Entrepreneuriat : Le financement n’a jamais été un problème, c’est l’accompagnement qui manque
L’entrepreneuriat sera mis au cœur de l’économie nationale pour les années à venir. Considéré comme un réel moteur de croissance pour le tissu économique du royaume, l’entrepreneuriat profitera d’un boost non négligeable dans le cadre du PLF 2020, notamment à travers la création du « Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat ». Cela, le challenge à ce niveau ne se limite pas seulement à l’apport financier.
La question de la réduction du taux de chômage au sein du royaume est une question qui se pose d’année en année, malgré les nombreuses réformes entreprises à ce niveau. Dans ce sens, l’entrepreneuriat s’impose en tant que réponse à cette problématique à l’heure actuelle.
Comment ? Cela est pourtant bien simple. L’entrepreneuriat ne se limite pas « seulement » au lancement d’un quelconque projet et d’attendre une rentabilité, qui pourrait bien montrer le bout de son nez ou non. L’entrepreneuriat vise surtout à développer la culture de la prise de décisions et de risques, à innover et à piloter des projets chez les jeunes.
En effet, le commun des mortels a une idée « limitée » de l’entrepreneuriat, puisque bon nombre de personnes dans la société marocaine pensent que l’entrepreneuriat se limite simplement à l’ouverture de crémeries, snacks ou cafés au coin des rues. Il est vrai que ces ceux-sont là bien des projets rentables, mais pas innovants. C’est là l’une des caractéristiques qui font de l’entrepreneuriat ce qu’il est. L’objectif est de trouver une idée assez intéressante, qui puisse répondre à un besoin donné sur le marché, tout en créant de la valeur ajoutée pour les différentes parties prenantes.
Cela dit, le développement de la culture entrepreneuriale n’en est pas à ses débuts au Maroc, puisque le royaume avait lancé, dans les années 90, l’initiative « Moukawalati », dont l’objectif était d’aider les jeunes porteurs de projets à concrétiser leurs idées et contribuer ainsi au développement du tissu socio-économique. Cela dit, si cette initiative est partie d’une bonne volonté, le résultat n’était pas au rendez-vous, à en témoigner par le nombre de projets ayant fait faillite, ainsi que les nombreux porteurs de projets qui se sont retrouvés en prison, faute de rembourser leurs crédits.
C’est d’ailleurs cette « faille » que l’on vise à combler avec les nouvelles dispositions du PLF 2020.
Il ne suffit plus de financer
Il faut bien comprendre que l’accès au financement n’a jamais été un réel problème pour les porteurs de projets. Que ce soit auprès des banques, des emprunts entre personnes, etc., ce ne sont pas les sources de financement qui bloquent le lancement de projets, mais surtout l’accompagnement qui manque.
En effet, bon nombre d’entrepreneurs ont des idées bien intéressantes, un capital sous la main, mais ne savent pas vers qui se tourner pour développer leurs projets. C’est à ce niveau qu’un accompagnement professionnel rentre en jeu. Dans ce sens, le lancement du Fonds d’appui vise à apporter une solution concrète, notamment via l’alliance entre Bank Al-Maghrib, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, ainsi que le Groupement des banques professionnelles du Maroc, qui auront pour rôle, outre le financement, d’accompagner les porteurs de projets tout au long de l’aventure entrepreneuriale.
Au-delà des 6 milliards de dirhams qui seront mobilisés sur une période de 3 années, à raison de 2 milliards de dirhams par an, le Fonds permettra de mettre en relation les porteurs de projets avec des acteurs pouvant les aider à évoluer.
Il ne faut toutefois par nier que la création du Fonds est une bonne initiative, mais cela n’est pourtant pas « suffisant ». Sur ce point, Mehdi Alaoui, directeur général de La Factory, nous a indiqué que « l’on peut créer les fonds que l’on veut, mais si la gouvernance n’est pas bien mise en place, avec le bon mindset, avec le bon modèle de pensée, cela ne changera pas grand-chose. Notre pays a les moyens, mais c’est dans la mise en place, dans l’exécution, dans les délais que l’on devrait apporter du changement ».
