Clarification royale du 5 Août 2013
C’est une mise au net, magistrale et exemplaire, à laquelle a procédé S.M. le Roi dans l’affaire du pédophile espagnol gracié à la suite d’une erreur par inadvertance commise par la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion. Il a été donné à voir une monarchie réactive, proche des gens, soucieuse d’une manière inébranlable des droits de l’enfance et dotée d’un grand souffle humanitaire qui ne s’est jamais démenti depuis l’intronisation de S.M. le Roi Mohammed VI.
Il a été aussi donné à voir un Roi compatissant, à l’écoute de son peuple, attentif à ses douleurs et souffrant dans sa chair, au même titre que son peuple, des crimes contre l’enfance et le viol de l’innocence. Le Roi, sincèrement affecté, a été au-devant des attentes de la Nation parce qu’il a ressenti le même choc qu’elle. C’est plus une affaire de communion entre un Roi et son peuple qu’une dérisoire histoire de rapport de force entre la rue et l’État. Le Roi est passé immédiatement à l’action. Trois communiqués consécutifs en trois jours. Une commission d’enquête de haut niveau. Des résultats rapides. Et, pour l’heure, une révocation d’un délégué général. Et surtout, pour l’essentiel, un renouvellement dynamique de la doctrine royale en matière de protection de l’enfance, de procédure d’octroi de grâce, de primauté de l’État de droit et de prééminence de l’État des institutions.
Une crise produite par une erreur d’appréciation que d’aucuns, des opposants professionnels, ici et ailleurs, ont voulu monter en un procès illégitime contre la monarchie marocaine, se solde au final par un renforcement de notre pays et la consolidation de sa démocratie d’une manière éclatante et, encore une fois, une preuve solide que la Constitution de 2011 est capable, même en cours de traduction dans le concret, tout en essuyant les plâtres, de fonctionner correctement.
Cette scabreuse affaire est tombée à la lisière de deux pouvoirs : le pouvoir exécutif, par le fait que le dossier de la grâce est instruit par le ministère de la Justice, et le pouvoir royal, par la mécanique de la grâce dont l’octroi relève dans son aspect formel de S.M. le Roi. Ces deux pouvoirs ont tenu bon. La méthodologie de sortie de crise adoptée par le Souverain par son innovation, par son humanité, par sa transparence et par sa célérité a permis de ramener cette affaire à sa juste dimension. Une erreur. Une erreur certes par inadvertance, mais une erreur quand même.
Mais en fait, et c’est l’essentiel, une erreur circonscrite et localisée qui ne remet en question, contrairement à ce que claironnent les hérauts de la haine, aucun principe qui fonde la Nation, aucune des valeurs qui construisent notre vivre ensemble et aucun élément constitutif fondamental du pacte légitime qui lie le Roi à son peuple. Comment peut-on dire que S.M. Mohammed VI ignore les sentiments de son peuple quand celui-ci est choqué ou ressent une indignation légitime ? Comment peut-on dire que le Roi du Maroc est insensible aux souffrances de l’enfance quand elle est violée alors que tout l’engagement du Souverain est construit sur une empathie authentique envers les plus faibles, les plus démunis et les plus affectés par les malheurs de la vie ?
Comment peut-on laisser dire que des considérations géostratégiques entre deux nations peuvent justifier la négation du droit absolu des enfants à leur dignité, à leur intégrité physique, à leur droit à l’innocence et à leur droit au bonheur ? C’est un pas que personne d’honorable, de décent ou, tout simplement, d’honnête ne peut franchir. Et ceux, ici et ailleurs, qui ont franchi ce pas honteux, leur indignité les disqualifie éthiquement et moralement depuis très longtemps. Ils ne pourront plus s’abaisser davantage.
Publié le : 5 Août 2013 –
SOURC WEB Par MAP
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