CNSS, AMO: Les barreaux des avocats à la traîne

Les conseils de l’Ordre des avocats de Casablanca, Rabat, Marrakech, Meknès et Tanger cumulent à eux seuls 2,7 MDH au titre d'impayés CNSS, régime général et AMO.
Les cinq principaux barreaux du Maroc traînent tous des impayés CNSS. Entre prestations classiques et assurance maladie obligatoire (AMO), les conseils de l’Ordre de Casablanca, Rabat, Marrakech, Meknès et Tanger cumulent à eux seuls un retard de 2,7 MDH à fin décembre 2018. Il existe 17 barreaux au Maroc.
Dans ce schéma, le conseil de Rabat fait figure de pire exemple. Cette instance présente 1,2 MDH de cotisations non payées, dont 800.624 DH au titre du régime général et 479.050 pour l’AMO. Sans compter les 57.000 DH relatifs à la taxe de formation professionnelle.
Casablanca n’est pas en reste. Le plus grand barreau du Royaume compte plus de 784.000 DH d’impayés entre les deux régimes, dont 773.000 DH au titre de l’AMO. Loin devant Meknès (426.000 DH), Marrakech (275.000 DH) et Tanger (32.000 DH). Ces montants incluent les astreintes et autres pénalités de retard.
Chaque barreau dispose de la personnalité civile et de l’indépendance financière. En dehors des membres du bureau du conseil qui sont eux-mêmes avocats, les personnes qui y officient ont le statut de salariés et sont censés bénéficier des droits qui en résultent. Y compris la couverture sociale. La situation des barreaux précités affecte-t-elle leur accès à cette couverture?
"Pour le régime général, c’est la déclaration de salaire qui importe. Que la cotisation soit payée ou pas, le droit est acquis. En revanche, les prestations qui découlent de l’assurance maladie obligatoire ne sont ouverts que lorsque l’employeur paie ses cotisations", nous informe un connaisseur.
Aux barreaux de Rabat et Casablanca, qui justifient des montants les plus importants en impayés AMO, les employés ne semblent pas au courant. Sondés par nos soins, certains se montrent surpris. La situation n’est pourtant pas récente. Dans le seul cas de Marrakech, le retard remonte à fin 2014.
Entre 2015 et jusqu’à fin 2017, les différents barreaux étaient dirigés par des bâtonniers qui n’y sont plus, leur mandat s’achevant au bout de trois ans. D’autres ont pris le relais à partir de 2018, héritant de ce dossier sur lequel ils doivent s’atteler. Les risques juridiques sont considérables. Les cotisations CNSS sont des créances publiques et sont recouvrées comme telles.
Ce ne sont pourtant pas les ressources qui manquent. Les barreaux carburent, notamment, grâce au droit d'entrée payé par chaque nouveau venu, un ticket chiffré à près de 160.000 DH à Casablanca, qui compte à elle seule 3.889 membres. A quoi il faut ajouter les vignettes (50 DH à Casablanca et 60 DH à Marrakech) que les avocats doivent acheter auprès du conseil pour tout document déposé (mémoire, demande au bâtonnier etc.). Sans parler des prélèvements effectués par la plupart des barreaux sur les comptes dépôts, autrement dit sur l'argent de chaque client. Et, accessoirement, les cotisations annuelles des membres de chaque barreau, qui peuvent dépasser 1.000 DH dans certains cas.
Une manne financière qui échappe complètement à l'administration fiscale, le barreau ayant le statut d'organisme professionnel à but non lucratif. Mais c’est une autre paire de manches.
Le 31/12/2018
Source web Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Tourisme : Plusieurs milliers d’annulations de réservations étrangères dans les hôtels
Dix jours après l’inclusion de la France, de l’Espagne et du Portugal dans la liste B qui oblige les étrangers non vaccinés à observer une quarantaine d...

Les Cafés et Restaurants du Maroc Menacent de Grève Nationale contre les Amendes Élevées
Le secteur des cafés et restaurants au Maroc est en ébullition. La Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et de Restaurants du Maroc (FNPCRM) se ...

Crise du tourisme : Fatima-Zahra Ammor promet un vaste plan de soutien après la pandémie
Face à une crise sans précédent, le secteur du tourisme est appelé à résister. La ministre de tutelle Fatima-Zahra Ammor a promis un vaste plan de soutien...

Automobile: MHE ose challenger la Chine!
Inimaginable! Le ministre de l’Industrie Mly Hafid Elalamy vient de faire une sortie pour le moins surprenante. Il annonce lors des Trophées de l’automob...

#MAROC_SANTE_CLINIQUES_PRIVEES: ANAM : trois cliniques suspendues à cause du Covid-19
Khalid Lahlou a relevé que sur la base des rapports du contrôle technique effectué, à l’initiative du ministre de la Santé, faisant état de pratiques co...

Restaurateurs : la FNR rappelle la situation alarmante du secteur à la Ministre
Dans une lettre adressée à la Ministre du Tourisme, Nadia Fettah, la Fédération Nationale des Restaurateurs (FNR) demande l’adoption de mesures urgentes e...

En 2016, les contrôles fiscaux ont rapporté 12 milliards de DH à l'Etat
La Direction Générale des Impôts a livré son rapport d’activité relatif à l’année 2016 qui a, notamment, été marqué par une augmentation significa...

CNSS: Plus de 122 milliards de DH de masse salariale
Elle représente 13% du PIB Les affiliés en hausse et les assurés aussi 45% des salariés déclarés à la CNSS gagnent moins du smig en 2015 3,1 mil...

Tourisme: Etat d'urgence absolu !
Le fonds spécial Covid-19 contraint de jouer les prolongations pour soutenir un écosystème profondément sinistré. L’Etat devrait cependant aller plus ...

La relance ? Mais en restaurant la confiance !...
Tous les indicateurs sont pratiquement au rouge : la forte baisse des exportations de l'ordre de 20 % sauf pour le groupe OCP ; les IDE en recul de 18 %, le...

L'emploi sera le prochain axe de concentration pour le gouvernement
En attendant un bilan exhaustif qui sera présenté ultérieurement, les réalisations dans le cadre de l'État social sont actuellement largement connues d...

Les régimes de retraite en danger
En 2018, les régimes de retraite ont collecté 50,5 milliards de dirhams de cotisations, soit 4,4% du PIB, pour 4,6 millions d’actifs cotisants représentant...