cartes bancaires et que certains ont payé la totalité de leur voyage sur des plateformes Internet. Le paiement des pourboires dans les établissements d’hébergements touristiques est une pratique révolue. Il est demandé de réparer cette injustice par l’alignement avec la pratique de la CNSS qui les exonère.
Le 13/04/2020
SOURCE WEB PAR Premiumtravelnews
Les tags en relation
Les articles en relation
#MAROC_Nadia_Fettah: Elle reçoit le SG de l'OMT, une lettre d'intention co-signée
Nadia FETTAH, Ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport Aérien et de l’Economie Sociale a tenu le 03 février 2021 une séance de travail avec Zur...

Conseil des ministres arabes du tourisme : Le Maroc élu membre du bureau exécutif à Al-Ahsa
Le Maroc a été élu, lundi dans la ville saoudienne d’Al-Ahsa (328 km à l’Est de Riyad), membre du bureau exécutif du conseil des ministres arabes du to...

Le tourisme en quête d’un renouveau durable et inclusif
Le tourisme mondial, foudroyé par une crise inédite durant ces deux dernières années, semble renaître de ses cendres pour effacer les pertes encaissées et...
Tourisme durable : à quoi ressembleront les vacances de demain ?
A l'occasion des Rencontres du Tourisme Durable, plusieurs acteurs du secteur ont tracé les grandes lignes de ce à quoi ressembleront les vacances du futu...

Nouveau partenariat au service de la formation touristique
La CNT, la FNIH, l’OFPPT et Groupe Rahal ont été, le 26 octobre, au rendez-vous de l’une des rencontres capitales de la formation au service de l’emploi...

Signal Royal pour le secteur du Tourisme
Dans son discours du Trône du 20 août dernier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait deux allusions au Tourisme. Un signal fort applaudi par les opérateurs q...

Confédération Nationale du Tourisme. Voici les grands chantiers du nouveau bureau
Le nouveau bureau de la confédération Nationale du Tourisme a récemment tenu son premier Conseil d’administration par visioconférence. Cette rencontre a n...

La Feuille de Route 2026-2030 ne peut aboutir sans capital humain avec bonne gouvernance
Le secteur du tourisme au Maroc, tel que stratégie du Gouvernement, franchit une nouvelle étape dans son processus avec le lancement par le ministère du Tour...

Une étude pour booster le secteur du tourisme
Pour mieux cerner les attentes des vacanciers et dynamiser le secteur, l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a lancé un appel d’offres relatif à u...

#MAROC_Tourisme_indemnité_CNSS: AU 8 Février 2021 elle est prolongée par declaration au Journal o
L'octroi aux employés du secteur touristique de l'indemnité forfaitaire mensuelle financée par le Fonds spécial Covid-19 sera prolongé pour une pé...

Nadia Fettah annonce des indemnités pour les guides touristiques
Un total de 3.202 guides touristiques agréés ont bénéficié jusqu’à présent d’indemnités forfaitaires octroyées par le Fonds spécial pour la gestio...

Le Maroc affiche sa résilience et ses ambitions dans le tourisme
Quelques semaines après le séisme dévastateur d'Al-Haouz, le Maroc a accueilli à Marrakech, les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. O...