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Tourisme de masse: une majorité de Français prêts à renoncer à certaines destinations

Tourisme de masse: une majorité de Français prêts à renoncer à certaines destinations

63% des Français se disent prêts à éviter certaines destinations si celles-ci sont trop fréquentées, selon une étude publiée par l’agence Comptoir des Voyages.

Le tourisme de masse ne cesse d’augmenter, ainsi que le nombre de déconvenues et accidents qui l’accompagnent. Un paquebot de croisière hors de contrôle a ainsi heurté un quai puis un autre bateau à Venise il y a quelques jours, faisant plusieurs blessés. Dans un tout autre registre, des centres-villes entiers se vident de leurs habitants, au profit des locations meublées. Même l’Everest est atteint, avec des embouteillages d’alpinistes qui ont causé dix morts en quelques jours. Et le phénomène du surtourisme n’est pas près de faiblir: l’année dernière encore, le tourisme mondial a augmenté de 6%, pour 1,4 milliard de personnes, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).

Certaines villes tentent de juguler les flux de visiteurs, notamment en instaurant des taxes spécifiques aux touristes. À partir de l’été prochain, par exemple, la Sérénissime imposera un ticket d’entrée allant de 2,5 à 10 euros en fonction de la saison. Les pouvoirs publics ne sont cependant pas les seuls à réagir, certains voyageurs s’adaptant d’eux-mêmes à cette nouvelle donne, comme le montre une étude menée par le spécialiste des sondages en ligne Toluna pour l’agence Comptoir des Voyages*. 63% des Français se disent ainsi prêts à renoncer à visiter un site si celui-ci est trop fréquenté. «Les touristes veulent voir les lieux connus, comme la place Saint Marc à Venise, tels qu’ils se les imaginent», commente Alain Capestan, président de Comptoir des Voyages. Quitte à ne finalement jamais s’y rendre pour ne pas trahir cet idéal.

Dubaï, première ville à éviter

Au premier rang des villes à éviter pour cette raison, selon 27 % des sondés, figure Dubaï. Celle-ci est suivie de Marrakech (25%), Bangkok (24%), Rio de Janeiro (22%), Venise (21%), Barcelone (20%), New York (20%), Istanbul (18%), Mexico (16%) et enfin Kyoto (16%). La ville de Dubrovnik en Croatie, qui accueille 4,2 millions de visiteurs par an, pour 43.000 habitants, ne figure pas dans ce top 10, mais y aurait toute sa place: «L’été, la ville est surpeuplée, c’est impossible de marcher», déplore Alain Capestan.

Plus spécifiquement, l’affluence dans certains monuments emblématiques crée un véritable effet repoussoir auprès d’une grande partie de potentiels visiteurs: la place Saint Marc à Venise devient ainsi le premier lieu à éviter pour 47% des sondés, devant le Taj Mahal (44%), le Vatican (38%) puis la Grande Muraille de Chine (34%).

Côté solutions, 42% des personnes interrogées prônent les voyages en décalé. «Le surtourisme est un phénomène auquel les gens réagissent, nous constatons un déplacement des dates», confirme Alain Capestan. D’ailleurs, si son agence enregistre une croissance annuelle de 12%, celle-ci n’est «que» de 8% pour les mois de juillet et août, contre presque 30% en septembre, octobre, novembre et avril. «Désormais il n’y a plus seulement les juillettistes et les aoûtiens, il y a aussi les septembriens», sourit-il.

22% des sondés apprécieraient de voir mettre en place un système de quotas de visiteurs dans les lieux les plus touristiques, comme c’est le cas dans les îles Galapagos. Enfin, 15% préconisent de voyager hors des sentiers battus. L’élargissement des horaires d’ouverture des sites à visiter ne rencontre en revanche qu’un très faible écho dans ce panel.

Haro sur les perches à selfie

Les bateaux de croisière, décriés pour la place qu’ils prennent et la pollution qu’ils génèrent, sont considérés comme une grande source de perturbation par 65% des interrogés. «Certains vacanciers me demandent les jours d’arrivés des bateaux de croisière pour ne pas être sur place à ce moment-là», confie le président de Comptoir des Voyages.

Enfin, la perche à selfie, autre corollaire du tourisme de masse, devrait être interdite, estiment les répondants dans une grande majorité (71%).

Le 08/06/2019

Source web Par Le Figaro

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