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Tourisme : de plus en plus d’Israélites visitent le Maroc

Tourisme : de plus en plus d’Israélites visitent le Maroc

La dépense moyenne est située autour de 11 000 DH. Ce marché devrait croître de 20% en 2019. Outre les Séfarades, de plus en plus d’Ashkénazes viennent découvrir le Royaume et leurs lieux saints.

Environ 80 000 : c’est le nombre de touristes juifs qui ont visité le Maroc en 2018. La dépense moyenne par touriste est située autour de 11 000 DH hors liaison aérienne (principalement via Istanbul, Malte ou Athènes). A en croire Lesley Sachez, PDG de l’agence Complet Tours qui s’adjuge 70% de ce marché (soit 50000 personnes/an), le nombre de touristes israélites ayant voyagé via son agence a évolué de 32% entre 2017 et 2018. «On s’attend à une croissance de 20% cette année. La haute saison débute en septembre et s’étale sur presque toute l’année. En ce moment, on s’approche du Souccot, période de vacances où coïncident trois fêtes de pèlerinage juives. Je prévois une cinquantaine de circuits pour le seul mois d’octobre», déclare Lesley Sanchez.

Au début, la clientèle était surtout composée de juifs séfarades qui effectuent un voyage de racines au Maroc. Aujourd’hui, plusieurs ashkénazes arrivent, sans compter une hausse des religieux dont les besoins sont plus spécifiques en matière d’alimentation cacher et d’ustensiles. «Une cuisinière voyage avec le groupe de religieux et leur prépare leurs mets cacher dans les cuisines des hôtels. Certains ramènent dans leurs bagages marmites et poêles. Aujourd’hui, plusieurs hôtels dans différentes villes du Maroc consacrent une partie de leur cuisine à la communauté pour y préparer leurs repas végétariens ou cacher. Le volume de touristes s’est accru grâce aux voyages organisés casher», explique Mme Sanchez.

La demande se déplace vers l’aventure, la découverte et le MICE

L’ONMT ne réalise certes pas de promotion de la destination Maroc en Israël. Mais le bouche à oreille aide à mieux faire connaître le Royaume. Les échos sont positifs. «La sécurité est assurée; les Marocains sont chaleureux et hospitaliers. Tels sont les principaux messages relayés par les visiteurs de retour chez eux», précise Youssef Safine, guide parlant hébreu, basé à Marrakech, qui accompagne jusqu’à trois groupes par jour.

Des tour-opérateurs d’origine marocaine font la promotion de la destination Maroc auprès des touristes et de leurs partenaires. «En général, le parcours basique des juifs séfarades commence à Casablanca en passant par Marrakech pour trois jours, Essaouira et s’achève à Fès. Ces touristes sont très attachés aux traditions et visitent les lieux saints juifs au Maroc durant les périodes de Hiloula. Entre 4 000 et 6 000 juifs visitent le Maroc à chaque Hiloula», détaille Chouvi Assayag, propriétaire du restaurant Dar Ima à Marrakech. «Seul restaurant cacher de la ville ocre», selon lui.

Mais il a évolué depuis quelques années. Elle «a migré vers plus d’aventures et de découvertes. Auparavant, le circuit était le même pour tout le monde. Nous avons récemment introduit Chaouen ainsi que Tanger et Tétouan dans le circuit. Certains d’entre eux louent même des Jeep sans chauffeur avec mécanicien pour visiter Rabat, Casablanca, Fès, Afourar et enfin Marrakech. Le créneau du MICE et des conférences est également en croissance. Nous avons reçu des groupes de multinationales prestigieuses telles que L’Oréal, Unilever et BMW prévu en 2019», dévoile Mme Sanchez.

Pour pouvoir séjourner au Maroc, les touristes juifs de nationalité israélienne obtiennent un visa de 15 jours à l’arrivée à l’aéroport de Casablanca (le circuit ne dépasse pas 11 jours). Certains touristes ayant une double nationalité européenne, américaine ou même marocaine sont dispensés de cette procédure. Ils seraient de plus en plus nombreux à être fascinés par la beauté des paysages marocains. En tout cas, ce marché spécifique est non négligeable pour le secteur du tourisme marocain. Son potentiel de croissance est significatif, à condition de réaliser quelques ajustements, notamment en matière de restauration.

Tourisme-ISRAEL

    Le développement de la restauration cacher bute sur la faible présence de la communauté

A Marrakech -ville très appréciée par les visiteurs-, il existe un seul restaurant cacher qui jouit d’une demande conséquente spécialement pendant les périodes de Hiloula. Il est aussi fréquenté par les Marocains et les touristes européens. «On me propose souvent d’agrandir le restaurant. Je reçois parfois des demandes de 300 couverts. Mais je ne pourrai pas atteindre un taux de remplissage optimal sur toute l’année. En plus, le restaurant cacher répond à des normes spécifiques. Nous devrions avoir un certificat spécial non obtenu à cause d’une présence faible de la communauté juive au Maroc. Il faudra indéniablement trouver un terrain d’entente pour mieux se développer», déplore Mme Assayag. Avec l’ouverture du musée de l’art culinaire à Marrakech, une rubrique spéciale a été consacrée à la cuisine cacher. Mais l’aide de la communauté reste limitée pour y ouvrir un restaurant dédié en bonne et due forme.

Le 27 septembre 2019

Source web Par lavieeco

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