En effet, il faut bien comprendre, sauf quelques exceptions, qu’un projet a besoin de temps pour se concrétiser sur le terrain, et devenir rentable par la suite. « Quand on a de l’argent, mais pas un bon mindset, celui-ci reste tout simplement dans les comptes », nous a expliqué le DG de La Factory, rajoutant que l’objectif aujourd’hui est de « professionnaliser les structures d’accompagnement, en leur fournissant des moyens, car elles sont en contact direct avec les entrepreneurs. La majorité des structures d’accompagnement travaillent avec leurs propres fonds ».
Pour Alaoui, l’autre question qui se pose à ce niveau est celle de la différence entre le niveau d’accompagnement entre les structures marocaines et étrangères, vis-à-vis des porteurs de projets. « Pourquoi des fonds étrangers se mobilisent pour ces structures d’accompagnement, et pas notre gouvernement ? Pourtant, ces structures pourraient résoudre un grand problème du pays, notamment celui de l’emploi des jeunes ».
Le challenge serait donc de trouver une formule qui puisse allier financement et accompagnement, afin que l’entrepreneuriat national puisse se porter aux standards internationaux, mais surtout, contribuer grandement à la création d’une réelle valeur ajoutée à l’économie nationale.
Le 25 octobre 2019
Source web Par hespress
Les tags en relation
Les articles en relation
Maroc: L'économie se contracte de 13,8% au 2e trimestre
L’économie nationale ???????????? se serait contractée de 13,8% au deuxième trimestre 2020????????????, après une hausse de 0,1% le trimestre précédent,...
Le chômage des diplômés universitaires au Maroc atteint un niveau record : un défi pour l'écono
Selon un récent rapport du Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage des diplômés universitaires en 2023 a atteint son niveau le plus élevé depuis deu...
Forum national de l’emploi et de l’entrepreneuriat à Marrakech
La 3ème édition du Forum national de l'emploi et de l'entrepreneuriat sera organisée les 20 et 21 avril prochain à Marrakech, sous le thème "Quelle...
#MAROC_LOI_DE_FINANCES_2021: le PLF 2021 sera présenté devant les deux chambres du parlement, le l
Le PLF 2021 sera présenté devant les deux chambres du Parlement, le lundi 19 octobre à 18 heures, indique un communiqué commun des présidents des deux cham...
Entreprenariat : El Otmani annonce « des crédits gratuits pour les jeunes »
Lors d’un meeting politique organisé à Kénitra, le chef du gouvernement Saaddine El Otmani annonce que « les jeunes entrepreneurs peuvent accéder à des ...
Optimisme des Marocains pour 2025 : Économie, emploi, climat
À l’aube de 2025, une grande majorité des Marocains sont optimistes quant à l’avenir, anticipant des améliorations économiques et sociales. Cependant, ...
Opportunités d'investissement
Présentation du secteur L’usage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) est un facteur essentiel pour l’émergence de la socié...
La Côte d'Ivoire se prépare à rejoindre l'OPEP suite à la découverte de nouveaux gisements de p
Suite à la récente identification de vastes réserves de pétrole sur son territoire, la Côte d'Ivoire s'engage à remplir les critères nécessaires...
Le Maroc, meilleur pays du Maghreb pour faire des affaires selon Forbes
Le magazine américain Forbes a dressé son classement 2016 des meilleurs et pires pays où faire des affaires. Le Maroc se situe en 51e position sur les 137...
Croissance exceptionnelle du tourisme marocain : +8,4% des recettes à fin septembre et des objectif
Le secteur touristique marocain poursuit son ascension avec une hausse notable de 8,4% des recettes de voyage à fin septembre 2024, atteignant 87,1 milliards d...
Activité économique : Agriculture, tourisme et textile en mauvaise posture
L’activité économique nationale hors agriculture poursuit son orientation positive en 2016, traduisant une configuration sectorielle globalement favorable, ...
Emploi: Plus de 200.000 postes perdus dans l’agriculture et le BTP
L’économie nationale peine à créer de l’emploi en nombre. Entre le 2e trimestre de 2018 et celui de 2019, les créations nettes d’emplois se sont limit...