« Il faut revoir le principe de l’entrepreneuriat coopératif dans les régions »
La Vie éco : Quels sont les obstacles majeurs qui empêchent de manière générale une région riche naturellement de se développer ?
Les ressources naturelles ne sont pas toujours synonymes de développement. Cette relation est d’ailleurs reconnue comme l’un des grands paradoxes économiques. Beaucoup de régions dans le monde, riches naturellement, connaissent un faible développement. Ce problème est lié principalement à la mauvaise allocation des ressources, c’est-à-dire qu’au lieu d’être valorisées au maximum, elles sont consommées localement ou exportées de manière brute pour satisfaire une demande externe (internationale entre autres) inépuisable avec des ressources épuisables. Cette situation amène à terme à une dégradation des ressources et à l’instauration de rentiers qui se satisfont d’un gain rapide, facile sans réfléchir au potentiel économique de ces ressources et à leur durabilité.
L’agriculture, le tourisme et l’artisanat sont les trois secteurs «créateurs de valeur» dans cette région. Quel est le meilleur moyen de les développer tout en préservant l’environnement ?
Le développement de ces trois secteurs d’activité passe par le développement de la commercialisation à travers l’entrepreneuriat (capital humain). Beaucoup d’efforts ont été déployés pour améliorer l’offre, à savoir relever la qualité de la production, développer les capacités, etc. La surproduction profite surtout aux grossistes qui fixent les prix au détriment du producteur, profitant de la difficulté d’accéder au marché par manque de compétences entrepreneuriales. Pour remédier à ce problème, il faut revoir le principe de l’entrepreneuriat coopératif au Maroc en développant les compétences entrepreneuriales des locaux. Malheureusement, les coopératives souffrent de multiples problèmes. Les subventions sont versées pour contribuer à la création de coopératives. Cependant, on constate qu’un nombre important de ces coopératives sont vite abandonnées. En effet, beaucoup de coopératives existent juste pour profiter des subventions de l’Etat pour ensuite disparaître. Ces dernières créent aussi des distorsions, en vendant des produits à des prix en dessous des coûts de production, concurrençant ainsi les producteurs les plus efficients.
Quels sont les méfaits économiques de la dégradation de l’environnement dans cette région ?
Premièrement, cela nuit à la durabilité des ressources. Les ressources de cette région étant généralement naturelles, leur surexploitation nuit à leur continuité. Deuxièmement, cela crée des externalités négatives qui nuisent à l’attractivité de la région. Il en résulte que les investissements dans la région, censés augmenter la productivité, diminuent. De plus, la migration rurale augmente, créant ainsi plus de pauvreté et de vulnérabilité.
Troisièmement, cela se traduit par une baisse de la demande extérieure à la production locale. Aujourd’hui, la majorité des importateurs de produits naturels, surtout agricoles, fixe des critères sanitaires élevés. Si ces critères ne sont pas respectés, la production est liquidée au niveau national. Quatrièmement, les coûts de production augmentent. Pour l’agriculture il faut de plus en plus d’engrais car la terre s’appauvrit, ce qui constitue un coût supplémentaire. Pour l’artisanat, certaines matières comme le bois du thuya qui provient des forêts deviennent de plus en plus rare et cher.
Le 19 mai 2019
Source web Par : la vie eco
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mercredi 22 mai 2019
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