#STX2019 : Sabre veut permettre aux acteurs traditionnels de devenir des OTA

Depuis le début de semaine se tient l’évènement annuel de Sabre à Las Vegas. L’occasion pour la société américaine de présenter aux clients, journalistes et partenaires leurs nouveaux produits. Derrière toutes ces nouveautés se dessine en filigrane une volonté claire : transformer tous les acteurs du Tourisme en retailers. A travers son système d’API, Sabre veut leur permettre de vendre tous les produits qu’ils souhaitent afin de proposer une expérience de bout en bout. Une ambition qui pourrait remodeler la distribution dans le secteur.
« Nous voulons transporter nos clients dans la prochaine ère du retail intelligent », a introduit Sean Menke, CEO de Sabre, sur la scène de l’évènement STX 2019 qui se déroule actuellement à Las Vegas. Une idée construite à partir d’un besoin exprimé par les clients de Sabre : maximiser les revenus. « La compétition entre les acteurs du secteur ne fait que grandir. Ces dernière années, les recettes pour un siège dans l’aérien ont baissé de 30% quand les recettes issues des produits ancillaires ont augmenté de 6% », a précisé Cem Tanyel, président de Sabre Airline Solutions, lors d’une intervention accordée aux journalistes.
La société veut donc donner la possibilité aux compagnies aériennes, à travers la norme NDC, et aux hôteliers, à travers sa plateforme SynXis Intelligent Retailing de proposer des offres personnalisées à leurs propres clients tout en augmentant leur revenus. « Les dépenses globales pour l’aérien, l’hébergement et les activités pourraient atteindre 5 billions de dollars », a précisé Sean Menke. Aujourd’hui, les dépenses dans l’aérien et l’hôtellerie n’atteignent « que » 1,2 billion de dollars. Les activités, les transports, les restaurants et les évènements représentent donc une manne non considérable pour ces acteurs.
Le but de Sabre ? Devenir LA Marketplace des voyages personnalisés d’ici 2025. A cette date, les voyageurs seront davantage enclins à partager leurs informations pour accéder à plus de personnalisation, selon Dave Shirk, président de Sabre Travel Solutions.
Sean Menke au centre, entouré de plusieurs executives de Sabre
Vers une uniformisation des plateformes ?
Il s’agit donc de permettre aux voyageurs d’acheter n’importe quel produit touristique en adéquation avec le contexte de leur voyage. Mais la vision de Sabre va plus loin. Car en plus des produits ancillaires, un hôtel pourra demain vendre des billets de train, voire des billets d’avions. Si l’on pousse l’idée à son paroxysme, rien n’empêchera un hôtel ou une compagnie aérienne de devenir une OTA.
« Nous voulons que nos clients puissent proposer une large palettes de produits et de services comme peut le faire Amazon dans ses recommandations. Demain, il n’y aura plus de sites internet de compagnies aériennes ou d’hôteliers, il y aura des sites de voyage », nous a confié Dave Moore, senior vice president – platform development, Sabre Travel Solutions. « Mais nous ne sommes pas en train de créer de la concurrence aux OTA actuelles, nous a précisé Sundar Narasimhan, président Sabre Labs and product strategy, car les OTA auront accès elles aussi à ce contenu ».
Dans le domaine de l’hôtellerie, Clinton Anderson, président de Sabre Hospitality Solutions, a révélé à TOM que la société n’écarte pas la possibilité de travailler avec Booking.com sur ces sujets. « Ce sera de toute façon à l’hôtel de décider s’il veut que ces produits additionnels soient disponibles sur les chaînes indirectes », a-t-il expliqué.
Les représentants de Sabre sont prudents, aucun n’utilise le mot OTA. Mais Justin Ricketts, senior vice president – software engineering, Sabre Hospitality Solutions, le concède : « Notre but est de construire une Marketplace pour offrir des voyages plus personnalisés. Et pour cela nous devons permettre au voyageur de réserver tout son séjour à un seul endroit ».
Des API pour les gouverner tous
Dave Moore, Louis Selincourt et Joe Difonzo
Pour permettre aux acteurs du Tourisme de proposer ce nouveau contenu aux voyageurs, Sabre s’appuie sur des API, comme cela a toujours été le cas depuis des décennies. Pour rappel, une API est un petit programme qui permet à deux logiciels de communiquer entre eux. Selon Joe Difonzo, CIO de Sabre, ces nouveaux modèles voient le jour grâce à une nouvelle génération d’API : « Auparavant, nous développions des API pour chacun des secteurs. Des API pour les compagnies aériennes, des API pour les hôteliers, etc. Désormais, nous mettons au point des API qui peuvent être utilisées par n’importe qui dans le secteur. Elles peuvent être utilisées en interne, mais aussi par des partenaires. Elles sont plus génériques », nous a-t-il expliqué. « Nous ne créons plus d’API qui permet de réserver un billet d’avion. Nous créons une API qui permet de réserver quelque chose. C’est à l’entreprise de décider quoi », a-t-il ajouté.
C’est grâce à ces nouvelles briques technologiques plus ouvertes qu’il sera possible de vendre davantage de produits et créer des offres plus personnalisées, sous forme de packages. « Le pouvoir est dans le partenariat », déclarait Sean Menke sur scène au début de l’évènement. Il semblerait en effet que les acteurs du Tourisme s’apprêtent à être connectés entre eux comme ils ne l’ont jamais été auparavant.
Le 27 juin 2019
Source web Par tom travel
Les tags en relation
Les articles en relation

