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RAM : Une chaise contre un fauteuil

RAM : Une chaise contre un fauteuil

Le bras-de-fer opposant la  RAM à ses pilotes de ligne, se chiffrant à 20 millions de DH de pertes par jour, est autrement réglementaire. En sous-effectif en pilotes, la compagnie nationale, d’après certains commandants de bord, n’aurait pas respecté les règles d’usage dans l’aviation civile, ce qui avait fini par faire déborder le vase. Explication. Un pilote de ligne qui cumule 6h 30mn de vol/jour doit se reposer, tout de suite après, pendant 8 heures environ. En aucun cas, le pilote en question de doit reprendre un appareil avant l’échéance de ses 8 heures de repos. Si urgence il y a pour le retour, la compagnie doit envoyer un pilote passager pour s’en charger ensuite. En même temps, la réglementation internationale leur accorde 4 jours de vacances ininterrompues par mois. Souvent, il arrive que les pilotes soient absents pour une raison ou une autre : maladie, contrôle obligatoire médical, technique, audiovisuel, etc. Ce qui est tout à fait normale dans l’aviation civile.

Or, on raconte qu’à la veille des tensions, il est arrivé au service programmation de la RAM d’appeler des pilotes en « congé » afin de rejoindre l’aéroport au plus vite pour un vol vers une destination x, sans toutefois respecter la réglementation en vigueur. L’appel pour dépannage connote justement que la RAM est en sous-effectif en pilotes. Un sous-effectif qui remonte d’ailleurs à 2009, lorsque Driss Benhima, alors Pdg de la compagnie nationale, dut fermer l’école de formation des pilotes de ligne quand l’Etat a fermé les robinets en s’abstenant de financer le fonctionnement de la dite école. On se rappelle encore la période des vaches maigres appliquée par Benhima qui, au nom de la rationalisation des dépenses, a tout rationalisé sans distinction, bien mobiliers et de fonctionnement comme en ressources humaines. C’est la racine du mal. On en connaît maintenant les répercussions négatives sur la qualité du management et des ressources humaines. Etait-il possible de limiter les dégâts et ainsi éviter la crise RAM/pilotes de ligne ? Oui, avec le dialogue et la concertation au sein du management de la compagnie nationale : D’ailleurs, la responsabilité contractuelle avec liberté de contrer la décision du Président directeur général de la RAM, de contre-proposer des solutions ou d’offrir de nouvelles opportunités à travers un comité restreint représentant la majorité nécessaire pour responsabiliser  les décisions, aurait été salvateur si ce dernier existait. A croire que Hamid Addou navigue tout seul et à vue, sans l’aide de lieutenants ni capitaines.

Cela pose, une fois de plus, comme dans la sphère du tourisme en général, la qualité du management, des process et des stratégies en symbiose avec l’actionnaire principal qui, ironie du sort, s’en lave éperdument les mains.

Le 31 juillet 2018

Source web par: premium travel news

 

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