Le village de Brachoua au Maroc, une success story écolo à épauler
Brachoua est un village à 50 km de Rabat, situé dans la province de Khémisset où les montagnes jouxtent les plaines et surplombent les champs encore verdoyants malgré la chaleur de cette fin d’été. Au milieu des vastes domaines agricoles et des vignobles, l’association «Coopérative des femmes de Brachoua de l’agriculture» fait figure d’exception en ayant recours à la permaculture et l'écotourisme.
A l’entrée de la bourgade, rien ne vient perturber le décor qui se répète le long de la route nationale. Rien, sauf cette plaque qui indique Brachoua, un village vert et écotouristique. Tout près, des adolescents disputent un match de foot sur un terrain de terre brune, limité seulement par les bornes. Pas de filets non plus pour les buts… Sans crier gars, un homme surgit du décor, sourie et se présente : c’est le président de l’association «Coopérative des femmes de Brachoua de l’agriculture». «Marhaba», lance-t-il d’emblée pour nous accueillir.
Lorsque la presse nationale et étrangère s’intéressent à Brachoua, le tableau qu’elle dépeint est celui d’une réussite totale, d’une success story à tous les niveaux : ils étaient pauvres, ont déniché des idées ingénieuses et subviennent désormais à leurs besoins.
Sur place, le tableau dressé se confirme mais les villageois ne cachent pas leurs soucis logistiques. Certes, la permaculture et l’écotourisme attirent des visiteurs du pays comme de l’étranger, les formules plaisent et sont accessibles à celui qui, le temps d’un week-end, veut s’offrir une échappée bucolique dans un climat convivial et familial, manger bio et s’aventurer dans les sentiers battus qui encerclent le village. Pour la randonnée, compter 100 dirhams la journée - le double pour la nuitée.
La menace de la sécheresse
Mais ce décor idyllique souffre de la sécheresse qui frappe durement le pays. En effet, la saison agricole a été pénible pour la deuxième année consécutive, menaçant de fait l'activité d'écotourisme. Deux effets combinés qui entravent le développement économique de ce village.
Les légumes et fruits bio qui composent les menus traditionnels offerts aux touristes se font donc plus rares. Ils ne proviennent plus des minuscules potagers des 60 familles qui cohabitent dans cette coopérative, mais des terres laissées vacantes par le barrage qui se retire d’avril à octobre.
La terre, très fertile sur ces dizaines d’hectares, permet une double récolte et sauve ainsi l’économie dont elle dépend. Les fruits et légumes sont vendus sur le bord de la route, où les automobilistes sont friands des produits agricoles fraîchement cueillis.
Des actions remarquables qui mériteraient d'être renforcées par l'aide des pouvoirs publics pour faire de cette expérience un exemple de développement durable en milieu rural.
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Le 11/09/2016
Source web Par yabiladi
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