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Le tourisme en débat à l’Université d’été de la CGEM

Le tourisme en débat à l’Université d’été de la CGEM

Le tourisme avait eu droit à la parole lors de la 2ème édition de l’Université d’été de la CGEM parmi les secteurs porteurs de l’économie nationale. Non programmé à l’avance dans l’agenda des travaux de cette rencontre, la voix des professionnels s’est faite entendre, objective et dans une logique constructive.

Légitime que le tourisme prenne lui aussi place dans le panel des secteurs prioritaires pour le développement économique du Maroc, car sa forte employabilité parle d’elle-même: plus de 750.000 emplois directs et 3 millions indirects. Sans oublier qu’il constitue un gisement énorme pour l’intégration des jeunes dans le domaine de l’emploi, sans parler de sa forte contribution dans les recettes en devises.

Othman Cherif Alami, porte-parole de la CNT, a fait une intervention pour positionner, dans la rencontre, le tourisme marocain sur l’échiquier économique national, a démontré à l’assistance l’intérêt urgent de considérer le tourisme dans sa dimension stratégique et d’avenir, étayé par un argumentaire terre-à-terre fondé ainsi que par des modèles de développement réussis proposés à la réflexion. Avec ses éléments de communication et sans langue de bois, dans un espace de travail, de partage et de réflexion que sont les Universités, l’impact de son intervention sur les participants présents était positif et plusieurs participants ont interagi avec des questions.

Le parterre était, en effet, de qualité et l’assistance de bonne facture, l’occasion pour l’intervenant de faire des rappels chiffrés situant le tourisme dans son réel contexte économique et qui requiert l’implication de tous les acteurs. « Il faut voir comment les secteurs d’activités des entreprises regroupées dans la Cgem peuvent s’approprier le secteur du tourisme plus fortement pour générer de la croissance ». Pourquoi ? Pour la bonne raison que le tourisme demeure le plus grand créateur d’emplois au monde (chaque groupe de 30 touristes contribue à la création d’un emploi direct) et le premier pourvoyeur en termes de PIB (10%). « Le tourisme mondial vit actuellement une période de surcroissance avec la stagnation du dollar, l’explosion du low cost, les nouveaux accès du point à point qui attirent environ la moitié des touristes que le Maroc reçoit, etc », précise t-il. Et de souligner que le tourisme voit émerger de nouveaux métiers attractifs sur carrière qui se développent au Maroc, surtout dans le digital, tel le web management, le content management, le yield management, etc.

Il s’est, ensuite, interrogé sur la plus-value financière que généreraient les recettes si on recevait 20 millions de touristes, qui se chiffreraient 150 milliards de dirhams. « Pourtant, le budget alloué au ministère du Tourisme est des plus faibles ainsi que celui de l’ONMT : environ 700 millions de DH (300 millions DH fournis par l’Etat et plus de 350 millions DH par les taxes). On est loin du compte, quand on sait que l’Organisation Mondiale du Tourisme recommande entre 2 et 3 milliards de DH pour les budgets de marketing et de promotion.

Sur certains axes précis, O. C. Alami a aussi été pointilleux. Par exemple, au niveau de l’échec relatif du Plan Azur, il en attribue les raisons aux crises mondiales successives : crise économique et financière de 2008-2009, le terrorisme mondial, etc. Sans oublier de rappeler que toutes les stations du Plan Azur ont été confiées aux investisseurs étrangers. Malgré cela, le Maroc a montré au cours des 10 dernières années qu’il était résilient en réalisant de nouveaux investissements, en drainant une nouvelle clientèle et de nouveaux marchés. « Nous avons quand même pu attirer 12 millions de touristes, l’un des premiers chiffres d’Afrique et aménagé 5 stations balnéaires totalisant plus de 750 hectares viabilisés », positive t-il.

Comment faire alors pour accroître les richesses grâce au tourisme ? L’intervenant apporte l’exemple de pays qui ont complètement changé leur image touristique tels le Japon qui a mis en place un programme gouvernemental appelé « Cool Japan » qui a dépassé tous les programmes de diplomatie étrangère de ce pays. Ce programme met en valeur la grande culture culinaire du pays du soleil levant et ses traditions, de telle sorte que ce programme donne envie de voyager, surtout à l’approche des Jeux Olympiques. La Russie a également adopté le même process, en baptisant son programme « Friendly Russia ». « On aura vérifié la nouvelle image touristique de la Russie lors de la dernière coupe du monde avec des infrastructures magnifiques et des prestations honorables. Mieux : récemment, le gouvernement russe vient de libéraliser le visa en mettant en place le « E-visa » », souligne Alami.

En clôture, O. C. Alami considère que le tourisme doit être parmi les priorités du top Gouvernement à l’instar des autres secteurs stratégiques du pays pour continuer à créer de la valeur. « Nous devons aussi penser, recommande t-il, à créer de nouveaux business-model avec la réservation de parcelles plus petites que celles allouées auparavant au Plan Azur. Prenons l’exemple du business-model de la Turquie qui octroie des crédits pour la construction d’un hôtel qui sont remboursables sur 30 ans et non pas sur 7 ou 10 ans comme chez nous et qui plus est, avec du foncier gratuit et des taxes réduites. Le résultat».

Le 16 septembre 2019            

Source web Par Premiumtravelnews

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