Situation des étudiants en médecine : les clés pour comprendre
Après 5 mois de communiqués de part et d’autre, un projet d’accord rejeté, des promesses des ministres « insatisfaisantes » et une marche nationale, les étudiants en médecine générale, de la pharmacie et de médecine dentaire ont fini par boycotter les examens semestriels. Retour sur un feuilleton qui oppose les étudiants aux ministères de l’enseignement supérieur et de la santé.
Le bras de fer entre les étudiants des facultés de la médecine, de la pharmacie et de la médecine dentaire d’une part et le ministère de l’enseignement supérieur ainsi que celui de la santé d’autre part semble loin de se tarir.
En effet, à l’exception des étudiants en médecine militaire et un nombre « limité » d’étudiants étrangers, les étudiants marocains des neuf facultés que compte le pays ont tous boycotté les examens semestriels, organisées ce lundi 10 juin.
Ce jour-là, ce sont les parents, conviés par leurs enfants via un communiqué diffusé le 6 juin, qui se sont rassemblés devant les facultés, pour soutenir l’action de leurs enfants. Ces derniers se sont abstenus de se rendre sur les lieux, pour “éviter la confrontation”, avec les forces de l’ordre, dont nous avons constaté la très forte présence.
Laissant les salles des examens désertes, ces étudiants, comme nous l’avons appris auprès d’un membre de la commission nationale et président du conseil de étudiants de médecine de Casablanca, ne mettront fin au boycott que si les ministères, en particulier, celui de l’enseignement supérieur, acceptent ce qu’ils réclament, à travers la réouverture du dialogue.
L’escalade
Les étudiants ont débuté leur action, à travers la tenue d’une assemblée générale, le 5 février. Cette assemblée a abouti à la rédaction d’un dossier revendicatif. Suite à une réunion ministérielle, tenue le 12 février, et une deuxième, avec le ministère de la santé, le 14 mars, les étudiants avaient décidé d’une semaine de grève, qui a commencé le 19 mars.
Le 25 mars a commencé la grève ouverte : travaux dirigés et pratiques. Depuis, ils n’ont pas regagné les salles de cours, ni le stage. Ensuite, lors d’une deuxième assemblé générale, tenue les 15 et 16 mai, la décision de boycotter les examens a été prise, par vote. Cette décision intervient après que les deux ministères ont formulé un projet d’accord que les étudiants ont rejeté.
Le 29 mai, la veille d’une marche nationale à Rabat, les deux départements ministériels impliqués dans ce dossier : le ministre de la santé, Anas Doukkali, et Said Amzazi, ministre de l’enseignement supérieur, ont tenu une conférence de presse, annonçant la validation de 14 points du dossier revendicatif.
Parmi les promesses formulées par les deux ministres : l’augmentation des postes budgétaires pour les résidents ainsi que la signature d’un accord entre les facultés de médecine dentaire et l’ordre national des médecins dentistes en vue de permettre aux étudiants d’accéder aux cliniques dentaires.
Selon les deux responsables, 90% des revendications sont approuvées. Il ne restait ainsi que 2 points, sur lesquels les étudiants ne sont pas prêts à céder.
Les deux points de la discorde ?
Invoquant le principe d’“égalité des chances”, Ils s’opposent à ce qu’ils qualifient de “privatisation de l’enseignement de la médecine”. En clair, ce point porte sur le refus “catégorique” de l’admission des étudiants en médecine issus de l’enseignement privé au sein des facultés publiques. En particulier, en ce qui concerne le concours d’accès au résidanat que le ministère de l’enseignement veut ouvrir aux étudiants des facultés de médecine privées.
L’autre point, non moins important, est celui de la suppression de la sixième année pour les étudiants de la médecine dentaire que le ministère a instaurée. Selon eux, cette année « n’a pas lieu d’être », en dénonçant “le déficit des équipements”, permettant aux étudiants en médecine dentaire de passer le stage dans des conditions “adéquates”. Selon Anas Doukkali, l’ajout de cette sixième année a pour objet de se “conformer aux modèles pratiqués à l’international”,
« il faut sauver l’année universitaire »
Le 29 mai, le jour même de la conférence de presse des deux ministres, les professeurs des étudiants de Casablanca avaient tenu une assemblée générale extraordinaire pour discuter de l’action revendicative des étudiants et d’émettre un avis sur l’organisation des examens. A l’issue de cette rencontre, les professeurs ont conclu que “les conditions pédagogiques du passage des examens, fixés à partir du 10 juin, ne sont pas réunies”. Pour cette raison, ils ont également, par un vote de 87%, appelé au report des examens, tout en précisant qu’“il faut œuvrer pour sauver l’année universitaire ».
Affiliés au syndicat national de l’enseignement supérieur, ces mêmes professeurs de la faculté de Casablanca ont tenu, vendredi 7 juin 2019, une autre assemblée pour passer à l’acte : ne pas prendre part aux examens et de ne pas contribuer à la surveillance.
Les principales dates :
5 Février : Première assemblée générale des étudiants pour décider les points de leur dossier revendicatif;
12 Février : Première réunion ministérielle et présentation du dossier revendicatif;
14 Mars ; Réunion avec le ministère de la santé;
19 Mars : Grève d’une semaine des cours : travaux dirigés et travaux pratiques;
25 Mars : Début de la grève ouverte;
29 Mars : Réunion avec les deux ministères : de l’enseignement supérieur et de la santé;
12 Avril : Réunion avec les deux ministères présidée par les ministres de l’enseignement supérieur et de la santé;
12 Mai : Réunion avec les ministères et rédaction faite par les ministère d’un projet d’accord;
15 Mai et 16 Mai : Vote par un taux de 91% du boycott des examens du 10 juin 2019;
29 Mai : le ministre de la santé et le ministre de l’enseignement supérieur ont tenu une conférence, lors de laquelle ils ont promis de valider 90% des points;
7 juin : les professeurs de la faculté de Casablanca décident de ne pas prendre part aux examens.
10 juin : Boycott des examens à 100%
Le 11/06/2019
Source Web Par La Vie Eco
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jeudi 13 juin 2019
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