Akhannouch dans le collimateur du président de l’OMP
Laraki accuse le ministre d’être responsable de la mise au chômage de 2.200 marins pêcheurs
Le plus grand opérateur de pêche hauturière dans la région de Tan Tan, l’OMP (Omnium marocain de pêche) est en cessation d’activité depuis plus de huit mois à cause de problèmes financiers assez graves.
Les arriérés des cotisations sociales (CNSS) qui traînent depuis plusieurs années, ne sont pas les seules causes de cette situation. Il y a les arriérés de salaires en plus d’autres droits sociaux. Les banques qui, jusque-là, subvenaient aux besoins du groupe, en matière de liquidité, ont fermé le robinet.
Le président du groupe, Mohamed Laraki, a tenu une rencontre avec la presse locale et les représentants des marins pêcheurs. Lors de cette rencontre qui est une répétition de celle tenue le 12 mars dernier, dans un hôtel de Rabat, Laraki a accusé le ministre de la Pêche maritime de tentative d’asphyxier le groupe, jetant 2.200 marins pêcheurs et leurs familles à la rue, estimant que sa société a consenti de gros investissements à Tan Tan à un moment où personne n’osait courir le risque de s’y aventurer. La société avait, alors édifié le plus grand complexe de pêche, suppléant, de la sorte, l’Etat qui n’avait pas les moyens de développer des infrastructures.
Pour sa part, le ministère de la Pêche, pensent des observateurs locaux, estime que le groupe Laraki tente de lui tordre le bras en instrumentalisant le malheur des marins pêcheurs menacés de chômage et de lui arracher des licences pour la création d’un groupe dénommé SardiMaroc, avec des avantages illimités et par le biais duquel, il serait en mesure de créer plus de 5.000 emplois directs, d’une part. D’autre part, le groupe voudrait, toujours selon les observateurs locaux, que le gouvernement passe l’éponge sur ses arriérés vis-à-vis de la CNSS qui sont évalués à plusieurs milliards de centimes.
Laraki qui s’en est
pris à la presse qui serait, selon lui, à l’origine de la peur de certains
investisseurs qui ont mis fin à des négociations qu’ils avaient entamées pour
renflouer, voire racheter le groupe et qui se sont désistés, suite à des
articles parus dans la presse nationale.
Il a indiqué que le ministre Akhannouch
s’est opposé à deux propositions de projet de restructuration qui seraient à
même de mettre fin aux problèmes dans lesquels se débat le groupe. La première
proposition, a-t-il dit, consiste en la construction d’une unité dénommée Sardine.ma et qui récupérerait plus de
180.000 tonnes de poisson destinées à la fabrication de farine de poisson.
La deuxième
proposition serait, selon lui, la création d’une unité dénommée Maroc naval. Les deux projets qui étaient
à même de sauver les emplois ont été rejetés par le ministre.
Avant de conclure la rencontre qui s’était déroulée au siège du groupe, dans
l’enceinte du port de Tan Tan, en présence de l’ex-président du Conseil de la
région et du président du conseil municipal de Tan Tan et son prédécesseur et
cousin, Mohamed Laraki a déclaré que cette rencontre avait pour objectif
d’informer les employés du déroulement des négociations avec le ministère et
qu’il s’est accordé un délai de 15 jours avant de donner une réponse définitive
aux questions que se posent les 2.200 employés. Il a accusé le secrétariat
général du ministère d’inciter les employés à porter l’affaire en
justice.
A noter que le groupe est possesseur de 54 chalutiers, tous en rade au port de Tan Tan. Le chantier naval du groupe permet de faire des carénages de bateaux ; il est le second, dans la zone Sud, après celui d’Agadir.
Jeudi 18 Avril 2013
SOURCE WEB Par Ahmadou El-Katab Libération
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