La FNIH et l’AIH Marrakech pour une paix sociale
Les grèves entamées, sous bannière de la centrale syndicale UGTDM, il y a quelque temps déjà par les employés de plusieurs hôtels de Marrakech sont en train de gagner des proportions alarmantes.
Et c’est justement dans cette perspective que la FNIH a décidé, en partenariat avec l’AIH Marrakech, de saisir le taureau par les cornes pour essayer de trouver des solutions à ce problème, jugé handicapant par Lahcen Zelmat, Président de la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtelière. Les 2 entités organisent, à ce sujet, une rencontre avec les hôteliers de la destination, demain 15 novembre à 17 heures à l’hôtel Palm Plaza. Cette rencontre est jugée « importante pour nos unités afin d’assainir le climat social », précise le Président de la FNIH. Assainir, le mot est lâché pour montrer la bonne volonté des hôteliers pour parvenir à une issue juste et équitable.
En effet, en pleine haute saison touristique, il n’est pas rare de voir devant des palaces de renom des conglomérations revendicatives d’employés montés sur l’échafaud, à grands renforts de hauts parleurs et de nef fars, des cérémonials même de daqqa marrakchia, tel dans les souks en montagne ou cérémonie de mariage dans le bled. Bien entendu, ces employés en colère ont tout le loisir d’exprimer leur mécontentement mais la façon de le faire est qualifiée d’exagérée et ce, pour plusieurs raisons.
Primo: En se donnant en spectacle devant l’entrée des hôtels, avec des hauts parleurs et des instruments de musique est négativement interprété par les touristes acheteurs de séjour. Ils sont étonnés d’être reçus sur ton de surenchères syndicales à la place des expressions de bienvenue dont l’hospitalité marocaine en a la vocation. L’assimilation est alors facile avec « allez voir ailleurs, ici nous sommes en grève de service».
Secundo: Les hôtels théâtre de ce bras de fer sont désemparés au même titre que les agences de voyages commandant des séjours. Certains racontent même que, devant de telles scènes en public, les annulations commencent à affluer en cascade, grevant ainsi la trésorerie des hôtels et le business des agences commanditaires, souvent appelées à rembourser leurs clients avec, en prime, du manque à gagner, au niveau fidélisation client.
Tertio: Le tour de force aura certainement des incidences sociales aussi, peut-être tout à fait au contraire des objectifs de la grève en elle-même. Explication : un hôtelier qui se trouve en pleine haute saison va chercher à combler les postes vacants par du personnel extra en vue de faire face à la demande. Ce qui est susceptible d’attiser les tensions défavorisant par là une éventuelle paix sociale entre les 2 parties.
Sans aucune prise de parti, il faut dire que malgré qu’il s’agit d’un droit inaliénable dans la législation du travail, la grève n’a pas lieu d’être aussi massivement et en haute saison où il y a du travail, ne serait-ce que par respect de nos invités, car elle nuit gravement à l’image d’une destination et à l’industrie touristique locale. Le dialogue devrait être le maître-mot entre l’hôtelier et l’employé pour trouver des solutions, mais en dehors de toute pression ou opportunisme. Les centrales syndicales peuvent ici jouer un rôle capital en encadrant, en toute citoyenneté, leurs syndiqués sur les risques encourus à moyen et long termes au même titre que les hôteliers qui devraient, dans des cas, lâcher un peu de lest.
Le 14 novembre 2019
Source web Par premium travel news
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