A Dakhla, militants écologistes et opérateurs touristiques s’inquiètent de la pollution de la l
La lagune de Dakhla fait l’objet d’un déversement de déchets par certains établissements hôteliers, sans compter les promoteurs immobiliers qui éventre...

Tourisme : les Marocains ont fait leur choix pour les vacances
À l’approche de la période de concentration des vacances et des congés payés, où la destination Maroc table sur le retour des Marocains du monde et l’a...

#MAROC_AERIEN_TOURISME: Suspension des vols: nouvelle décision du Maroc
Les autorités du Maroc ont pris une nouvelle décision concernant la suspension des vols de et vers certains pays. La suspension des vols de et vers le Roya...

Tourisme : Mohamed Sajid, une erreur de casting ?
Depuis l'arrivée de Mohamed Sajid, le secteur donne l’impression de fonctionner en pilotage automatique. Ainsi, la feuille de route publique promise depu...

Tourisme au Maroc : Derrière les chiffres record, des paradoxes économiques et des défis structur
Malgré des chiffres en hausse aux postes-frontières et des recettes de voyage encourageantes, les indicateurs du secteur touristique marocain révèlent plusi...

L'avenir de l'agriculture marocaine : défis de la transmission générationnelle
Avec 47% des agriculteurs marocains ayant plus de 55 ans et une jeunesse désertant le monde rural, la question de la transmission générationnelle dans les ca...

Les pass sanitaires devraient-ils être gratuits ?
Les certificats COVID-19 pour les voyages internationaux doivent, d’après l’Organisation Mondiale du Tourisme, être gratuits, universellement disponibles ...

Qu’est ce qu’on attend ?
Le monde entier reprend son activité touristique. Il y a quelques jours se tenait à Paris, le Sommet Destination France, en présence du Président de la Rép...

Sans quitus fiscal, pas de subvention. Point à la ligne
Il semble qu’il faudrait passer sur la table de Procuste pour prétendre à la subvention des structures d’hébergement sélectionnées, subvention passée,...

Le Maroc lance une stratégie touristique ambitieuse pour 2026, visant 17,5 millions de visiteurs et
Le Maroc s'engage dans une stratégie touristique ambitieuse à l'horizon 2026, avec pour objectif d'attirer 17,5 millions de touristes et de géné...

Le Maroc en route vers l'objectif de 26 millions de touristes d'ici 2030 : Une stratégie touristiqu
Le Maroc avance résolument vers son ambition d'accueillir 26 millions de visiteurs d'ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de tour...

Tourisme : hausse de près de 70% des recettes au premier semestre 2023
À fin juin 2023, les recettes touristiques ont atteint 47,8 milliards de dirhams, en hausse de 68,9% par rapport au premier semestre 2022, d’après les derni...