Le Brexit plus que jamais dans l’impasse !
Le Royaume-Uni se trouve dans l'impasse à dix jours de sa sortie de l'Union européenne, après le rejet ce lundi soir par les députés britanniques de toutes les alternatives proposées à l'accord de Brexit du gouvernement.
Après avoir rejeté trois fois l'accord conclu par la Première ministre conservatrice Theresa May avec Bruxelles, et voté la semaine dernière contre huit propositions parlementaires pour tenter de trouver une solution, les élus ont rejeté les nouvelles options, d'initiative parlementaire, qui leur étaient présentées ce lundi. « Le parlement a une nouvelle fois échoué à trouver une majorité claire pour chacune des options présentées », a réagi le secrétaire d'État au Brexit Stephen Barclay, rappelant que « la position légale par défaut est que le Royaume-Uni quitte l'UE le 12 avril, sans accord ». Et pour éviter justement au Royaume-Uni un divorce de l’UE sans accord, la Première ministre Theresa May devra formuler un nouveau plan pour le sommet européen exceptionnel convoqué le 10 avril.
Quitte ou double
Parmi les solutions sur lesquelles ont voté les députés lundi figuraient les deux qui avaient recueilli le plus de suffrages la semaine dernière, à savoir l'organisation d'un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles et la mise en place d'une union douanière avec l'UE. Celle-ci a été rejetée à une très courte majorité lundi soir, par 276 voix contre 273.
Une troisième option proposait, en cas d'absence d'accord à deux jours du Brexit, de faire voter les députés pour ou contre un « no deal », et, en cas de refus, de renoncer à la sortie de l'Union européenne.
Enfin, la proposition d'un modèle « Norvège », également connue sous le nom de « Common Market 2.0 », préconisait le maintien du Royaume-Uni au sein du marché unique, synonyme de liberté de circulation des biens, capitaux, services et personnes, comme la Norvège, ainsi qu'une union douanière spécifique avec l'UE, impliquant des politiques douanière et commerciale communes. L'auteur de cette dernière proposition, le conservateur Nick Boles, a annoncé qu'il quittait son parti, qu'il a accusé de « refuser un compromis ».
De son côté, Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, principale formation d'opposition, a qualifié de « décevant » le fait qu'aucune proposition n'ait dégagé de majorité. Mais il a souligné que l'accord de Theresa May avait été rejeté par des marges plus grandes et réclamé qu'une troisième série de « votes indicatifs » puisse se tenir, ce qui pourrait être le cas mercredi. « Le problème est toujours qu'il n'y a pas de majorité pour un Brexit dirigé par les Conservateurs, ni de majorité pour un Brexit dirigé par les Travaillistes », a souligné Simon Hix, professeur de sciences politiques à la London School of Economics. « Soit il doit y avoir un accord entre plusieurs parties, soit nous partons sans accord ».
Vers un « no deal » ?
Malgré ses trois échecs depuis mi-janvier - une première fois le 15 janvier, une deuxième fois le 12 mars, une troisième fois le 29 mars, jour où, initialement, le Royaume-Uni devait quitter l'Union européenne -, Theresa May n'a pas renoncé à représenter son accord de divorce aux députés s'il a « une chance raisonnable de succès », a déclaré son porte-parole lundi. Elle a convoqué un conseil des ministres exceptionnellement long mardi pour discuter la voie à suivre.
Quelle que soit l'option retenue, Theresa May doit divulguer ses plans au prochain sommet européen exceptionnel convoqué pour le 10 avril. Vendredi, elle avait rappelé que l'option « par défaut » était celle d'un Brexit sans accord (« no deal ») le 12 avril, redouté par les milieux économiques.
Après l'ajournement du Brexit, initialement prévu pour le 29 mars, la solution alternative consiste à demander un nouveau report, de plus longue durée, mais celui-ci devrait être justifié et obligerait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.
Le 02/04/2019
Source web Par Les Infos
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