Du rôle central de la monarchie
La monarchie marocaine est le produit de son histoire. L’attachement populaire massif lui est acquis depuis toujours et en retour, l’écoute des aspirations du peuple fait partie de ses valeurs cardinales. C’est pour cela que face aux défis de l’histoire, c’est cette unité qui a permis au Maroc, à chaque fois, d’en sortir grandi.
Le Roi est à la fois l’incarnation de la Nation, le garant de l’intégrité territoriale et le maître d’œuvre de la cohésion sociale. En consacrant ces trois principes, la constitution de 2011 a défini les prérogatives du Souverain, tout en accordant de larges compétences au chef du gouvernement issu des urnes.
Le Roi est chargé de ce qui garantit l’intégrité territoriale, c’est-à-dire la défense, la sécurité intérieure et extérieure et bien entendu la diplomatie. En tant qu’Amir Al Mouminine, Commandeur des Croyants, le champ religieux est de son ressort. C’est à lui d’établir la vision stratégique et de donner les orientations pour la décliner. Devant l’inefficacité des autres, il gère parfois directement des dossiers, comme on l’a vu sur la réforme de la formation professionnelle où il a présidé plusieurs réunions pour aboutir à l’une des réformes les plus ambitieuses.
La gestion de la politique générale du pays relève des instances élues, et c’est ce que dit la constitution. Mais ces instances ne répondent pas toujours aux attentes et ne dialoguent même pas avec les catégories revendicatrices. Du coup, tout le monde s’adresse au Roi pour toutes sortes de doléances.
Cela signifie que la confiance dans l’institution pivot est très grande. Les autres, toutes les autres (à quelques exception près) font preuve de lâcheté et/ ou d’incompétence, en refusant d’affronter ces demandes, et d’assumer leurs responsabilités, alors qu’elles sont élues et doivent être dans une démarche d’explication permanente de leur action devant ceux qui les ont élues.
La jeunesse du pays, comme partout dans le monde est très impatiente. Les doléances adressées au Roi sont très diverses et souvent ne relèvent pas de ses prérogatives constitutionnelles. Ce sont les élus, le gouvernement et les institutions intermédiaires, y compris les partis politiques qui doivent répondre à ces doléances. Le Roi ne peut pas s’occuper de la gestion quotidienne sur l’ensemble du territoire et ce n’est pas ce que lui assigne la constitution.
La jeunesse marocaine est impatiente, mais elle est généralement bien éduquée et s’adresse au Souverain avec la déférence requise. Même si l’on peut considérer, pour les motifs cités plus haut, que la démarche est maladroite, surtout quand il s’agit d’une question particulière, concernant une personne. S’il y a une infime minorité qui dérape, la justice passera, dans le respect de l’Etat de droit. Mais il s’agit de comprendre que cette poignée ne représente qu’elle-même. L’adhésion populaire au respect de la monarchie est massive.
Le 11 /12/2019
Source web Par lobservateur
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